Message subliminal ou porte ouverte sur la crise qui éclate, les films sont un bon vecteur pour faire comprendre aux gens qu'on déteste... Qu'on les déteste justement !
Meilleur(e) ennemi(e), ami(e) pourri(e), patron abusif, belle-mère incruste, voisins bruyants, maîtresse envahisseuse, époux relou, etc. Le septième art nous en fait voir de toutes les couleurs en terme de vécu ! Sensation de déjà-vu, empathie réelle, fous rires garantis ou encore réconciliation possible après une bonne grosse crise... Les films ont le don de retranscrire les déboires de la vie de tous les jours. Souvent sous forme de comédie pour que ça passe mieux, parfois aussi en format drame, l'archétype de la personne détestable a de tout temps eu sa place au cinéma.
1) L'odieuse Tatie Danielle (1990)
Étienne Chatiliez nous contait l'histoire de Danielle Billard (Tsilla Chelton), veuve du colonel Edouard Billard dans Tatie Danielle. À 82 ans, elle est l'archétype de la grande-tante détestable. Voleuse et capricieuse, elle mène une vie d'enfer à sa gouvernante Odile (Neige Dolsky). Âgée de 75 ans, la pauvre est son souffre douleur. La seule famille de la mesquine tatie Danielle reste ses petits-neveux, Jean-Pierre (Eric Prat) et Jeanne (Laurence Fevrier), qu'elle voit peu. Jean-Pierre et sa femme Catherine (Catherine Jacob), tous deux orphelins, voient en cette tatie la grand-mère idéale pour leurs enfants, celle qu'ils n'ont jamais eue. L'odieuse Danielle ment pourtant comme elle respire, affirmant qu'Odile la vole et la bat ! Ses proches la prennent en pitié. Vient ensuite le jour où Odile meurt accidentellement d'une chute d'un escabeau en nettoyant un lustre. Danielle vend sa maison, lègue l'argent à ses petits neveux et vient s'installer chez Jean-Pierre.
Le cauchemar ne fait que commencer, entre contrariétés et remarques vipérines surtout dirigées vers Catherine, le nouveau souffre-douleur de cette tyrannique mamie. Le couple ayant prévu de longue date des vacances en Grèce, charge à Jeanne de s'occuper de la Tatie. Refus catégorique toutefois tant celle-ci est exécrable ! Sandrine (Isabelle Nanty) sera alors engagée par la famille pour s'occuper de Danielle, qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Entre humiliations et chantages, vexations et mise en scène machiavélique, tatie Danielle n'a pas fini de tyranniser son entourage plus ou moins proche.
On se souvient de l'inoubliable "Je suis une pauvre vieille toute seule abandonnée aux mains d'une folle", alors que tatie Danielle tient une boîte de Canigou à la main... La vieille dame vient pourtant de faire brûler intentionnellement l'appartement !
2) Le fougueux Guerre des Rose (1990)
Danny DeVito nous offrait l'histoire passionnée d'un couple de yuppies (Young Urban Professional), les Rose dans La Guerre des Rose. Après une existence confortable sans nuages, Olivier (Michael Douglas) et Barbara (Kathleen Turner) se retournent subitement l'un contre l'autre. Le divorce est prononcé. Bien que ce passage ne soit jamais une partie de plaisir (même si choisi par les deux futurs ex-conjoints), celui des Rose vire au cauchemar. Nulle bassesse n'est écartée pour parvenir à leurs fins : détruire l'autre. Ce jusqu'à l'apaisement et la conquête du bonheur final.
Si vous êtes sur le point de vous marier, ne regardez surtout pas ce film ! Cette guerre explosive jongle sur les pires ignominies qui soient, à commencer par Monsieur sciant les talons de Madame, et Madame donnant à Monsieur de la pâté pour chien...
Nul n'a oublié la réplique de DeVito, avocat et ami de Rose, face à une Barbara sensuelle à souhait.... Les saltos arrière de l'ex-acrobate avaient eu raison de l'homme sans défense, contraint et forcé d'imaginer un Kama-sutra chaud bouillant !
« Pense aux possibilités... »
3) L'incontournable Dîner de cons (1998)
Tout le monde a ri ou pleuré de joie devant Le dîner de cons de Francis Veber. Tous les mercredis, l'éditeur Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a déniché le plus spectaculaire d'entre eux est déclaré vainqueur. En ce fameux mercredi, Brochant est plus que sûr de lui. Il a trouvé le con idéal, la perle rare, un con de classe mondiale. Il s'agit de François Pignon (Jacques Villeret), comptable au Ministère des Finances. L'homme se trouve être passionné de maquettes de modèles réduits, qu'il fabrique en allumettes... Entre autres la tour Eiffel avec 346 422 allumettes exactement ! Un champion selon Brochant. Mais tel est pris qui croyait prendre. Pignon est passé maître dans l'art de déclencher des catastrophes... Entre Juste Leblanc (Francis Huster) et Marlène Sasseur (Catherine Frot), il y avait de quoi se marrer !
