Envie de vous triturer les méninges devant une intrigue à tiroirs ? Retour sur dix films sublimes qui vous laisseront probablement bouche bée après vous avoir tenu en haleine grâce à leur singularité et leur inventivité.
Vous aimez les thrillers psychologiques qui ne vous lâchent pas avant le générique de fin ? Alors cette liste est faite pour vous. Les films évoqués ci-dessous sont connus pour avoir retourné le cerveau de millions de spectateurs. S'il était possible d'en citer des centaines, nous en avons choisi dix que nous affectionnons tout particulièrement.
Il est difficile de se lasser de ces dix longs-métrages tant ils sont riches. Les niveaux de lecture sont nombreux et de nouveaux éléments sont découverts à chaque visionnage. Étant donné que cette courte liste n'est en aucun cas exhaustive, n'hésitez pas à nous laisser vos suggestions en commentaires. Mais avant cela, découvrez notre top :
Sueurs Froides, Alfred Hitchcock (1958)
En proie au vertige, Scottie Ferguson quitte la police lorsqu'il est rendu responsable de la mort de l'un de ses collègues. Il se met alors à enquêter sur une femme qui serait, selon une de ses anciennes connaissances, possédée. Alors que ses recherches avancent, Scottie tombe amoureux d'elle, ce qui l'entraîne dans une machination infernale.
S'agit-il de folie ou d'événements surnaturels ? C'est toute la question que le spectateur se pose devant cette pièce maîtresse de la filmographie d'Alfred Hitchcock. Il ne s'attend néanmoins pas aux révélations finales, totalement surprenantes et tragiques. Au deuxième visionnage, il réalise qu'il a été totalement berné par le maître de l'illusion cinématographique. Si le suspense fonctionne parfaitement, c'est aussi parce que l'attachement au couple formé par Kim Novak et James Stewart ne fait que croître au fil du film. Cela se ressent notamment à travers les séquences où Scottie est tétanisé, capables de donner des nausées à ceux qui n'ont aucune peur du vide.
Shining, Stanley Kubrick (1980)
Un couple et leur fils s'apprêtent à garder pendant plusieurs mois un hôtel fermé l'hiver. Danny, l'enfant qui possède des dons de médium, est effrayé à l'idée d'habiter ces immenses couloirs. Alors que Jack, le père, tente d'avancer sur son roman au fil des mois, la folie le guette. En parallèle, des événements de plus en plus étranges se produisent.
Shining est sans conteste l'un des films les plus effrayants jamais réalisés. La minutie et la maîtrise de Stanley Kubrick sont perceptibles dans chaque séquence. Aidé par d'excellents comédiens, à commencer par Jack Nicholson et Shelley Duvall, le cinéaste nous plonge dans un cauchemar éveillé et étouffant. Si vous souhaitez percer tous les mystères de ce chef d'oeuvre aux nombreux secrets, n'hésitez pas à vous pencher sur Room 237. Dans ce documentaire sorti en 2013, les théories les plus folles autour du film sont évoquées.
Brazil, Terry Gilliam (1985)
Sam Lowry, fonctionnaire d'une mégalopole rétro-futuriste a des problèmes avec l'Etat et fait des rêves très étranges. Dans ces derniers, il y rencontre une femme dont il ne peut se rapprocher. Un jour, alors qu'il se voit remettre une promotion, il fait la rencontre de Jill Layton, qui semble être la femme de ses rêves.
Dystopie remplie de visions hallucinées, Brazil est peut-être le film le plus fou de son auteur. Comme dans Sueurs Froides, le spectateur assiste à une histoire d'amour impossible, présentée dans un cadre radicalement différent. L'enfermement, l'abondance de tuyaux, les dérives de la chirurgie plastique, les délires visuels de Terry Gilliam et la géniale interprétation de Jonathan Pryce suffisent à nous emporter dans les aventures d'un héros fébrile perdu dans une société où seuls comptent la hiérarchie et le contrôle.
L'Échelle de Jacob, Adrian Lyne (1990)
Jacob Singer a vu une grande partie de son unité périr atrocement durant la guerre du Vietnam. De retour à New York, il se met à faire des cauchemars et souffre de visions terrifiantes. Malgré le soutien de son épouse Jezebel, Jacob ne s'en sort pas et a l'impression de plonger peu à peu dans la folie. Il décide alors de faire appel aux survivants de son unité, qui lui révèlent qu'ils souffrent des mêmes visions.
L'Échelle de Jacob est un chef d'oeuvre bien trop méconnu. Magistralement interprété par Tim Robbins, Jacob navigue en permanence entre réalité et cauchemar, au même titre que le spectateur. Pour évoquer le stress post-traumatique, Adrian Lyne utilise le registre fantastique et nous présente un personnage bouleversant, qui fait tout pour se raccrocher à la vie. Avant Usual Suspects et Seven, L'Échelle de Jacob nous dévoile un twist parfaitement amené, qui a malheureusement été largement repris depuis.
L'antre de la folie, John Carpenter (1994)
Enquêteur pour des compagnies d'assurance, John Trent est chargé de retrouver Sutter Cane, un auteur de best-seller horrifiques qui a mystérieusement disparu. Plus il avance dans son enquête, plus John voit des événements anormaux se produire. Il pète rapidement les plombs, confronté à des visions terrifiantes après s'être plongé dans les romans de Cane.
