Il n'y a pas que dans les scénarios que "Star Wars" propose des rebondissements. À l'occasion de la sortie de ce fameux "Solo : A Star Wars Story", réalisé finalement par Ron Howard, retour sur ces 5 réalisateurs qui auraient pu réaliser un film de la franchise et changer, à jamais, l'univers.
L'affaire a fait grand bruit. Lorsque Phil Lord et Chris Miller ont été débarqués du spin-off Solo : A Star Wars Story, ils se sont ajoutés à la liste des réalisateurs qui ont failli réaliser un épisode de Star Wars. Souvent des gros noms, qui n'auraient pas pu faire de mal à la franchise. Mais que voulez-vous, le monde des blockbusters est impitoyable.
1) Phil Lord & Chris Miller, Solo : A Star Wars Story
Débutons avec l'actualité et Lord/Miller. Remarqué pour leur style pop et débridé, le duo était sur le papier une très bonne idée. Ce spin-off dédié à la jeunesse de Han Solo se devait d'être fun. Lord/Miller bossent sur la pré-production, commencent le tournage puis... Se font virer par Kathleen Kennedy, la présidente de Lucasfilm dont on reparlera en dessous ! Les deux partis invoquent le "différent artistique". Les réalisateurs auraient tenté de trop imposer leur patte (ils voulaient être les seuls auteurs) et leurs méthodes (beaucoup d'improvisation), ce qui a déplu à la reine-mère Kennedy.
On connaît la suite : Ron Howard hérite du bébé et doit reshooter une majeure partie pour sortir un produit qui se conforme aux attentes du studio. Maintenant que l'on peut voir ce que donne Solo : A Star Wars Story (découvrez notre critique), on constate que le résultat se veut fun dans l'esprit mais manque d'imagination et d'inventivité (malgré quelques grosses scènes d'action qui valent le détour), que ce soit sur le plan formel ou narratif.
2) Guillermo Del Toro, Star Wars épisode VII – Le Réveil de la Force
Guillermo Del Toro et les projets inaboutis, c’est une histoire qui se répète sans cesse. Mais cette fois, c’est lui qui a refusé un projet ! En quête d’un réalisateur renommé pour réaliser le premier volet de la troisième trilogie, Disney sonde plusieurs réalisateurs. Et parmi eux, Guillermo Del Toro. Hélas, son emploi du temps surchargé l’empêche de répondre favorablement à cette proposition. Dommage, on aurait aimé voir un réalisateur avec une telle personnalité investir un aussi gros barnum que Star Wars. Cet univers peuplé de créatures et d’histoires extraordinaires lui était presque destiné sur le papier. Le mariage aurait pu fonctionner !
À condition, bien sûr, qu’on le laisse faire ce qu’il veut et qu’il ne soit pas bridé par les producteurs. Ce qui est un cas de figure fortement envisageable. Le Mexicain est de ces réalisateurs qui ont besoin d’une liberté créative totale afin de faire des miracles. Et on sait qu’il a déjà eu des soucis par le passé avec des producteurs frileux lorsqu’ils étaient concrètement confrontés à sa vision. Au final, c’est J. J. Abrams qui récupérera le projet. Probablement un mal pour un bien, tout s’est déroulé sans embûches. Voir Guillermo Del Toro faire un Star Wars est une idée excitante au possible qui aurait très bien pu tourner au vinaigre.
3) Josh Trank, le spin-off sur Boba Fett
Dans le sillon de la troisième trilogie, Lucasfilm voulait multiplier les spin-off exploitant l’univers de Star Wars. C’est dans cette optique que des projets comme Rogue One ou Solo : A Star Wars Story sont nés. Un autre film sur Boba Fett était prévu également et le réalisateur à la barre devait normalement être Josh Trank. Après s’être fait remarquer avec le sympathique Chronicle, Hollywood cherche à l’enrôler un peu partout. Il se retrouve donc sur le reboot des Quatre Fantastiques. Et là, c’est le drame ! Trank s’embrouille avec le producteur Simon Kinberg et le film se fait assassiner à sa sortie. Pas de chance, ce Simon Kinberg est en charge du développement du spin-off sur Boba Fett.
Ce qui devait arriver, arriva : Josh Trank quitte le projet. Toute cette histoire, jamais officiellement abordée par Lucasfilm, est un secret de polichinelle. Le film n’avait jamais été annoncé au public mais la presse américaine n’avait pas manqué de dévoiler les manœuvres effectuées en coulisses. Suite au départ de Josh Trank, le film est en stand-by total. Personne n’a encore repris le flambeau et rien n’indique qu’il verra le jour. Peut-être que la sortie de Solo : A Star Wars Story et sa réception critique/publique leur donnera l’envie (ou pas) de relancer la machine. Ce qui permet, en attendant, de se demander si Boba Fett est un personnage méritant un film dédié ? Son charisme est indéniable, certes. Mais faut-il pour autant lever le voile sur tout le mystère qui l’entoure ?
4) Colin Trevorrow, Star Wars épisode IX
Réaliser l’opus final d’une trilogie est périlleux. Colin Trevorrow devait se prêter à l’exercice en s’occupant de l’épisode IX. Suite au carton démentiel de Jurassic World, Kathleen Kennedy voit en lui le candidat idéal pour mener à bien cette entreprise. Depuis 2015, on était resté là. Mais en septembre 2017, Colin Trevorrow se fait virer. La raison officielle est le fameux "différents créatifs". La raison officieuse ? Le metteur en scène serait ingérable et voudrait à tout prix imposer sa vision, sans compromis. Le malheureux a pensé que la manœuvre allait s’avérer fructueuse mais c’est mal connaître Kathleen Kennedy et sa gestion autoritaire. On ne fait pas ce que l’on veut de Star Wars – voilà pourquoi on ne regrette pas tant que cela le refus de Guillermo Del Toro. Suite à l’échec du Book of Henry, Trevorrow est viré du projet. J. J. Abrams, (encore lui), en meilleurs termes avec Lucasfilm, est finalement engagé pour conclure la trilogie. On a probablement gagné au change. Colin Trevorrow pourra se réconforter en réalisant le troisième volet de la saga Jurassic World. Tout le monde revient donc achever ce qu’il a commencé.
5) Steven Spielberg, Star Wars épisode VI - Le Retour du Jedi
Ce n’est pas un secret, Steven Spielberg et George Lucas sont amis, en plus d'être collaborateurs. Le second voulait proposer au premier de réaliser Le Retour du Jedi. Sauf que La Guilde des réalisateurs d'Amérique s’est fermement opposée à cette possibilité. Ce syndicat est fait pour protéger les intérêts des réalisateurs et des œuvres. George Lucas, qui en faisait partie, s’est brouillé avec à la suite d’un problème sur l’épisode précédent, L’Empire Contre-Attaque. Le syndicat avait infligé une amende de 250 000 dollars à Lucas pour ne pas avoir inséré au début du film les crédits. Une règle considérée comme impossible à bafouer à l’époque. La pression a fonctionné et c’est le gallois Richard Marquand qui se retrouve à la réalisation. Imaginons un instant ce que Spielberg, adulé dans les années 80, aurait pu faire d’un tel projet. Notre main à couper que le résultat aurait valu le détour et aurait fait date dans l’histoire de la franchise.