Chaque semaine, les rédacteurs de CinéSérie vous partagent l’un de leurs pires films préférés. Aujourd’hui, c’est au tour du film d’action "Cadence de Combat" d’être passé au crible. Un pur nanar comme on en fait plus, porté par un lutteur professionnel musclé et bronzé à souhait : Hulk Hogan.
Que dire d’autre, nous avons eu mille et une raisons de pouffer de rire au fil des combats et dialogues engrainés. Souvenez-vous… C’est en 1989 que sortait le film d’action Cadence de Combat signé Thomas J. Wright. 1h33 de pur bonheur avec en tête d’affiche le catcheur Hulk Hogan alias Rip et Kurt Fuller alias Tom Brell, ça ne s’invente pas… Pour la petite histoire, nous suivons le champion de catch Rip, vedette incontestée de la chaine Allied Télévision. Il refuse l'offre d'une chaine concurrente, qui souffre d'une baisse de l'audimat. Furieux, Tom Brell, le directeur de cette chaîne, va tout faire pour dénicher le catcheur qui pourra mettre fin à la carrière de Rip. Il engage Zeus (Tommy « Tinny » Lister), une brute épaisse à peine sorti de prison. Rip refuse le combat. Brell décide alors de s'en prendre à Randy (Mark Pellegrino), son frère, et de kidnapper sa petite amie, Samantha (Joan Severance).
Le viking du ring
Grâce à son apparition dans Rocky 3, l’œil du tigre en 1982, Hulk Hogan (de son vrai nom Terry Gene Bollea) a franchi les cordes du ring pour poursuivre en parallèle des combats une carrière d’acteur. Nécessairement, notre homme joua chaque fois les gros bras au sein de films plus ou moins plébiscités… Outre sa participation au film Les 3 ninjas se déchaînent (1998) et ses apparitions dans des séries telles que L’Agence tous risques (1984), Alerte à Malibu (1995) ou Walker, Texas Ranger (2001), le comédien n’a brillé que grâce à l’huile déversé sur son corps ciselé.
La preuve en est avec Cadence de combat, qui à notre sens obtient la palme du nanar made in Hoganland. Certes « l’habit ne fait pas le moine » mais avouez qu’un viking débarqué sur un ring, ça fait tout de suite sourire. Avec ses cheveux fins et longs, blancs ou blonds (on ne sait pas trop) et sa moustache à la Astérix, on se croirait en plein piratage scandinave. Sauf que notre homme ne fait pas que piller les trophées, il séduit les femmes et sauve les gentils aussi ! Divertissant et hilarant, le film qu’il porte à bout de bras mérite bien quelques lignes.
C’est dans nos cordes !
Ce n’est pas beau de se moquer mais admettez que Cadence de combat l’a bien cherché. Notre homme hurle, grogne, gémit et vocifère à tout bout de champs, avec parfois quelques miaulements attendrissants. Sous ses airs de gros durs, nous pouvons déceler une âme pure, le regard étant soi-disant le miroir de cette dernière. Il aime profondément son petit frère et quand il ne frappe pas, Rip joue au tombeur via un regard de velours à faire pâlir Satan.
Avant, le catch était pour Rip un art noble qui réunissait les foules. Or après le débarquement dans le scénario du vilain pas beau Brell, qui ne jure que par l’appât du gain via des combats bestiaux dénués de règles, notre héros n’aura d’autre choix que de jouer à son tour les bêtes féroces. Sueur, sang, bave et postillons seront alors de la partie, le gentil cogneur n’ayant ni sa langue dans sa poche ni ses poings bien au chaud après qu’on lui ait fait bobo. Physiquement et au plus profond de son être, en attaquant son sport, son frère et sa petite amie en même temps.
R.I.P Rip
Rest In Peace, Riposi In Pace ou encore Requiescat in Pace, sans vouloir étaler la confiture latine… Autrement dit "Repose en paix Rip", car notre viking s’efface lorsque Zeus apparaît, encore plus grand et plus fort que lui, si cela est permis. Bonjour l’imposant noir au Z tracé sur son crâne chauve, signifiant Zeus et nom Zorro, comme faisait l’autre avec la pointe de son épée… Pourtant lui aussi semble surgir hors de la nuit, courant vers l’aventure au galop face à un étalon blond (blanc ?) qui ne demande qu’à en découdre.
Voilà en grossier résumé ce qui vous attend si vous n’avez pas encore eu la chance d’admirer Cadence de combat. Soyez prévenus, vous risquez de perdre bien vite le rythme face aux scènes qui s’essoufflent et aux hurlements incessants. Vos rires toutefois ont peu de chance de couvrir une réplique culte car il n’en existe tout bonnement pas. Que c’est bon de se moquer… Toutefois si le film nous fait honte à l’heure d’épiloguer à son sujet, nous devons bien avouer en avoir gardé quelques bons souvenirs, au-delà des fous rires.
Qui peut le moins… Peut le plus
Certes le scénario est simpliste, les personnages réchauffés, les situations cocasses et le dénouement prévisible à souhait. Les gags sont lourds et parfois très limite, les figurants grossiers comme c’est pas permis et la fausse-méchante (ou vraie gentille ?) exagérément mielleuse avec ses moues boudeuses. Pourtant Cadence de combat a su nous entraîner au sein d’un univers où nostalgie rime avec dépit.
À défaut d’autres choses, un soir de solitude perdus au fin fond d’un vidéo club, nous aussi avons craqué et avons loué cette honte en barre. Une pépite qui, des années plus tard, a bel et bien pris le chemin du navet plus que du nanar. Pourquoi tant d’affection dans ce cas ? Parce qu’il est attachant, Hulk Hogan, avec sa moustache délavée et sa mine déconfite. Parce qu’il peut stopper un hold-up en balançant des assiettes également…
Adeptes de nanars qui sentent la sueur, d’acteurs aux jeux plus que douteux, d’intrigues vides de sens et de scènes hilarantes, Cadence de combat est fait pour vous !