A l'occasion de la sortie de "Evil Dead Rise", on revient sur la saga comico-horrifique culte initiée par Sam Raimi en 1981. Tantôt effrayante, tantôt gore, tantôt comique, cette licence, grâce à son mélange des genres, est devenue une référence absolue dans le monde de l'horreur bis, fauchée et ultra créatif. Voici notre classement de l'intégralité de la saga :
6. Evil Dead Rise (2023)
Dix ans après le Evil Dead de Fede Alvarez, la saga horrifique revient une cinquième fois grand écran. Réalisé par Lee Cronin, Evil Dead Rise décide de délocaliser son action dans un appartement. Exit le petit chalet au milieu des bois, cette fois, les démons débarquent à Los Angeles. Ni totalement drôle, ni totalement flippant, Evil Dead Rise a le cul entre deux chaises, cherchant à proposer un divertissement d'horreur inquiétant, tout en conservant la part d'humour si caractéristique de la trilogie originale.
En ressort alors une œuvre hybride, plutôt plaisante, mais qui n'est encore que l'ombre de son réel potentiel. Il n'empêche que Lee Cronin a totalement compris le fonctionnement de la saga de Sam Raimi, proposant ainsi une œuvre trash, gore, à l'esprit malin et moqueur. Le cinéaste irlandais s'enferme malheureusement dans une thématique familiale empruntée à des films comme Hérédité ou Mister Babadook pas forcément indispensable ni pertinente. Reste une montagne russe d'horreur bien dosée et parfois totalement jouissive.
5. Evil Dead (2013)
Plus de vingt ans après la sortie de Evil Dead 3 : L'Armée des ténèbres, la licence emblématique de Sam Raimi est enfin de retour sur les écrans. Réalisé par Fede Alvarez, qui a également signé l'excellent Don't Breathe, ce nouvel opus reprend les bases du tout premier film, pour offrir un remake davantage porté sur l'horreur. Fede Alvarez reprend en effet le scénario du premier opus : un groupe de jeunes isolés dans une cabane au milieu des bois qui se retrouve confronté à une horde de démons assoiffés de sang. Le cinéaste uruguayen va même jusqu'à calquer certaines de ses séquences sur le classique de Sam Raimi.
L'idée est claire : offrir un copier-coller du premier film. À une différence près cependant. En effet, Evil Dead version 2013 a une approche beaucoup plus sérieuse que la trilogie de Sam Raimi. Fede Alvarez signe une œuvre flippante, sombre, gorgée de sang et de violence. En témoignent les 265 000 litres d'hémoglobine utilisés pendant le tournage. Relecture sérieuse de l'original, celle-ci a divisé les avis, notamment auprès des puristes déçus de ne pas retrouver le second degré du réalisateur de Spider-Man. Ce quatrième opus demeure néanmoins un épisode efficace, qui rend hommage au travail de son prédécesseur, et qui a permis à Fede Alvarez de se faire un nom.
4. Ash vs Evil Dead (2015 - 2018)
Avis aux amateurs de Evil Dead 2 et Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres, cette série est faite pour vous. Produite et en partie dirigée par Sam Raimi lui-même, la série Ash vs Evil Dead permet de revenir aux bases de la licence. Sorti en 2015, le show contredit totalement l'approche de Fede Alvarez pour revenir à l'esprit malicieux, comique et décalé des trois classiques de Sam Raimi.
En trois saisons, le cinéaste parvient à réconcilier les fans avec la franchise. Jouant sur la nostalgie avec le retour de Bruce Campbell, la série propose un grand huit pop délirant, décomplexé, gore, très drôle et souvent volontairement grotesque. La recette est de retour, et même si le show est incontestablement inégal, elle fait toujours autant mouche !
3. Evil Dead 3 : L'Armée des ténèbres (1994)
En 1994, soit treize ans après le premier volet, Sam Raimi et son acteur fétiche Bruce Campbell viennent conclure la trilogie Evil Dead. Avec Evil Dead 3 : L'Armée des ténèbres, Sam Raimi pousse les curseurs comiques à leur maximum. Tout respire l'absurde, la nonchalance et le second degré dans ce troisième volet. Dès son postulat, on sait que Evil Dead 3 est une série B assumée. Ash est renvoyé au Moyen-Âge avec sa tronçonneuse et son fusil. Le héros va devoir retrouver la trace du Necronomicon s'il veut espérer retourner à son époque.
Avec Evil Dead 3, Sam Raimi propose une œuvre malicieuse, cartoonesque, presque parodique où Ash va affronter toute sorte d'ennemis plus créatifs les uns que les autres. Ash se retrouve aux prises avec son double maléfique (encore), avec des monstres qui pourraient être sortis de l'esprit des Monty Python, avec des versions miniatures de lui-même, etc... Plus ancré dans une dimension grand public que dans une approche horrifique, cet opus est un joyeux doigt d'honneur de Sam Raimi à la logique et au pragmatisme. Le cinéaste plonge alors son héros, et ses spectateurs, dans une aventure totalement décérébrée. Quant à Bruce Campbell, il s'éclate et offre une prestation dingue et hallucinée à même de faire pâlir un certain Jim Carrey.
2. Evil Dead (1981)
Premier du nom, Evil Dead a certes pris un léger coup de vieux. Mais difficile de ne pas être impressionné par le tour de force de Sam Raimi. Âgé d'une vingtaine d'années, Sam Raimi invente, en 1981, les bases d'un nouveau sous-genre du cinéma horrifique. Avec seulement 100 000 dollars de budget, il se débrouille comme il peut pour livre une œuvre hors du temps, hors des codes, et qui ne ressemble à rien d'autre. Le cinéaste bricole un film d'horreur gore et effrayant d'un côté, entouré d'un second degré inattendu pour justifier l'absence de budget. Kitch, drôle, salissant, c'est un œuvre irrévérencieuse, véritable sale gosse dans le paysage hollywoodien de l'horreur.
Le film lance également la carrière de Bruce Campbell, l'acolyte de toujours de Sam Raimi. Plus de trente ans après sa sortie, Evil Dead continue de passionner, de surprendre, et d'imposer son style à l’horreur contemporaine.
1. Evil Dead 2 (1987)
Là encore, Evil Dead 2 est lui aussi un tour de force. Six ans après le premier volet, Sam Raimi décide de retourner dans l'univers d'Ash Williams et de ses démons. Après l'échec commercial de Mort sur le Gril (1985), Sam Raimi revient à ses fondamentaux, à ce qui l'a fait connaître. Et le cinéaste surprend tout le monde quand il décide de produire un remake déguisé du premier volet. C'est simple, le metteur en scène rejoue les lieux communs du premier chapitre et choisi une narration pratiquement identique. La différence se joue alors dans le ton du film. Sam Raimi délaisse totalement le premier degré pour livrer une relecture comique de son petit chef-d’œuvre.
Le film est un festival grandiloquent, burlesque, absurde, où Ash se retrouve aux prises avec des dangers plus guignolesques les uns que les autres. Sam Raimi se lâche et confronte son héros au cadavre de sa petite amie tronçonneuse dans les bras, à sa propre main, à une maison entière qui décide de se payer sa poire, à un double maléfique (une dernière thématique qu'il reprendra d'ailleurs dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness) etc.. Si le metteur en scène réutilise alors quelques éléments du premier film, Evil Dead 2 est surtout un moyen pour lui de laisser parler toute sa créativité, sans frein ni limite.