Chaque mois, les rédacteurs de CinéSéries vous partagent l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour de la comédie d'horreur "La Main qui tue" avec le génial Devon Sawa et l’inoubliable Jessica Alba !
La Main qui tue, un film culte avec Devon Sawa
Il fut un temps, au début des années 2000, où un petit gars du nom de Devon Sawa avait tout pour devenir un acteur culte (ou pas). Il aura suffi d'un film, Destination finale, pour qu'on se prenne d'affection pour ce garçon, avec ses airs de loser un peu ahuri, qui plonge dans la parano en voulant tromper la mort. Si par la suite il n'a pas eu une carrière florissante, c'est en revenant un peu en arrière, l'année précédente, qu'on trouve probablement l'un des films les plus délirants auxquels il a pu participer : La Main qui tue. Déjà le titre donne la couleur. Mais le résumé offre un aperçu encore meilleur. Voyez par vous-même :
C'est le matin d'Halloween et Anton (Devon Sawa) se retrouve seul chez lui. Ses parents ont disparu, mais pas de quoi s'inquiéter. Un tour chez ses deux meilleurs amis pour fumer des joints lui fait oublier tout ça. Ce n'est que plus tard qu'il découvre le corps de ses parents, sauvagement assassinés. Pourtant, pas d'effraction. Anton va alors finir par comprendre la terrible réalité : il est le responsable de cet horrible crime. Enfin, pas exactement. Plutôt sa main, possédée par un démon et qu'il ne peut contrôler...
Entre teen movie et comédie d'horreur
La Main qui tue est donc une comédie d'horreur qui ne se prend vraiment pas au sérieux. Tout en jouant sur les codes du genre, et notamment ceux instaurés par Halloween, il ne tombe pas non plus dans la parodie. Si on pourrait avoir un doute au début du film, rapidement le ridicule de la situation permet au rire de l'emporter. Et cela tombe bien, car c'est exactement ce que cherchait à faire le réalisateur Rodman Flender, comme il l'expliquait à l'époque :
Nous ne voulions pas faire un film de plus dans cette veine déjà bien représentée. Nous avons voulu pousser à fond le potentiel de folie et de rythme que peut offrir ce genre d'histoire. Le plus difficile a été de garder constamment un équilibre entre drôlerie et horreur. Je voulais créer un film farfelu, et je me suis axé pour y parvenir sur l'aspect surnaturel de l'histoire. Le film ne se prend jamais au sérieux, il fait peur, il étonne, il surprend, mais il est avant tout trépidant et joyeux.
Un résultat obtenu également grâce au caractère du personnage principal. Un ado irresponsable, à la limite de l'autisme, encore plus nul que ceux d'American Pie, qui n'a même pas pour objectif de conclure avec la gente féminine - thème récurrent des teen movie. Au fond, Anton veut juste regarder MTV toute la journée, fumer de l'herbe avec une main dans le pantalon, se coucher à pas d'heure et recommencer le lendemain. Il y a bien Molly (Jessica Alba), qui habite à côté de chez lui depuis des années et sur qui il craque, mais son manque de confiance fait qu'il n'a jamais osé lui parler. Reste qu'Anton est un bon gars. Et on ne peut que s'amuser de le voir soumis à ce démon qui contrôle sa main et a une vraie soif de meurtres. D'autant plus que les meurtres en question sont tellement sanglants et graphiques qu'on prend un malin plaisir devant.
Jessica Alba, un casting étonnant et une bande-original au top
Mais cela ne suffirait pas à faire de La Main qui tue un divertissement régressif comme on les aime sans la présence de personnages secondaires marquants. Déjà, il y a Molly, interprétée par Jessica Alba, encore peu connue à l'époque mais déjà mémorable avec une autodérision certaine. On retient par exemple ce passage lorsqu'Anton se retrouve invité dans sa chambre. Alors que sa main souhaite la massacrer, elle, y voit un garçon entreprenant, voire un peu maso au moment où il s'attache pour éviter un incident malheureux. Et au moment où ses parents reviennent, cette réplique géniale : "Tu ferais mieux de partir parce que mes parents pourraient mal prendre de trouver un garçon en sang en train de se taper leur fille".
En plus de Jessica Alba, les fans de Buffy apprécieront la présence de Seth Green, toujours dans les bons coups. Il forme là avec Elden Henson un bon duo qui aurait pu sortir de l'esprit de Seth Rogen. Enfin, notons les présences de Vivica A. Fox, qui après avoir fait face à des aliens dans Independance Day se retrouve ici en chasseuse de démons, et de Christopher Hart qui avait déjà prêté sa main pour incarner La Chose dans La Famille Addams.
Enfin, mention spéciale à la bande-originale du film qui sent bon la fin des années 1990 avec des groupes comme Offspring et Blink-182, mais aussi les punks de Rancid et les metalleux de Mötley Crüe et tout un tas de morceaux pop entraînants. Si avec ça on ne vous a pas donné envie de vous (re)faire La Main qui tue...