Chaque semaine, CinéSéries revient sur les secrets d’une série culte. Aujourd’hui, on s’intéresse à "The Leftovers" une série particulièrement sombre, voire apocalyptique, qui ne laisse personne indifférent.
C'est quoi The Leftovers ?
Après avoir co-écrit et dirigé avec J. J. Abrams Lost (2004-2010), Damon Lindelof a créé la série The Leftovers. Il avait déjà fait fort par le passé, mais avec The Leftovers, il parvient à franchir un nouveau palier en proposant une création plus sombre, plus cérébrale et plus profonde. Le postulat de base est intriguant : le 14 octobre 2011, sans qu'aucune explication ne soit donnée, 2% de la population mondiale disparaît subitement. Un membre de la famille, un ami, un collège, un voisin tout le monde connaît quelqu’un qui a disparu et ceux qui restent sont hantés par cet événement traumatisant. Avec ce début de récit, la série aurait pu partir très loin dans le genre SF mais The Leftovers trouve sa force dans l’émotion qu’elle véhicule en se concentrant sur le travail de deuil d’une population ordinaire confrontée à l’extraordinaire.
Si la série a fait couler beaucoup d’encres, sa réalisation connaît aussi quelques secrets. Retour sur trois faits passés sous-silence qui permettent de mieux cerner l’un des plus grands succès critique de l’histoire de la télévision.
Les grandes différences avec le livre
The Leftovers est une adaptation d’un livre de Tom Perrotta, un auteur américain qui est également producteur de la série. Le roman, publié en 2011 et intitulé en français Les Disparus de Mappleton, se déroule uniquement dans la ville fictive de Mappletown dans l’État de New York, et se conclut au même endroit que la saison 1 de la série. Mais The Leftovers est un des rares exemples où le livre semble moins abouti que son adaptation. Et les différences sont nombreuses. Forcément avec les saisons 2 et 3 totalement inventées, mais déjà durant la saison 1.
En effet, dans le roman, Kevin Garvey n’est pas le shérif de Mappleton mais un homme d'affaires local, qui va finir par devenir maire et l’histoire de son ex-femme Laurie connaît un tournant autrement dramatique dans l’oeuvre originale. Les différences avec la série sont donc assez importantes, pour qu’on puisse trouver de l’intérêt à lire le roman puis voir la série, ou inversement.
Les auteurs de la série viennent d'horizons très différents
D’ordinaire, les showrunners se caractérisent par leur désir d’un contrôle absolu sur l’écriture, la mise en scène ou encore l’esthétique de leur création. Cependant, Damon Lindelof ne semble pas être fait du même bois. S’il ne laisse rien au hasard, il sait également s’entourer de nombreux collaborateurs. Au cours des trois saisons, une vingtaine d’auteurs venant d’horizons complètement différents se sont succédés. Un mélange d’hommes et de femmes, hétérosexuels ou homosexuels, des gens très religieux et des athées de tous les âges se sont réunis pour donner naissance à un récit présentant des personnages tout aussi variés. Ainsi, en constituant les chambres de scénaristes, les créateurs de la série ont imaginé un petit laboratoire de la société américaine censé être le miroir des relations humaines entre les différentes communautés outre-Atlantique.
L'épisode final avait déjà été imaginé avant même l'écriture de la saison 3
Très affecté par l'accueil réservé à la fin de Lost, le créateur Damon Lindelof a changé de regard lorsqu'il a fallu dire au revoir à The Leftovers. Ainsi, au terme de la saison 2, les auteurs ont été isolés pendant un mois dans la writer’s room afin de travailler sur la scène finale. Ce n’est qu’une fois cette étape terminée que les scénaristes se sont tournés vers l’écriture d’une dernière saison qui mènerait à ce dénouement. Une approche originale qui a permis la réalisation d’une conclusion soignée, douce et romantique qui n’est pas loin de faire l’unanimité chez les spectateurs.
The Leftovers est disponible sur OCS.