A l'occasion de la sortie au cinéma de l'excellent "Lady Bird" de Greta Gerwig, retour sur les meilleurs films qu'on doit à la société américaine A24.
A24. Non, il ne s’agit pas d’une autoroute du nord de la France. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant, il s’agit d’une société de production et de distribution américaine qui nous a offert quelques bijoux en l’espace d’une poignée d’années.
En France, si Universal se charge de la sortie de la petite merveille Lady Bird, c’est avec A24, qui a sorti le film aux Etats-Unis, que le film a pu s’offrir une belle réputation et un joli score au box-office, lui permettant d’être primé aux Golden Globes et nominé aux Oscars (entre autres).
Pour l’occasion, retour sur les meilleurs films qui ont pu exister, en partie, grâce à A24.
Le film qui a révélé Harmony Korine au "grand public". On y suit quatre jeunes filles (Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson, Rachel Korine) prêtent à tout pour participer au spring break. Effets de lumière aux néons, musique onirique et quatuor d'interprètes délicieusement vulgaire pour une représentation fantasmatique et volontairement clichée de la jeunesse américaine.
Avec Ex Machina Alex Garland a fait une entrée remarquée derrière la caméra, après avoir signé des scénarios pour Danny Boyle. Dedans, Alicia Vikander interprète une intelligence artificielle créée par Oscar Isaac (encore lui) que Domhnall Glesson doit tester, pour déterminer si elle dispose ou non d'une conscience. L'un des films de science-fiction les plus fascinants abordé avec intimisme.
Grâce à Room, Brie Larson a obtenu son premier Oscar de la meilleure actrice et le jeune Jacob Trembley a été révélé. Des reconnaissances logiques tant le film tient par leur performance. Un film touchant sur la relation d'une mère et son fils dans des conditions dramatiques.
Pour son premier film Robert Eggers réalise un film d'horreur exigeant, mais terriblement angoissant. Avec sa mise en scène glaciale et son parti pris de ne jamais montrer (ou presque) la sorcellerie frontalement il rend son film inoubliable. Et une fois n'est pas coutume, c'est avec ce film qu'a été révélée la jeune actrice Anya Taylor-Joy.
Andrea Arnold filme l'Amérique white trash pendant 2h30 avec des effets oniriques et sensoriels. On y suit Star, une adolescente du Midwest en quête de liberté, qui rejoint un groupe faisant du démarchage à travers les Etats-Unis pour vendre des magazines. Un road-trip enivrant avec Shia LaBeouf, Riley Keough et la découverte Sasha Lane.
Barry Jenkins suit trois périodes de la vie d'un afro-américain à Miami qui tente de s'en sortir comme il peut, entre un système scolaire inapte, une mère qui fait défaut et son homosexualité mal vue dans son milieu. Le cinéaste traite de sujets forts, détourne le genre du film de gangsters pour en tirer une élégance et un film magnifique. Assurément, Moonlight n'a pas volé son Oscar du Meilleur film en 2017.
Avant Good Time, il fallait vraiment être un fin connaisseur pour savoir qui sont Joshua et Ben Safdie. Ca n'a pas empêché Robert Pattinson (toujours intéressant dans ses choix) de faire confiance au duo pour incarner un des fameux losers qu'affectionnent les deux frères. Il joue Connie qui après avoir raté un braquage va tout mettre en œuvre pour faire sortir son frère. Un polar survitaminé et poisseux comme on les aime.
9 – De Palma
Qui de mieux pour parler du travail de Brian De Palma que de Palma lui-même ? Noah Baumbach et Jake Paltrow l'ont bien compris et laissent ainsi la parole au cinéaste. Sous forme d'un long entretien, De Palma retrace sa carrière de manière chronologique. Il y révèle des anecdotes amusantes (comme lorsque Bernard Herman a tapé une crise en entendant sa composition de Psychose) et développe ses obsessions. Un réalisateur souvent mal compris, qu'on ne se lasse pas d'écouter.
A Ghost Story fait clairement parti de ces projets originaux que seul A24 peut oser accompagner. Traiter du deuil en filmant un fantôme qui déambule dans une maison vide, il fallait le faire. D'autant plus en demandant à Casey Affleck d'incarner ce dernier en le recouvrant d'un drap, et d’éclipser rapidement la merveilleuse Rooney Mara. Reste un des films les plus beaux, tendres et envoûtants vue depuis bien longtemps. Une oeuvre intimiste signée David Lowery qui n'aura nécessité que 100 000 dollars et à peine deux mois de tournage. Chapeau !
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