À l'occasion de la sortie de "Malcolm & Marie" le 5 février sur Netflix, voici un top des meilleurs films récents et pourtant en noir et blanc. Cinq films sans couleur mais qui restent remplis d'émotions.
1. La Liste de Schindler (1993)
Commençons par le chef-d'œuvre de Steven Spielberg. La Liste de Schindler retrace la vie d'Oskar Schindler, incarné ici par Liam Neeson. Oskar Schindler était un industriel allemand ayant sauvé plus de mille Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, en les faisant travailler dans ses usines.
Steven Spielberg a fait le choix du noir et blanc pour des raisons historiques. Il voulait se rapprocher au plus des films tournés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a d'ailleurs utilisé des pellicules de l'époque, et tourné pas moins de 40% des plans caméra sur l'épaule afin de donner l'impression d'un documentaire.
Le long-métrage a reçu sept Oscars en 1994, et d'un point de vue économique, il a rapporté pas moins de 321 millions de dollars au box-office.
2. La Haine (1995)
Continuons avec le fameux long-métrage de Mathieu Kassovitz. La Haine est un film poignant de 1995 sur trois jeunes vivant dans une cité HLM, alors que celle-ci s'embrasse à la suite du passage à tabac d'Abdel Ichah par un inspecteur de police, lors d'un interrogatoire. Le film a reçu le César du Meilleur film en 1996.
Ayant pour ambition d'être diffusé à la télévision, La Haine a d'abord été tourné en couleur. Cependant, Mathieu Kassovitz a tiré des copies en noir et blanc, copies qui ont été présentées au Festival de Cannes. Le succès a été tel que le noir et blanc a été conservé, et le film est sorti sur grands écrans.
Selon le réalisateur, "le noir et blanc a toujours un côté assez exceptionnel parce qu'il fait voir les choses comme on ne les voit pas, et c'est pourquoi il draine plus de réalisme", comme il l'a indiqué lors d'une interview donnée au journal L'Humanité, en 1995. Une réussite pour une plongée au cœur de problèmes sociétaux, malheureusement toujours d'actualité.
3. The Lighthouse (2019)
Réalisé par Robert Eggers, The Lightouse a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes de 2019.
Willem Dafoe et Robert Pattinson se retrouvent en gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890. Alors qu'une tempête les isole encore plus sur leur île, les deux protagonistes commencent à avoir des hallucinations...
Ici, l'utilisation du noir et blanc permet d'accentuer la dimension horrifique du film. Les couleurs étant sombres, celles-ci permettent d'aviver un sentiment de peur et d'effroi. Le spectateur n'en est donc que plus effrayé.
4. Sin City (2005) :
Sin City est une adaptation des comics du même nom écrits et dessinés par Frank Miller. Littéralement la ville du péché, Sin City est une ville infestée de criminels, de flics ripoux et de femmes fatales. Cette ville ne connaît pas la justice. Plusieurs personnages avides de vengeance vont alors se retrouver au Kadie's Club Pecos, une boîte de nuit de Sin City.
À l'image des comics, on retrouve également quelques touches de couleur dans le long-métrage, au détour d'une bouche rouge ou de tâches de peinture par exemple. Réalisé par Robert Rodriguez, Frank Miller et Quentin Tarantino, Sin City est un film très violent.
Le noir et blanc permet donc d'atténuer cette violence en taisant certaines choses. Une giclée de sang sera par exemple plus dissimulée. Malgré cela, on peut tout de même imaginer la brutalité présente dans certaines scènes.
5. The Artist (2011) :
Finissons par l'œuvre de Michel Hazanavicius ayant rayonné à l'international. The Artist retrace la descente aux enfers d'un acteur du cinéma muet au moment de l'apparition des films parlant. En parallèle, une jeune femme devient la nouvelle star du cinéma parlant. Les deux acteurs vont alors être réunis pour le tournage d'un long-métrage.
The Artist se déroulant à l'époque charnière du développement des films parlant, l'utilisation du noir et blanc se veut être une plongée dans cette période. En effet, bien qu'il date de 2011, le long-métrage reprend tous les codes des premières œuvres cinématographiques : noir et blanc mais également muet.
Le succès fut tel que The Artist reçu cinq Oscars en 2012, chose qui n'était jamais arrivé pour un long-métrage français.