Super-héroïne redoutable, extra-terrestre meurtrière, voix d’application hypnotique, gardienne de zoo, modèle d’un peintre flamand ou encore clone rêvant d’une vie humaine… Scarlett Johansson enchaîne depuis sa plus tendre enfance des rôles marquants, dans des œuvres radicalement différentes les unes des autres. Retour sur ses cinq meilleurs films.
Scarlett Johansson, l’insaisissable
Dès l'enfance, Scarlett Johansson donne la réplique à des cadors du grand écran. À onze ans, elle incarne la fille de Sean Connery et Kate Capshaw dans le polar Juste cause, sorti en 1995. Trois ans plus tard, elle donne la réplique à Kristin Scott Thomas et Robert Redford dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. La comédienne s’impose ensuite avec Ghost World, La Jeune fille à la perle et surtout Lost in Translation.
Après avoir été la muse de Woody Allen le temps de trois films, Scarlett Johansson rejoint une licence qui s’apprête à devenir monstrueuse en 2010 avec Iron Man 2. Son personnage, la redoutable Natasha Romanoff, a d’ailleurs enfin eu droit à son propre long-métrage avec Black Widow, dont la date de sortie est désormais fixée au 5 mai 2021. En parallèle, l’actrice alterne entre différents genres comme le biopic (Hitchcock), le film d’action (Lucy) ou les romances (Don Jon, Nouveau départ), et participe à des œuvres singulières comme Her, Under the Skin ou le récent Jojo Rabbit. Retour sur les cinq meilleurs films d’une comédienne profondément éclectique.
Lost in Translation (Sofia Coppola, 2003)
Lost in Translation est le film de la consécration pour Scarlett Johansson. Sofia Coppola entraîne la comédienne à Tokyo, où elle incarne une Américaine fraîchement diplômée, qui s’ennuie dans la mégalopole où son mari, un photographe de célébrités, s’est rendu pour une commande.
Son sentiment d’errance, Charlotte peut enfin le partager lorsqu’elle rencontre Bob (Bill Murray), un comédien blasé venu dans la capitale japonaise afin de tourner une publicité pour une marque de whisky. Dans la ville immense où ils n’ont aucun repère, une amitié voit le jour entre eux. Les moments suspendus que vivent ces deux personnages attachants sont un régal, à tel point qu’il en devient presque difficile de les quitter après la magnifique scène finale, où l’émotion des adieux passe à travers l’écran.
Match Point (Woody Allen, 2005)
Dans sa première collaboration avec Woody Allen, avant Scoop et Vicky Cristina Barcelona, Scarlett Johansson éblouit Chris Wilton, un professeur de tennis issu d’un milieu modeste incarné par Jonathan Rhys Meyers. Après avoir sympathisé avec Tom (Matthew Goode) un jeune homme de la haute société, il courtise sa sœur Chloé (Emily Mortimer). Mais quand il rencontre sa fiancée Nola, interprétée par Scarlett Johansson, Chris est complètement chamboulé. Alors qu’il pensait s’être parfaitement intégré dans un monde au sein duquel il n’a jamais eu sa place, les choses se gâtent.
Polar d’une noirceur absolue, Match Point présente l’actrice comme une femme fatale mystérieuse et obsédante pour le personnage principal, avant de la transformer progressivement en victime jusqu’au final marquant. Un long-métrage ciselé et empli d’ironie, dans lequel Scarlett Johansson offre une performance nuancée et passe à l’âge adulte, après la transition amorcée avec Lost in Translation.
Le Prestige (Christopher Nolan, 2006)
Dans Le Prestige, à l’aube du XXe siècle, Robert Angier (Hugh Jackman) et Alfred Borden (Christian Bale) sont deux magiciens londoniens prometteurs qui travaillent ensemble sur un spectacle. La compétitivité qu’ils entretiennent se transforme en rivalité cruelle à la suite d’un terrible accident.
Au milieu de cet affrontement impitoyable orchestré par Christopher Nolan se trouve Olivia (Scarlett Johansson), muse et assistante des deux magiciens qui va être le témoin et l’outil de leurs trahisons. À l’instar de Michael Caine, la comédienne est relativement effacée dans ce long-métrage passionnant, mais son personnage indispensable est un pivot de l’intrigue. Quant au film, il témoigne parfaitement de l’amour de son réalisateur pour un cinéma artisanal, et mérite de nombreux visionnages pour en percer tous les secrets.
Under the Skin (Jonathan Glazer, 2013)
Avec Under the Skin de Jonathan Glazer, Scarlett Johansson trouve son rôle le plus énigmatique. Celui d’une jeune femme qui, au volant de sa camionnette, embarque plusieurs hommes subjugués par sa beauté, avant de refermer sur eux un piège meurtrier.
Quasiment muette, Scarlett Johansson incarne un objet de fascination qui va dépasser sa condition en découvrant sa véritable nature, et renier la mission qui la pousse à engloutir les hommes qu’elle croise sur sa route. Film de science-fiction lancinant et hypnotique, à l’image de sa bande originale composée par Mica Levi, Under the Skin est une expérience sensorielle déroutante.
Marriage Story (Noah Baumbach, 2019)
Nicole (Scarlett Johansson) est actrice et Charlie (Adam Driver) est metteur en scène. Après des années de vie commune, elle s’installe à Los Angeles pour sa carrière, tandis qu’il reste à New York. Une procédure de divorce entraîne une confrontation déchirante entre eux, durant laquelle ils se remémorent leurs meilleurs et leurs pires moments.
Marriage Story est étonnamment le seul film pour lequel Scarlett Johansson a été nommée à l’Oscar de la Meilleure actrice. Le naturel de la comédienne et celui de son partenaire Adam Driver font mouche dans ce drame de Noah Baumbach, qui s’est inspiré de sa relation avec Jennifer Jason Leigh pour construire son film. Dans sa manière de présenter un amour qui s’émiette, le long-métrage est capable de provoquer d’aussi grosses crises de larmes que Kramer contre Kramer, Les Noces rebelles ou Blue Valentine. À noter que Scarlett Johansson a également vécu une autre romance vouée à l’échec, mais cette fois-ci virtuelle, avec Joaquin Phoenix dans Her, où sa voix devient un personnage à part entière.