Avec L'antre de la folie, John Carpenter procède à une véritable mise en abyme de son métier. Le héros se laisse peu à peu happer dans le travail d'un auteur axé sur des histoires morbides et étrangement addictives. Le Maître de l'Horreur s'amuse ici de l'image qu'il a un temps véhiculée à Hollywood. Il n'oublie cependant jamais de contenter son spectateur, qui assiste à un spectacle qui le perd une nouvelle fois entre cauchemars et réalité. Doté d'un féroce humour noir, L'antre de la folie bénéficie par ailleurs de la présence du grand Sam Neill, ici au sommet de sa forme.
The Game, David Fincher (1997)
Nicholas Van Orton est un homme foncièrement antipathique mais doté d'un excellent sens des affaires. Le soir de son anniversaire, son frère Conrad lui offre la possibilité de participer à un jeu. Nicholas décide de relever le défi alors qu'il ne connaît ni les règles, ni l'issue du jeu. Alors que les épreuves s'enchaînent, Nicholas se rend compte de l'influence que le jeu prend sur sa vie. Il prend conscience que s'il ne gagne pas, il pourrait bien mourir.
Au cours de sa carrière, David Fincher nous a maintes et maintes fois retourné le cerveau. Fight Club, Seven et Gone Girl auraient par exemple très bien pu figurer dans cette liste. The Game l'a finalement emporté parce qu'il s'agit de l'un des films les moins connus du réalisateur. Il est néanmoins tout aussi surprenant et efficace. Le spectateur prend un malin plaisir à suivre la course effrénée de Michael Douglas. Jusqu'au final magistral, toutes les suppositions sont possibles et le suspense ne perd jamais en intensité.
Mulholland Drive, David Lynch (2001)
Suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive, Rita perd la mémoire. Elle fait rapidement la connaissance de Betty, une comédienne qui tente de percer dans l'univers impitoyable de Hollywood. Ensemble, les deux femmes vont tout faire pour que Rita retrouve son identité.
Considéré comme le meilleur film du XXIe siècle, Mulholland Drive est probablement le long-métrage le plus obsédant de cette liste. Même après de multiples visionnages, les interrogations demeurent et font que l'on ne s'en lasse pas. Il en ressort avant tout une histoire d'amour bouleversante, magnifiée par la présence de Naomi Watts et Laura Harring. Au coeur d'un Hollywood morbide et pervers, les deux comédiennes brillent sous la caméra d'un David Lynch au sommet.
A Scanner Darkly, Richard Linklater (2006)
En 2013, la lutte contre la drogue aux États-Unis se confond désormais avec celle contre le terrorisme. Bob Arctor est un policier infiltré chargé d'enquêter sur plusieurs de ses amis. Lorsqu'on lui demande d'enquêter sur lui-même, Arctor sombre dans la paranoïa, au même titre que les autres individus qu'il espionne quotidiennement.
Reprenant un témoignage poignant sur la toxicomanie, A Scanner Darkly est une adaptation ambitieuse du roman Substance Mort de Philip K. Dick. Basé sur des prises de vue réelles, ce film d'animation représente un pari visuel risqué. Néanmoins, les images servent en permanence les hallucinations des personnages, notamment en lutte contre des insectes qui parviennent à faire frémir le spectateur. On se perd avec plaisir dans cette intrigue qui aborde l'amitié, la confiance et la dépression.
Southland Tales, Richard Kelly (2006)
En 2008, une attaque nucléaire a plongé l'Amérique dans une Troisième Guerre mondiale. Pour remédier à la crise énergétique, la firme US-Ident met au point un générateur d'énergie inépuisable. Ce dernier altère la réalité et va bouleverser la vie de plusieurs personnages, à commencer par celle de l'acteur Boxer Santaros.
S'il n'est malheureusement jamais sorti en salle, Southland Tales reste une oeuvre majeure du trop rare Richard Kelly. Réputé comme étant incompréhensible, le long-métrage est une dystopie qui singe l'atmosphère branchée de Los Angeles. On y découvre une cellule néo-marxiste en lutte contre US-Ident, firme qui prend le contrôle sur tous les moyens de communication.
Au milieu du désastre ambiant se dresse Boxer Santaros, interprété par l'excellent Dwayne Johnson, acteur qui se confond avec l'un de ses rôles. Le salut de l'humanité repose sur ses épaules ainsi que sur celles d'autres personnages secondaires démentiels. Bénéficiant d'une atmosphère chaotique qui ne fait que croître et de propositions visuelles audacieuses, Southland Tales est un voyage inconfortable mais passionnant. Une fois le film terminé, l'envie de le relancer pour tenter d'y voir plus clair naît rapidement.
La piel que habito, Pedro Almodóvar (2011)
Après le décès de sa femme à cause d'un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard se consacre à la création d'une nouvelle peau, qui aurait pu guérir les brûlures de son épouse. Pour ses expérimentations, Ledgard utilise Vera en cobaye. Enfermée dans la demeure du docteur, cette dernière va tout faire pour tenter de s'échapper.
Difficile de deviner la fin de cette petite perle de Pedro Almodóvar. Dans ce film qui évoque l'excellent Les yeux sans visage, le cinéaste nous perd dans une intrigue perverse et bouleversante. Les rapports de force s'inversent à mesure que des révélations toujours amenées au bon moment dévoilent les secrets du récit au spectateur. Avec La piel que habito, Almódovar offre à Antonio Banderas et Elena Anaya l'un de leurs plus beaux rôles.
En bonus, si vous souhaitez vous triturer les méninges devant un film de 2018, nous vous conseillons Annihilation. Cette jolie surprise signée Alex Garland laisse libre cours à de multiples interprétations. Découvrez la bande-annonce ci-dessous :