Quoi de plus terrible que de perdre l’être aimé ? Et quoi de plus douloureux que de le savoir à l’avance, conscient que la maladie gagnera la partie ? La peur n’évitant pas le danger, cela permet au moins de se préparer au vide qu’il ou elle va laisser.
Les films traitant de maladies incurables, ça vous parle ? L’injustice souvent doublée de la jeunesse, l’impuissance additionnée au choc, les proches qui ne savent pas comment agir, soutenir, anticiper, imaginer la vie après. Le drame Le Scaphandre et le papillon (2007) de Julien Schnabel en est un parfait exemple. Inspiré d’une histoire vraie, le film racontait l’accident vasculaire qui a plongé Jean-Dominique Bauby (1952 - 1997), journaliste et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, il ne pouvait plus bouger, parler ni même respirer sans assistance. Seul son œil gauche bougeait encore, ce qui lui permit de communiquer avec autrui. Voici cinq autres films dédiés à l’amour face à la maladie.
1) Un automne à New York (2000)
Will Keane (Richard Gere) est le propriétaire d'un des restaurants new-yorkais les plus fréquentés. Quadragénaire charismatique et séducteur, il attire les plus belles femmes avec lesquelles il n'entretient que des relations sans lendemain. Mais tout bascule le jour où il rencontre Charlotte Fielding (Winona Ryder). Célibataire endurci mais don Juan invétéré, Will tombe immédiatement sous le charme de cette femme beaucoup plus jeune que lui, à l'énergie et à la gaieté débordantes, qui pourtant se sait atteinte d'une grave maladie.
C'est Joan Chen qui réalisa la romance dramatique Un automne à New York. Comment ne pas verser sa larme face à une fin "si prévisible", précédée d’une rencontre aussi inattendue ? Notre corde sensible n’a de cesse de vibrer et nos sourires de s’arrondir face à la bonne humeur communicative de l’héroïne. Le héros est quant à lui détestable jusqu’à ce qu'il tombe amoureux de celle que le destin lui arrachera sous peu…
2) Sweet November (2001)
Nelson Moss (Keanu Reeves) est un publicitaire ambitieux, obsédé par le travail et qui n'a pas de temps à consacrer à ses amis ou à ses collègues. En pleine concentration lors d'un important examen de conduite, Nelson est dérangé par une jeune femme (Charlize Theron) arrivée en retard. Ne sachant pas la réponse à une question, il la lui demande discrètement. Mais voilà que le surveillant l'accuse, elle, de tricherie et déchire sa copie. Même s'il est pressé, Nelson prend un peu de temps pour aller s'excuser. Elle s'appelle Sara Deever, elle est joviale, zen, pleine d'énergie. Malgré son manque flagrant de bonnes manières, elle voit en Nelson quelqu'un de bien. De plus, elle a un certain don pour transformer les hommes et n'a besoin que d'un mois pour cela. C'est bientôt le mois de novembre, et Sara invite Nelson à venir habiter chez elle en plus d'être son chauffeur. Celui-ci hésite et se demande si son invitation est sérieuse, mais tout porte à croire que oui. Sara lui fait alors apprécier la simplicité de la vie. C'est la première fois qu'on lui prodigue autant de gentillesses sans qu'on lui demande quoi que ce soit en retour. Nelson mérite-t-il de devenir son "Monsieur Novembre" ? Mais surtout, quel secret peut donc cacher cette mystérieuse inconnue ?
Pat O’Connor nous offrait en 2001 sa romance dramatique Sweet November. Une belle leçon d’humanité doublée d’un tas de remises en question… Faire le bien semble aider à être plus heureux. Mais avant tout, quelle femme / quel homme souhaitons-nous être ? Sweet November offre un duo attachant, une complicité inespérée qui fait froid dans le dos aux portes de l’hiver. Une séparation inéluctable à laquelle s’ajoute pourtant l’espoir de retrouvailles, dans une autre vie. Magnifique.
3) Se souvenir des belles choses (2002)
Nathalie (Anne Le Ny) conduit sa sœur cadette Claire (Isabelle Carré), une jeune femme réservée d'une trentaine d'années, dans un centre pour amnésiques appelé "Aux écureuils". Celle-ci a reçu un coup de foudre en forêt et présente de légers troubles de la mémoire. Claire pénètre alors au sein d'un univers curieux et décalé. Elle y fait la connaissance de Philippe (Bernard Campan), un homme de quarante ans qui a perdu la mémoire à la suite d'un accident de voiture qui a coûté la vie à sa femme et son fils. Tous deux tombent amoureux l'un de l'autre.
Zabou Breitman réalisait en 2002 la romance dramatique Se souvenir des belles choses. Au-delà de nous en apprendre davantage sur la maladie d’Alzheimer, le film transporte dans un tourbillon d’amour réciproque et désintéressé, dont il est bon de se rappeler. Aimer l’autre pour ce qu’il est dans toute sa simplicité, sans atours ni mensonge, c’est beau, tout simplement.
4) Une merveilleuse histoire du temps (2014)
1963, en Angleterre, Stephen (Eddie Redmayne), brillant étudiant en cosmologie à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. De nouveaux horizons s’ouvrent quand il tombe amoureux d’une étudiante en art, Jane Wilde (Felicity Jones). Mais le jeune homme, alors dans la fleur de l’âge, se heurte à un diagnostic implacable : une dystrophie neuromusculaire, plus connue sous le nom de maladie de Charcot, va s’attaquer à ses membres, sa motricité, et son élocution. Grâce à l’amour indéfectible, le courage et la résolution de Jane, qu’il épouse contre toute attente, ils entament tous les deux un nouveau combat afin de repousser l’inéluctable. Jane l’encourage à terminer son doctorat, et alors qu’ils commencent une vie de famille, Stephen, doctorat en poche va s’attaquer aux recherches sur ce qu’il a de plus précieux : le temps. Alors que son corps se dégrade, son cerveau fait reculer les frontières les plus éloignées de la physique. Ensemble, ils vont révolutionner le monde de la médecine et de la science.
C’est en 2014 que sortait le drame Une merveilleuse histoire du temps signé James Marsh. Un film d’autant plus perturbant qu’il s’agissait d’une histoire vraie centrée sur la maladie de Charcot ayant touché le physicien et cosmologiste Stephen Hawking (1942 – 2018). Voici le destin hors norme d’un homme qui au lieu de baisser les bras et de laisser la maladie le consumer, s’est battu pour ses rêves grâce au soutien inébranlable de son épouse.
5) Still Alice (2014)
Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland (Julianne Moore) est une professeure de linguistique renommée. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice, son époux (Alec Baldwin) et ses enfants (Kristen Stewart, Kate Bosworth et Hunter Parrish) sont mis à rude épreuve.
Le drame Still Alice de Richard Glatzer et Wash Westmoreland sortait en 2014. La performance de Julianne Moore lui aura cette année-là value de rafler l’Oscar de la meilleure actrice. Centré sur l’isolement vécu par la personne atteinte d’Alzheimer, le film aide à mieux comprendre la détresse que cette maladie peut générer. La perte de mémoire, doublée de l’oubli de soi-même, du laisser-aller physique et du recul face aux proches sont merveilleusement retranscrits. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.
Nous vous conseillons également de revoir Now is good (2012) avec Dakota Fanning désireuse de rencontrer l’âme sœur avant de quitter ce monde, ainsi que Nos étoiles contraires (2014), avec Shailene Woodley et Ansel Elgort, tombés amoureux lors d’un groupe de soutien pour les malades du cancer.