Cette année encore les séries françaises et étrangères nous ont régalé. Entre les nouveautés, les nouvelles saisons et les fins de séries, il y avait beaucoup de choses à regarder sur le petit écran. Histoire de terminer 2018 en beauté, on vous fait un petit guide de rattrapage des séries qu'il ne fallait pas manquer !
1 - The First : l’Interstellar du petit écran
Le sujet de The First n’est pas tant l’exploration d’une autre planète, mais plutôt des relations humaines, et notamment face au deuil. Rien n’est de trop dans The First. Chaque scène, chaque phrase, chaque mot semble avoir été longtemps pensé, et sert finalement à caractériser au mieux des personnages, à les rendre empathiques pour mieux nous émouvoir. Dès lors, en étant immergé dans ce flot d’émotion, on peut repenser à Interstellar de Christopher Nolan. Au-delà de la similitude dans le sujet (la quête de l’espace), c’est dans les rapports humains que les deux œuvres se ressemblent. Absolument grandiose !
Retrouvez ici l'intégralité de la critique de The First. Ci-dessous la bande-annonce :
2 - The Haunting of Hill House : une tragédie familiale sur fond d’horreur
The Haunting of Hill House vise un statut plus haut que celui de la petite série tendance qui va vous faire frissonner. Elle en est capable, la question n’est pas là, mais elle préfère mettre le genre au service de l’émotion.L’horreur surgit toujours avec intelligence pour s’inscrire dans la continuité du développement psychologique des personnages. Ainsi, la série est autant un somptueux et émouvant drame à hauteur d’Homme qu’un imparable et saisissant tour de train fantôme.
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3 - Sharp Objects : le thriller psychologique de Jean-Marc Vallée
Qui connaît le style de Jean-Marc Vallée, ne sera pas étonné de voir Sharp Objects s’écarter à ce point de l’enquête et du genre du thriller, pour se concentrer sur la charge émotionnelle de son héroïne, Camille Preaker (Amy Adams), journaliste envoyée dans sa petite ville natale pour couvrir une affaire de meurtre, et faire de la série un drame psychologique intime. La violence émotionnelle qu’il parvient à tirer de cette femme au plus mal en fait son œuvre la plus dure (et la plus difficile d’accès). On n’était pas loin de la perfection avec un format un peu plus resserré. Sharp Objects restera malgré tout dans les mémoires, parvenant à accompagner l’esprit longtemps après sa première vision.
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4 - Le Bureau des légendes saison 4 : place au grand jeu
Très réaliste, intelligente et ambitieuse, Le Bureau des légendes saison 4, qui repart presque de zéro, est au niveau, voire au-dessus, de ses précédentes saisons. Plus que jamais meilleure série nationale, cette fiction d’espionnage diffuse un esprit critique et romantique, ainsi que cette attraction-répulsion au drapeau qui participe à « l’exception française ». Du beau travail, et une promesse d’autres belles saisons à venir.
Retrouvez ici l'intégralité de la critique de Le Bureaudes légendes saison 4. Ci-dessous la bande-annonce :
5 - Westworld saison 2 : la série gagne en ampleur !
Que ceux qui ont pu être rebuté par la saison 1 de Westworld se rassurent, les redondantes répétitions qui affectaient le rythme et les nombreuses réflexions philosophiques assommantes ne sont plus au programme. Cette saison est celle de l’émancipation, d’une inversion des rôles. Tous les personnages gagnent considérablement en épaisseur, grandissent dans leur tête. Mieux rythmée, mieux écrite, distillant avec habileté ses purs moments de réflexion et la progression narrative, cette seconde saison est pleinement convaincante.
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6 - Ad Vitam : une audacieuse proposition de SF sur Arte
Par son argument futuriste, Thomas Cailley parle en sous-texte d’une partie des jeunes adultes français de 2018, perdus dans une société trop éparse pour fonctionner. Et qui sont prêts à épouser une cause radicale parce que les leaders derrière leur ont accordé l’attention qu’ils désirent. Soutenue par une direction artistique solide sans chercher l’esbroufe, la série est une belle réussite.
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7 - Narcos Mexico : la guerre contre la drogue se poursuit
Narcos : Mexico réussit avec brio à passer après trois saisons en Colombie, en gardant les composants qui font son identité tout en arrivant à renouveler sa galerie de personnages – ce qui était son plus gros défi. En changeant sa géolocalisation, la série met les pieds dans un milieu qui peut la faire s’acheminer doucement jusqu’à notre époque. Dans l’ombre de Félix Gallardo, un certain El Chapo pointe le bout de son nez durant cette saison. On sait ce qu’il advient de lui par la suite et ce vers quoi Narcos peut tendre dans le futur.
