2018 touche à sa fin. Mais avant de se lancer dans 2019, qui devrait offrir encore de belles émotions dans les salles, retour sur les meilleurs films de l'année selon la rédaction de CinéSérie.
1) Burning : partition pour une frontière qui brûle
Derrière cette histoire de polar paranoïaque qui reste concentré, justement, sur les soupçons plus que sur les révélations (qui ne viendront jamais vraiment), Lee Chang-dong signe peut-être l’un de ses plus beaux films. Il met en place un thriller dramatique aussi ambigu que retors en multipliant les fausses pistes. Le portrait, dessiné en creux, d'une Corée morcelée où les individus, isolés de leur famille, fantasment des sorties de secours, est également saisissant.
Retrouvez en intégralité notre critique de Burning. Ci-dessous la bande-annonce :
2) La Forme de l’eau : la sublime créature de Guillermo del Toro
La Forme de l’eau parvient à offrir des touches d’émotion à quasiment tous les niveaux. Principalement avec Elisa, éminemment touchante et incarnée à la perfection par Sally Hawkins. Le cinéaste mexicain provoque alors un sentiment d’empathie fou dans la relation qui se développe entre la jeune femme et la créature. Sûrement son film le plus mature, porté par des obsessions à la fois personnelles et universelles. Un chef d’œuvre, assurément, qui n’échappe pas au caractère attachant de cet auteur si singulier.
Retrouvez en intégralité notre critique de La Forme de l'eau. Ci-dessous la bande-annonce :
3) Phantom Thread : le mélodrame empoisonné de Paul Thomas Anderson
Bouleversant et d'une richesse inestimable, ce nouveau drame de Paul Thomas Anderson, sans pour autant dépasser ses précédents films, confirme sa place au panthéon. Un film fascinant qui, lentement et discrètement, marquera le cœur et les esprits de ceux qui le verront, jusqu’à devenir obsédant.
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4) 3 Billboards, Les Panneaux de la vengeance : Frances McDormand la justicière
Surprenant de bout en bout, 3 Billboards est un enchaînement de rebondissements. Et bien aidé par sa distribution, le film provoque indéniablement. Il apparaît alors comme l’un des films les plus marquants de l’année, et le plus profond et ambitieux de son auteur.
Retrouvez en intégralité notre critique de 3 Billboards. Ci-dessous la bande-annonce :
5) Mektoub, my love : Canto Uno, l’œuvre dionysiaque de Kechiche
Le film dure trois heures, il pourrait en durer dix, tant le naturalisme de Kechiche ne se limite à aucune « taille de film », à aucune dimension standardisée ; il est pour ainsi dire hors norme, à l’image de ses personnages hauts en couleur. C’est son côté expérimental, jusqu’au-boutisme, quitte à épuiser son spectateur autant que ses comédiens. Mais c’est un cinéma qui reste profondément populaire filmant des gens simples, normaux, dans leur quotidien et dans leur plus simple appareil. Mais pour une fois, il aime tous ses personnages et ils sont nombreux, très nombreux.
Retrouvez en intégralité notre critique de Mektoub, my love : Canto Uno. Ci-dessous la bande-annonce :
6) Pentagon Papers : l’hommage de Spielberg au journalisme
Evidemment Pentagon Papers est une réussite. Beaucoup d’éléments qui font d’un film une œuvre cinématographique sont présents et bien exploités. Mais un dernier élément le porte au rang de l’excellence, ce sont les valeurs que porte le film.
Retrouvez en intégralité notre critique de Pentagon Papers. Ci-dessous la bande-annonce :
7) Ready Player One : grand retour du maître à la science-fiction
Ready Player One en devient ainsi un blockbuster extrêmement personnel, qui réussit à transcender son matériau d’origine. Le long-métrage va au-delà de nos attentes tant il réussit à nous combler à tous les niveaux, aussi bien sur la forme que le fond. C’est simple, la première envie qui nous vient en sortant de la salle, c’est d’y retourner illico pour se replonger dans cette œuvre d’une richesse inouïe.
Retrouvez en intégralité notre critique de Ready Player One. Ci-dessous la bande-annonce :
8) The House that Jack Built : hurlement en faveur du Mal
Derrière le pitch provocateur et la violence aliénée qui semble régner dans The House That Jack Built, se cache une thérapie intimiste émouvante. Jack, comme Von Trier, sont deux artistes damnés, dont les pulsions, meurtrières comme artistiques, semblent régies selon leur incapacité commune à se libérer de leurs propres névroses. Avec, Von Trier enfonce le clou et livre sans doute son film le plus réflexif et le plus personnel.
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9) First Man : la face cachée de Neil Armstrong
En filmant la mission Apollo 11 du point de vue de Neil Armstrong, Damien Chazelle a réalisé un superbe biopic, à la fois intime et universel, sur les combats et les sacrifices d'un homme brisé devenu héros de tout un peuple. Le meilleur rôle de Ryan Gosling à n'en pas douter.
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10) Climax de Gaspar Noé : naissance d’une nation
En articulant une plongée délirante au sein d’une soirée cauchemardesque (ou idyllique, c’est selon), Gaspar Noé s’attarde, enfin, sur la vision du collectif comme lieu de confrontation des hystéries intimes. Il y offre, par le prisme des années 90 (un simple prétexte pour parler du monde d’aujourd’hui), son point de vue, aussi chaotique que probant, sur les frictions de la société contemporaine (intolérance, violence, bouleversement identitaire, repli sur soi ou communion béate). Noé pose, au fond, une question plutôt surprenante : serait-ce donc, au beau milieu de ce chaos bouffon, que naîtront nos enfants de demain ?
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