Chaque mois, les rédacteurs de CinéSéries vous partagent l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour de l'explosif Pompéi de Paul W.S Anderson de nous en mettre plein les yeux !
En 2014, la Game of Thrones mania battait son plein. Mais alors que les fans s'impatientaient pour découvrir la saison 4 (diffusée entre le 6 avril et le 14 juin 2014 sur HBO), il y avait la possibilité de se prendre une bonne dose de Jon Snow (enfin Kit Harington) dès le mois de février avec Pompéi de Paul W.S Anderson.
Immondice du septième art ou chef-d'oeuvre incompris ? Au fond, pourquoi pas les deux. Car Pompéi est de ces films dont les attentes peuvent tout changer. Forcément, en allant le voir comme n'importe quel film et avec un certain sérieux, on peut comprendre que les spectateurs aient pu y perdre la vue (et l'ouïe et l'odorat). Mais si comme l'auteur de ces lignes vous y êtes allés dans l'espoir de vous marrer devant un grand n'importe quoi totalement ridicule, vous avez dû en avoir pour votre argent.
Quand Jack Bauer veut briser Jon Snow
Il n'y a qu'à voir ce qui nous est vendu sur le papier. En l’an 79, tout va pour le mieux dans la ville de Pompéi. Sauf pour Jon Snow, descendu de son mur de glace pour jouer Milo, un gladiateur qui aimerait bien être libre. Surtout depuis sa rencontre avec la jeune et jolie Cassia. Problème, les affaires du père de Cassia ne sont pas au mieux. Et la venue de Jack Bauer, déguisé en sénateur romain, va tout faire basculer étant donné que ce dernier a très envie de montrer son glaive à Cassia.
Evidemment, ayant bien compris que son charme naturel ne suffira pas à faire oublier Milo à Cassia, le sénateur tente de se débarrasser du garçon dans l'arène. Milo semble donc destiné à avoir le même sort que Russel "Maximus" Crowe avant lui. A une exception près, qu'en plus, l'éruption du Vésuve va raser la ville !
Un casting culte pour un remake improbable de Gladiator
Déjà cette reprise à peine modifiée du synopsis officiel donne une bonne idée du délire qu'est Pompéi. Mais, à l'image, c'est encore plus jouissif. Comme vous avez dû le comprendre, le film réunit des acteurs bien connus, dont la majorité est associée à un personnage ancré dans l'inconscient collectif. En dépit de leur talent, Kiefer Sutherland et Carrie-Anne Moss seront toujours Jack Bauer et Trinity. Et (en dépit de son absence de talent) Kit Harington sera toujours Jon Snow. Reste Emily Browning, au demeurant très sympathique, mais qui ne se trimbale pas derrière elle un rôle trop culte - si ce n'est peut-être celui de Babydoll dans Sucker Punch. Tandis que la présence de Jared Harris, quelques années avant Chernobyl, laisse à penser que l'acteur est un vrai chat noir, toujours impliqué dans les catastrophes à grande échelle.
Mais là où Pompéi en devient comique c'est que les personnages ont des caractères très marqués, totalement clichés. Kit Harington est ici le beau ténébreux un peu benêt, tandis que Kiefer Sutherland joue un romain bien vicieux et méchant capable de faire le show tout du long.
On assiste alors à des scènes qu'on n'aurait pu imaginer dans nos rêves les plus fous. Comme ce moment si romantique où Milo brise la nuque d'un cheval blessé devant sa bien aimée. Pour une première rencontre, ça fait son effet. Et la seconde est tout aussi efficace puisqu'après avoir montré ses muscles, il révèle sa sensibilité en allant parler à l'oreille d'un autre destrier. Enfin, il y a cette audace de rejouer de manière très évidente le Gladiator de Ridley Scott en retirant toute once de crédibilité (un combat dans l'arène à quatre contre cinquante), mais en gardant les mêmes dialogues. A ce niveau-là, ça en deviendrait presque admirable.
Au final, il n'y a franchement rien à sauver dans Pompéi. Kiefer Sutherland est en roue libre et surjoue dans chaque scène autant que ses collègues. Visuellement, Paul W.S Anderson a toujours autant mauvais goût et se permet tout avec son budget de 100 millions de dollars. Sans oublier l'absence totale de finesse dans le discours sur les esclaves qui se soulèvent face à l'oppression romaine. Mais dans le fond, c'est bien pour cette surenchère perpétuelle que Pompéi nous aura fait bien marrer. C'est déjà ça !