Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous partagent un de leurs pires films préférés. Envie de voir des pilotes débiles périr dans des morts atroces dans des courses ultra-violentes ? Alors "Course à la mort", porté par un Jason Statham au meilleur de sa forme, est définitivement fait pour vous.
Dans cette série B réalisée par Paul W.S. Anderson, l'homme derrière la saga Resident Evil, Jason Statham est incarcéré pour le meurtre de sa femme, qu'il n'a évidemment pas commis. L'ancien pilote se rend rapidement compte qu'il a été manipulé pour remplacer Frankenstein, coureur emblématique de la Course à la mort.
Durant cette compétition, plusieurs détenus s'affrontent sur des pistes remplies de pièges et d'armes. Si l'un des prisonniers remporte cinq victoires, il gagne sa libération. Il doit pour cela faire preuve de réflexes, pour réussir à tuer ses adversaires avant que ce ne soit l'inverse. Jensen Ames, le nouveau Frankenstein, devra donc mettre au point une stratégie s'il souhaite sortir du pénitencier vivant et revoir sa fille.
Les plus beaux sourcils froncés de Jason Statham ?
En termes de compositions énervées, on peut aisément dire que Jason Statham est l'un des plus grands experts de ces dernières années. De Snatch à Fast & Furious 7, en passant par Hyper Tension et Blitz, le comédien britannique a enchaîné les performances survoltées tout au long de sa carrière.
L'acteur y insuffle souvent une bonne dose de second degré qui fait souvent mouche. Il a par exemple fait de Chev Chelios, le héros des deux Hyper Tension, un personnage culte. On ne peut pas vraiment dire qu'il en soit de même avec Jensen Ames, le personnage (un peu trop) meurtri de Course à la mort. Dans le film, Statham affiche une mine patibulaire dans la plupart des plans.
Le héros a évidemment de quoi être de mauvaise humeur, étant donné que sa femme a été sauvagement assassinée. Une fois en prison, Statham devient monolithique et tire une véritable gueule d'enterrement. Même lorsqu'il porte le masque de Frankenstein, il donne l'impression de froncer les sourcils avec vigueur. Il n'y a que lorsqu'il parle avec ses mécanos qu'il daigne lancer quelques sourires particulièrement virils.
Le comédien, qui sait parfaitement jouer de son image, n'a pas l'air content d'être là. Cela ne veut en revanche pas dire qu'il n'y met pas du sien. Une bagarre dans la cantine de la prison où l'acteur cogne sec, ainsi que le passage où il fait ses tractions avec application, peuvent en témoigner. Cela prouve que Statham reste toujours professionnel, même lorsqu'il tourne dans une production qui tâche. Le comédien a d'ailleurs piloté son bolide sans doublure pour les besoins du film.
Si Course à la mort ne suffit pas à vous convaincre de l'intégrité du bourrin, n'hésitez pas à jeter un oeil sur King Rising, qui n'est autre que Le Seigneur des anneaux version Uwe Boll.
Un remake sanglant, gras et jubilatoire
Course à la mort n'a finalement pas grand-chose à voir avec son modèle réalisé par Roger Corman, La course à la mort de l'an 2000. Il est tout d'abord beaucoup moins corrosif et ne laisse finalement que peu de place au sous-texte instauré par l'original. Le propos politique est expédié en quelques lignes dans l'introduction et totalement zappé ensuite. La critique de la société de consommation ne décolle jamais, contrairement aux bolides qui se font sauvagement sortir de la piste.
Course à la mort tient effectivement ses promesses en termes d'action. Les morts, toutes plus débiles et violentes les unes que les autres, s'enchaînent sous le regard toujours serein de Statham. De plus, Paul W.S. Anderson évite l'abondance d'effets spéciaux durant les courses. Cela rend les séquences spectaculaires bien plus nerveuses et lisibles.
Le film de Paul W.S. Anderson enchaîne par ailleurs les blagues crasseuses. Il n'hésite pas non plus à réduire la comédienne Natalie Martinez au rang de faire-valoir. On n'oubliera jamais ses arrivées au ralenti qui représentent à merveille la beauferie ambiante du long-métrage. Il se fout également d'avoir une quelconque cohérence scénaristique. L'organisation des courses est par exemple totalement incompréhensible.
Finalement, tous ces détails insignifiants importent peu. Après tout, ce que l'on veut, c'est voir tout péter à la fin après s'être régalé devant des courses folles pendant deux heures. A ce niveau là, le spectateur est servi, même si Course à la mort n'est pas Mad Max : Fury Road. Comme l'affirme Ian McShane au public à la fin, c'est uniquement le jeu que l'on aime, et non l'enrobage qu'il y a autour. C'est lui qui fait de Course à la mort une série B profondément stupide et jouissive, porté par un Statham plus énervé que jamais.
À la semaine prochaine pour un nouveau « film de la honte » !