Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous partagent l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour du film d’horreur SF "Les Clowns tueurs venus d’ailleurs" d’être étudié à la loupe. Véritable ovni dans son genre, ce drôle de nanar à l’humour assumé nous a autant dérangé qu’amusé, mais en aucun cas effrayé. Vive la parodie délurée !
Souvenez-vous… C’est en 1988 que sortait le film d’épouvante SF Les Clowns tueurs venus d’ailleurs (Killer Klowns from Outer Space), signé Stephen Chiodo (Team America, police du monde, Ernest à la chasse aux monstres). Le réalisateur a d’ailleurs co-scénarisé et co-produit le film avec son frère Charles. Pour rappel, les deux hommes sont avec leur troisième frère Edward spécialistes des effets spéciaux. Le budget ne leur est ainsi pas tombé sur le pied sachant que le trio a quasiment tout fait lui-même, de la conception des clowns géants à leur maquillage en passant par leurs costumes. À l’instar de L’attaque des tomates tueuses (1978) et de leur retour dix ans après, soulignons tout d’abord que Les Clowns tueurs venus d’ailleurs sent le cliché et le stéréotype à plein nez. Et pour cause, notre film du jour parodie des films SF issus de l’incontournable catégorie « comédie horrifique ». C’est ainsi que nos clowns tueurs nous resservent la recette des films d’horreur des années 50 avec une touche de comédie. Le pitch parle de lui-même d’ailleurs, tant il peut sembler aussi indigeste à avaler que difficile à recracher. Même la police ne croit pas à l’histoire de nos deux héros, c’est dire...
Une intrigue burlesque
Dans une petite ville américaine, des étudiants font la fête. Ils boivent et flirtent ensemble. Une étoile filante traverse soudain le ciel et semble s'écraser tout près de la ville. Mike (Grant Cramer) et Debbie (Suzanne Snyder) décident de chercher l'étoile. Ils découvrent une sorte de chapiteau géant avec des couloirs multicolores. Les deux jeunes gens pénètrent dans l'engin jusqu'à une pièce remplie d'immenses cocons roses en coton et en sucre. Ces cocons renferment en fait des cadavres. Mike et Debbie comprennent alors avec effroi qu'ils ont trouvé un vaisseau spatial d'une autre planète, où les habitants ressemblent à des clowns mais sont en fait de féroces humanoïdes.
Parvenant dans un premier temps à leur échapper, Mike et Debbie se rendent au poste de police où ils se heurtent au vieux et acariâtre Curtis Mooney (John Vernon), vétéran de la guerre de Corée désormais policier détestant les "sales jeunes". Mais un des policiers, Dave (John Allen Nelson), ancien petit-ami de Debbie, les croit et tandis qu'il accompagne Mike à la recherche du chapiteau, les clowns massacrent les habitants de la ville à coups de gags mortels. Le but ? Les mettre dans des cocons de barbe à papa et leur sucer le sang. Avec l'aide de deux surprenants vendeurs de glace, les frères Terenzi (Michael Siegel et Peter Licassi), ils délivrent Debbie, kidnappée par les clowns cannibales. Dave découvre alors le moyen infaillible de les détruire.
Des clowns coupeurs de sifflet
Entre effets spéciaux risibles, décor kitsch et maquillage grotesque, le film nous a plus fait rire que trembler. Après avoir atterri sur la planète bleue dans un drôle de gland jaune, les clowns plantent leur chapiteau et attaquent à jets de pop corn. Les aliens perturbent les amoureux enlacés sous le ciel étoilé et dès lors, c’est le fou rire assuré.
Ayant élu domicile dans un parc d’attractions, nos méchants clowns tueurs mangent les gens via leurs ombres projetés sur les murs, décapitent à coups de poings et provoquent des accidents avec leur propre corps, juchés sur des motos de l’espace. Pleins d’humour, ils font également des bataille de tartes à la crème et fabriquent des chiens en ballons, de vrais chiens qui aboient et tourne en rond. Plus pathétiques qu’effrayants, plus stupides que conquérants, nos aliens multicolores nous laissent bouche bée tant on ne sait pas si on doit rire ou fuir.
Les forces dans les faiblesses
Culte selon les fans de nanars, le film fut nommé au prix de la meilleure musique et des meilleurs costumes par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1990. Nos clowns tueurs ont par ailleurs inspiré le groupe de rap Insane Clown Posse, pour ceux d’entre vous qui connaissent. Comme quoi notre honte du jour est une inspiration pour d’autres. Tous les goûts sont dans la nature et si nous l’avons sélectionné, c’est aussi que nous y avons déniché quelques qualités. Les clowns en eux-mêmes tout d’abord. Bien que loin d’être aussi crédibles que le clown de Stephen King porté à l’écran, nous nous devons de saluer le travail accompli pour les rendre « vivants ».
Promesse d’un bon gros délire qui vole bas, ne vous attendez certes pas à grimper au septième ciel face au chef-d’œuvre, mais plutôt à planer face à l’absurdité. Et c’est aussi pour ça qu’on adore ! Tout dépend si l’on prend le parti de rire et de critiquer ou de prendre le ridicule à bras-le-corps en ne voyant que les bons côtés. Musiques sympathiques, costumes déjantés, décors psychédéliques, tous les ingrédients sont au final présents pour donner le tournis sans pour autant faire mal à la tête. Encore que la version féminine des aliens assoiffés de sang peut donner la nausée, tout dépend de votre degré d’acceptation du loufoque et du décalé.
À voir ou à revoir
Sachez que depuis 2011, la rumeur d'une suite en 3D circule. Intitulé The Return of the Killer Klowns form Outer Space in 3D, le film serait de nouveau réalisé par Stephen Chiodo avec Grant Cramer, notre héros de l’époque, en tête d’affiche. Nous nous excusons par avance de décevoir les fans des buveurs de sang mais rien n’est confirmé pour l’heure. Ils en mettent du temps à revenir d’ailleurs nos clowns désireux de semer la terreur…
Et vous, qu’aviez-vous pensé de ce gentil film d’horreur SF aux allures de comédie ? Pour ceux qui ne l’auraient pas encore découvert et qui auraient le blues des parodies issues des eighties, n’hésitez pas à courir vous procurer le DVD. Qu’est-ce que vous risquez ? Au moins vous ne vous prendrez pas la tête devant un film compliqué et vous allez bien rigoler. Alors foncez !