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8 - L’Amie prodigieuse : adaptation brillante d’Elena Ferrante
Avec cette saison 1, L’Amie prodigieuse s’apparente à une œuvre sociologique. On y découvre la vraie vie de quartier. Celle des mamme qui commèrent sur les balcons pendant que les hommes se livrent à une brutalité effarante, sous les yeux d’une jeunesse en perte d’innocence. Surtout, cette vie de l’époque, avec la domination du patriarcat, les agressions passées sous silence, et surtout les adultes qui font défaut, résonne avec celle d’aujourd’hui. Un véritable joyau qui n’a pas fini d’embellir.
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9 - The Americans saison 6 : la fin d’une série d’espionnage à part
La saison 6 de The Americans n'est clairement pas la saison de trop, au contraire, elle vient refermer comme il se doit un show d'espionnage élégant et exigeant. Sortant clairement du lot par son approche intimiste du genre du drama d’espionnage, la série aura jusqu’au bout été passionnante. Observant avec justesse l’Amérique et en développant en profondeur ses personnages pour questionner en premier lieu le fonctionnement des liens familiaux. The Americans aura rappelé certaines séries de l’âge d’or de la télévision, telles que les Soprano par exemple.
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10 - The Little Drummer Girl : Park Chan-wook s’accapare l’espionnage
Avec The Little Drummer Girl, Park Chan-wook s'accapare à merveille l'oeuvre de John le Carré, y conférant son style et retrouvant les thématiques de sa filmographie. Au fil des épisodes, le cinéaste filme l’entrée d’une civile – pas aussi naïve et fragile qu’on pourrait le penser – dans un monde d’espionnage amoral. La série porte la marque de Park Chan-wook, dont le sens du cadre et de la mise en scène ne cessent d’émerveiller.
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11 - Hippocrate : Thomas Lilti met en scène d’autres urgences
On voit beaucoup de choses dans Hippocrate, et son intention souvent exhaustive lui donne une richesse brute, sans aucun ornement artificiel mais avec une image crue et directe. Certains plans très graphiques prennent par surprise, mais sans violence ou gratuité. Très appliquée, intense, et finalement d’une rigueur presque académique, cette première saison d’Hippocrate s’impose avec style comme la meilleure série médicale française jamais créée.
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12 - Atlanta saison 2 : la série de Donald Glover passe un cap
Bien qu'Atlanta puisse sembler simpliste au premier abord (non ce n’est pas juste une série sur le rap !), elle est en réalité d’une richesse grandissante au fil du temps, grâce même aux éléments externes à son médium. La saison 2 parvient à questionner la place des noirs aux Etats-Unis, mais également celle des femmes, l’opposition des classes, l’accès à la richesse et/ou à la célébrité et ses conséquences… Des thématiques qui rendent la série à la fois universelle et très personnelle à ses auteurs, en tête, Donald Glover (acteur, créateur et co-réalisateur). Une des raretés de la télévision actuelle, parfaitement ancrée dans son époque.
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13 - The Deuce saison 2 : du caviar télévisuel
L’année dernière, David Simon créa avec George Pelecanos un nouvel objet télévisé : The Deuce. Une plongée dans le New-York du début des années 70 avec la naissance du porno. David Simon et son œil affiné pour disséquer la société américaine trouvent avec pertinence le moyen de faire glisser cette fresque vers des thèmes modernes sans renier les mécanismes qui en font sa particularité. The Deuce était déjà avant cette évolution une série hautement recommandable. C’est dire l’énième petit bijou qu’a entre ses mains HBO. Du pur caviar télévisuel.
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14 - CoinCoin et les Z’inhumains : la convergence des chutes
L’aventure reprend dans cette région du Nord, où le petit quotidien des habitants du coin sera perturbé par des événements extraordinaires. L’occasion pour Bruno Dumont de livrer ici une variation de la première saison de P’tit Quinquin, comme une série parallèle, ni tout à fait similaire ni fondamentalement différente, où l’on retrouverait toute la troupe pour un spectacle alternatif. Derrière la farce de CoinCoin se trouve ainsi, dans la pure tradition de la caricature à la française, l’un des portraits les plus justes et les plus fidèles de notre société contemporaine, si plurielle, si chaotique, si grave, si drôle et si belle à la fois.
Retrouvez ici l'intégralité de la critique de CoinCoin et les Z’inhumains. Ci-dessous la bande-annonce :
15 - The Walking Dead saison 9 : un retour loin d'être mauvais
On l’a répété très souvent : The Walking Dead a perdu de sa superbe durant ces dernières années. Jusqu’à cette neuvième saison qui a réussi à rebooster l’intérêt avec pas mal de chamboulements narratifs. 8 épisodes sont suffisants pour permettre de faire un premier bilan. Le rythme a parfois un peu pataugé mais au final on est satisfait du travail fourni. Le plus important reste à nos yeux que le show redonne fréquemment envie d’attendre l’épisode d’après.
Retrouvez ici l'intégralité du bilan de mid-saison de The Walking Dead saison 9. Ci-dessous la bande-annonce :