Weber eût une idée de génie en adaptant sa pièce de théâtre. Le fléau sur pattes qu'est Pignon va-t-il rendre la situation entre Brochant et sa femme encore pus tendue ? Rien de moins sûr... Car « le con » a souvent un cœur en or. Et le contrôleur des impôts, vous vous rappelez ? Un Daniel Prévost énormissime qui traque le bibelot !
« Il est mignon monsieur Pignon, il est méchant monsieur Brochant ! »
4) L'émouvant Ma meilleure ennemie (1999)
Le drame Ma meilleure ennemie de Chris Columbus nous a tiré les larmes. Isabel Kelly (Julia Roberts), jeune photographe de mode et petite amie de Luke Harrison (Ed Harris), et Jackie (Susan Sarandon), première épouse du même Luke, se détestent. Toujours très présente, Jackie ne pardonne pas à sa rivale son incapacité à l'égaler. En effet, Isabel ne parvient pas à se faire accepter par les enfants de Luke et Jackie, Anna et Ben. Mais quand Jackie apprend qu'elle est atteinte d'un mal incurable, elle prend conscience que c'est Isabel qui va élever ses enfants. La femme va alors enseigner à celle qui fut sa pire ennemie comment devenir la meilleure mère qui soit pour ses enfants.
« Elles n'ont rien en commun. Sauf un mari et ses enfants »... Belle promesse rien qu'à voir l'affiche ! Jackie a en effet du mal à accepter que la photographe de mode dévergondée qui a fait chavirer son ex-mari entre dans la vie de leurs enfants. Mais le cancer qui la ronge va la pousser à lui confier les clés de l'éducation de ses enfants. Voir ses deux femmes qui se détestaient se rapprocher par la force des choses nous a bouleversés. Surtout lorsque Jackie dit à Isabel que ce sera elle qui tiendra la main de sa fille le jour de son mariage. Cette fille qu'elle n'a pas mise au monde mais qu'elle devra dorénavant prendre sous son aile.
- Cesse de me regarder dans les yeux en me mentant ! À force de me mentir, tu vas ressembler à... à...
- À qui ?
- Peu importe, ne soyons pas mesquines. De toute façon il n'est plus président !
5) L'agaçant Sa mère ou moi ! (2005)
Comment ne pas faire preuve de compassion en regardant Sa mère ou moi ! de Robert Luketic ? Charlotte alias Charlie (Jennifer Lopez) est une jeune femme bien sous tout rapport qui vit de plusieurs petits boulots (promeneuse de chiens, assistante dans un labo ou encore serveuse). Après des années de galère, elle rencontre enfin l'homme idéal en la personne de Kevin (Michael Vartan). Peu de temps après, l'amoureux transi décide de présenter sa mère (Jane Fonda) à sa douce. Le courant passe tellement bien entre les deux femmes que Kevin demande Charlotte en mariage devant Viola ! À peine sortie d'une dépression nerveuse, la belle-maman à première vue parfaite va littéralement péter les plombs et tout tenter pour séparer les tourtereaux. Aussi vicieuse que dangereuse, son imagination sera sans limites.
À ne pas confondre avec Ta mère ou moi ! (1991) de Chris Columbus, bien que ce film soit également un bon vecteur pour faire discrètement passer un message codé aux mamans poules. Dans Sa mère ou Moi !, Jane Fonda est bien plus que cela... Acariâtre, despotique et complètement hystérique, elle ferait craquer n'importe quelle belle-fille. Vous l'aurez compris, on craint que Charlotte ne renonce au mariage tant sa belle-mère est détestable !
Dans la catégorie des vengeurs qui remettent le couvert, nous avons également Comment tuer son boss ? (2011) de Seth Gordon et Nos pires voisins de Nicholas Stoller ! Vous l'aurez compris, les uns détestent leurs boss, les autres leurs voisins... Les films idéaux avec en prime une suite si vos voisins et patrons n'ont toujours pas saisi votre haine en regardant le premier volet ! Idéal par ailleurs pour faire déchanter les gendres indésirables (dommage qu'un top 5 reste un top 5 !), Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? de Philippe de Chauveron !