Chaque semaine CinéSéries.com revient sur des secrets d’une série culte. Aujourd’hui, on s’intéresse à "The Handmaid's Tale" la série adaptée du roman dystopique de Margaret Atwood et portée par Elizabeth Moss.
Dans la dictature qu'est devenue l'Amérique, il faut se battre pour survivre. C'est le credo de June, l'héroïne de The Handmaid's Tale dont le statut est désormais celui de Servante écarlate. Le programme, effrayant de réalisme, fait beaucoup parler et divise. Depuis la fin de la saison 2, on le taxe souvent d'abuser de la violence gratuite... Reste qu'il s'agit d'une des séries majeures de ces dernières années. Mais connaissez-vous absolument tout sur la série ?
Des choix symboliques
On apprend rien à ceux qui ont vu la série, mais les femmes y portent des couleurs différentes en fonction de leur caste. L'uniformité est de mise : les servantes sont vêtues de rouge et coiffées de bonnets. Pour l'anecdote, les actrices ont eu bien du mal à s'habituer à leurs couvre-chefs, qui impactaient fortement leur vision périphérique...
Pour ce qui est du rouge, on trouve la volonté de symboliser le sang, l'organique, en opposition avec les robes bleues et froides des femmes de dirigeants, à l'instar de Serena. Une analyse intéressante de ce contraste peut être faite en se basant sur les couleurs utilisées dans les peintures de la Renaissance. A cette époque, pour représenter la Vierge Marie, le bleu était ainsi de mise. On retrouve cette idée de supériorité, de pureté, dans les tenues des femmes riches et infertiles qui se tiennent dans l'ombre de leurs époux. A l'inverse, quand on représentait la pécheresse Marie-Madeleine, a priori ancienne fille de joie "pardonnée", on l'habillait de rouge...
On peut trouver une autre référence culturelle forte dans le nom du nouveau et terrible régime, Gilead. C'est un dérivé de Galaad, le nom du fils de Jacob. Dans les pages de l'Ancien Testament, Rachel, la femme infertile de ce dernier, lui demande de procréer avec leur domestique. Ce passage a inspiré aux dictateurs le rituel qui consiste à violer leur servante sous les yeux de leur épouse.
Peu de diversité à l'origine
Si dans la série, Moira - campée par la talentueuse Samira Wiley - et Luke (O.T.Fagbenle) prennent vie sous les traits de comédiens noirs, il s'agit d'une liberté prise par rapport au livre. En effet, dans le roman d'Atwood, les personnages sont exclusivement blancs. Pourquoi ? Car la totalité de la population afro-américaine a été déportée vers de lointains "territoires nationaux" par les décisionnaires de Gilead. Une séparation raciale qui a causé bien des tourments à Bruce Miller, le créateur de la série.
Le changement semblait nécessaire. Ce fut une très grande discussion avec Margaret sur la différence entre 'Il n’y a pas de gens de couleur dans ce monde' et 'voir un monde tout blanc à la télévision'. L’impact est très différent.
Même son de cloche chez l'actrice principale du programme, Elizabeth Moss.
Nous voulions que la série soit visible pour tous et par tous. Nous voulions que les gens puissent s’identifier. Dans ces conditions, vous devez montrer tous types de personnes. Vous devez refléter la société actuelle.
La scène de trop
Certaines séquences sont tout bonnement insoutenables dans la série, si bien que les acteurs mettent parfois leur veto en lisant les scénarios des épisodes à venir. C'est le cas de Joseph Fiennes, qui a confié à The Guardian s'être battu pour modifier une scène.
Celui qui campe Fred Waterford devait, lors de leur déplacement à Washington, violer sa femme Serena. Une action qui gênait particulièrement le comédien. Pour lui, la séquence allait à l'encontre de l'évolution du personnage de cette dernière.
C'était une idée qui poussait encore une fois la misogynie, et j'ai le sentiment que tout était déjà là... Qu'il n'était pas nécessaire de l'illustrer si brutalement à nouveau.
Un avis qui a manifestement a été pris en compte, puisque la scène n'apparaît pas dans la troisième saison de The Handmaid's Tale...
The Handmaid's Tale est disponible sur OCS.