Un amour de vacances est, comme son nom l’indique, supposé rester là où il est né. En vacances. Or, il arrive parfois que cette idylle-là nous marque à jamais. Et il n’est pas rare que le destin abatte ses cartes au plus jeune âge. Des passions adolescentes que bon nombre de réalisateurs a mis en boite. C’est pourquoi nous dressons ici le portrait de cinq ados en proie au grand frisson lors de la saison estivale.
Pauline à la plage
Sortie en 1983, Pauline à la plage nous entraîne sur la côte normande aux côtés de Marion (Arielle Dombasle), styliste divorcée, et Pauline (Amanda Langlet), sa jeune cousine. Dans ce contexte de vacances, Éric Rohmer nous dévoile avec justesse les émotions vécues par ces deux femmes face à la gente masculine. Pierre (Pascal Greggory) tout d’abord, littéralement sous le charme de Marion. Henri (Féodor Atkine) ensuite, prédateur romantique divorcé lui aussi. Sylvain (Simon de La Brosse) enfin, adolescent désireux de rencontrer une jeune fille de son âge. Tout ce petit monde va se confronter à la dure réalité de l’amour. Ses illusions déchues, ses espoirs avortés, ses projections bafouées. Le tout saupoudré de grandes discussions autour de l’amour adulte et adolescent. Du grand Rohmer !
Mon père ce héros
Porté à l’écran en 1991 par Gérard Lauzier, Mon père ce héros nous conte l’histoire de Véronique Arnel (Marie Gillain), fille de parents divorcés âgée de 15 ans. Campé par Gérard Depardieu, son père André l’emmène en vacances à l’Île Maurice. L’adolescente y rencontre Benjamin (Patrick Mille), beau garçon dont elle tombe rapidement amoureuse. Bien décidée à attirer son attention, elle fait croire que son père est en fait son petit ami et imagine des tas d’histoires ahurissantes autour de lui. Preuve même que les premiers émois peuvent pousser les adolescents à inventer n’importe quoi. Bien que cette comédie ne soit pas du goût de tout le monde, elle n’en reste pas moins un film bourré d’humour et de tendresse qui sent bon les vacances d’été !
Conte d’été
Retour avec Éric Rohmer qui nous livre en 1996 le troisième film de son « cycle des quatre saisons ». Conte d’été, c’est l’histoire de Gaspard (Melvil Poupaud) qui attend sa petite amie Léna (Aurélia Nolin) alors qu’il est en vacances d’été à Dinard. Soi-disant amoureux de cette dernière, le jeune homme va pourtant douter à l’heure de rencontrer deux autres jeunes filles. D’un côté, on retrouve Amanda Langlet dans le rôle de Margot. Laquelle va devenir la confidente et amie de Gaspard. De l’autre, Solène (Gwenaëlle Simon), déterminée à le séduire. Des rapports sentimentaux bien complexes pour cet adolescent qui, à l’image des personnages de Rohmer, nous permet de réfléchir aux sujets de l’amour et de l’amitié de manière philosophique. Un beau moment de cinéma !
Mektoub my love : canto uno
Beaucoup plus récent (2016), Mektoub my love : canto uno est un incontournable en termes de passions adolescentes. Abdellatif Kechiche nous invite à suivre Amin (Shaïn Boumedine), étudiant parisien de retour pour l’été dans sa ville natale. Nous sillonnons ainsi le Sète du début des années 90 à ses côtés et avec son cousin Tony (Salim Kechiouche) et sa meilleure amie Ophélie (Ophélie Bau). Entre le restaurant familial, les bars et la plage, Salim ne sait plus où donner de la tête tant les filles rencontrées ça et là le fascinent. À l’inverse de Tony, dragueur invétéré, Salim se contente d’admirer le spectacle sans y prendre part. Loin d’être aussi philosophique que les films de Rohmer, ce - très - long-métrage (2h55) nous sensibilise davantage à l’attirance des corps qu’à celle de l’esprit. Encore que le destin n’a pas dit son dernier mot…
Call me by your name
L’année suivante (2017), Call me by your name de Luca Guadagnino nous ramène en 1983. On y découvre Elio Perlman (Timothée Chalamet), 17 ans, qui passe ses vacances d’été dans la villa familiale italienne. Très mûr pour son âge et doué d’une excellente éducation, il tue le temps en variant les plaisirs : musique classique, lecture et flirt avec son amie Marzia (Esther Garrel). Jusqu’au jour où débarque Oliver (Armie Hammer), doctorant américain qui vient travailler auprès du père d’Elio, lui-même professeur. Tous deux vont alors faire face à l’éveil d’un désir qu’ils n’avaient pas supposé. Celui de l’attirance sexuelle pour un être du même sexe. Et outre la découverte de leur homosexualité, la naissance de sentiments amoureux véritables. Un moment à passer absolument exquis !
Et vous, quelles passions adolescentes au cinéma auriez-vous envie de revoir cet été ?