A l'occasion de la sortie de « Mourir peut attendre », on a eu envie de vous proposer le classement des films James Bond portés par Daniel Craig. Cinq opus plus ou moins appréciés, classés du pire au meilleur !
N°5 – 007 Spectre
En 2015, auréolé du succès de Skyfall, le cinéaste Sam Mendes rempile derrière la caméra pour mettre en scène Spectre, le quatrième épisode porté par Daniel Craig. Ce 24ème film James Bond est le premier opus depuis GoldenEye où Judi Dench n'incarne pas M. Elle est ici remplacée par Ralph Fiennes, qui revient ensuite dans Mourir peut attendre. Suite directe de Skyfall, Spectre est l'opus le moins apprécié de l'ère Daniel Craig. Épisode considéré comme trop long (2h30 tout de même), il accumule des séquences d'action poussives et souvent interminables. La prestation ratée de Léa Seydoux a également été souvent pointée du doigt, alors que Christoph Waltz incarnait un solide antagoniste.
007 Spectre traîne ainsi en longueur, manque de souffle et d'épaisseur scénaristique. En manque de fraîcheur, le spectateur suffoque rapidement face à une approche trop fatiguée, et un ton qui rappelle les épisodes d'antan (années 1970-1980), surtout ceux avec Roger Moore (ce qui a d'ailleurs plu à une partie des fans). Heureusement, Daniel Craig est toujours impeccable dans la peau de l'agent 007 et Sam Mendes offre quelques séquences impériales comme la scène d'ouverture au Mexique.
N°4 – Mourir peut attendre
Le dernier épisode de Daniel Craig dans la peau de James Bond peine à se hisser à la quatrième place. Ce cinquième volet, encore plus long que le précédent (2h43), souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Surtout au milieu de son récit qui endure un ventre mou symptomatique d'un blockbuster qui s'étire sans réelle raison. Après une première heure très agréable, le film s'embourbe dans une intrigue interminable, ponctuée de dialogues inutilement bavards et de situations réchauffées. Les personnages secondaires manquent malheureusement d'épaisseur, que ce soit la nouvelle 007 incarnée par Lashana Lynch ou le grand méchant de l'histoire grotesque au possible. Rami Malek s'effondre totalement dans la peau de Lyutsifer Safin, le pire antagoniste de l'ère Daniel Craig, victime d'une écriture ratée et d'une interprétation totalement absente de son comédien.
Heureusement, Mourir peut attendre peut compter sur la précision de Cary Fukunaga qui propose quand même des séquences d'action impressionnantes, une première heure parfaitement rythmée et surtout une conclusion proprement hallucinante. Le cinéaste prend des risques sans précédent, et signe le dénouement le plus ambitieux de toute l'histoire de la licence James Bond. Un épilogue d'une puissance émotionnelle inédite, qui va diviser les fans, mais qui a le mérite de proposer quelque chose de révolutionnaire. À noter également la superbe prestation d'Ana de Armas, qui a absolument mis tout le monde d'accord (notre critique ici).
N°3 - Quantum of Solace
Après l'expérience incroyable de Casino Royale, Marc Forster est chargé de mettre en scène Quantum of Solace. Épisode mal-aimé de la saga Daniel Craig, il n'empêche que Quantum of Solace offre quelques séquences d'action absolument mémorables. Plus commun dans ses thématiques, plus superficiel dans son scénario, le film a surtout souffert de la comparaison avec Casino Royale. Mais avec le temps qui passe, Quantum of Solace mérite d'être revu à la hausse. Alors certes, Mathieu Amalric incarne un méchant caricatural, certes Olga Kurylenko n'est pas la James Bond girl la plus inoubliable, et les personnages secondaires sont tous extrêmement faibles.
Mais il n'empêche que Marc Forster propose une lecture de l'action très prenante, qui trouve sa quintessence le temps de la séquence de l'opéra, absolument passionnante, et d'une maîtrise de tous les instants !
N°2 – Skyfall
Sorti en 2012, Skyfall marque l'entrée de Sam Mendes dans la franchise 007. Le cinéaste est engagé pour prendre la suite de Marc Forster. Et pour beaucoup, Skyfall est tout simplement l'un des meilleurs James Bond de toute la saga. Il faut dire que le film prend des risques, malmène notre héros, tue la célèbre M, et propose un méchant inoubliable incarné par le talentueux Javier Bardem.
D'une beauté plastique sidérante, Skyfall est un divertissement sensationnel. Un long-métrage rempli de nostalgie, qui porte un regard mélancolique sur une saga vieille de plusieurs décennies. Où comment tuer le héros pour mieux le ramener. C'est une œuvre méta, qui rappelle ce qu'est l'identité de James Bond tout en modernisant le propos.
N°1 – Casino Royale
C'est l'évidence. Avec Casino Royale, Martin Campbell dépoussière totalement la franchise James Bond. Lui qui avait déjà mis en scène GoldenEye en 1995, signe une œuvre étourdissante, qui a laissé les puristes sur le bord de la route. Parce que Casino Royale n'a plus grand chose à voir avec l'ancienne recette James Bond. Ici pas de gadget, pas de drague inutilement sexiste, pas de super-héros intouchable. James Bond saigne, se brise, souffre, jusqu'à se faire torturer les parties intimes.
Martin Campbell s'éloigne de l'image de gentleman classieux pour offrir une relecture de James Bond musclée. Les scènes de combat sont d'une puissance rare, et d'une violence inédite dans un film 007. Quant à Daniel Craig, grand blond aux yeux bleus, il devait encore convaincre les fans. Le comédien n'a pas mis longtemps. Dès les premières minutes du film la magie opère : Daniel Craig est un très grand James Bond !