De "SOS Fantômes" à "The Grand Budapest Hotel" en passant par "Lost in Translation", Bill Murray est un acteur disposant d'une immense filmographie qui confère le respect. Il est aussi connu pour sa vie particulièrement détachée. Pas d'agent, pas d'attaché de presse, juste un répondeur pour le joindre. Cette habitude peu orthodoxe s'est parfois retournée contre lui puisqu'il est passé à côté de certains longs-métrages reconnus aujourd'hui.
Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Sorti en 1988, le film réalisé par Robert Zemeckis est devenu un classique des Studios Disney grâce à son mélange entre animation et prise de vues réelles. Toutefois, ce n'est pas le regretté Bob Hoskins qui était le premier choix pour côtoyer Bugs Bunny ou bien encore Dumbo.
Pour incarner le détective alcoolique Eddie Valiant, Steven Spielberg (qui produisait le film) souhaitait engager en premier lieu Harrison Ford. Seulement, la star des sagas Star Wars et Indiana Jones disposait d'un cachet trop conséquent à l'époque. Le choix s'est donc tourné vers l'ami Bill Murray. Toutefois, son système bizarre de réception d'offres l'empêcha de donner sa réponse à temps. Après un autre refus d'Eddie Murphy, c'est donc sur Hoskins que les producteurs se sont rabattus.
Bottle Rocket
Aujourd'hui, il est assez difficile d'imaginer un film de Wes Anderson sans la présence de Bill Murray au casting. Pourtant, le premier long-métrage du cinéaste le plus "symétrique" de son temps s'est fait avec James Caan dans le rôle du criminel M.Henry. Un rôle initialement destiné à Murray. Mais alors, qu'est-ce qui a bien pu se passer ?
La légende dit que Wes Anderson avait parlé du projet à son ami via sa boite vocale. Malheureusement, l'acteur n'a pas reçu le message à temps car il était trop occupé à voyager à travers le pays dans un camping-car. Toutefois, les deux ont pu collaborer deux ans plus tard à l'occasion du premier grand succès du réalisateur : Rushmore.
Monstres & Cie
Qu'est-ce qu'aurait donné le personnage de Sully avec le phrasé savoureux de Bill ? Cela lui aurait sans doute offert l'un de ses plus beaux rôles. Au final, ce sera l'un de ses rôles ratés les plus marquants. Maudit répondeur !
En 2001, Pixar est au sommet de l'animation après la perte de vitesse de Disney. C'est dans ce contexte que Monstres et Cie voit le jour. Sans John Lasseter, le studio prouve qu'il n'a pas besoin du papa de Toy Story pour livrer des chefs-d'oeuvre. Rythmé, émouvant et maîtrisé technologiquement, le film est un pur condensé de ce qu'est Pixar : déconstruire un mythe établi (en l’occurrence la légende enfantine sur les monstres) et en faire un conte qui plaira aux petits et grands, car chargé de sens. Succès public et critique, le dessin animé aurait pu voir son personnage culte de Sully être doublé par la star de SOS Fantômes. Seulement, les producteurs n'ont jamais réussi à le joindre pour camper le grand monstre sensible. Au final, c'est John Goodman qui reprendra le rôle. Avec beaucoup de qualité de sa part, il faut bien l'admettre.
Bad Santa
Si vous n'aimez pas les films cul-cul de Noël, ou si vous n'aimez pas Noël tout court, Bad Santa est fait pour vous ! Irrévérencieux, potache, politiquement incorrect, cynique et très proche des plus belles comédies de Joel et Ethan Coen, le film de Terry Zwigoff est devenu malgré lui un classique des films de Noël. Un classique dont Bill Murray aurait pu être l'acteur principal.
Difficile d'imaginer aujourd'hui Bad Santa sans Billy Bob Thornton qui est énorme dans ce film. Pourtant, les producteurs s'étaient rapprochés de Murray pour incarner l'ivrogne criminel Willie T. Stokes. Un accord verbal avait même eu lieu entre l'acteur et le réalisateur. Malheureusement, au moment de contacter Murray pour rendre le tout officiel, l'acteur avait une nouvelle fois disparu. Zwigoff laissa plusieurs messages sur le répondeur de la star, mais abandonna après quelques semaines pour embaucher Thornton.
Little Miss Sunshine
Succès surprise de l'année 2006, le film a marqué les esprits par son ton transgressif, plein d’esprit, drôle, hilarant par instants, et qui fait beaucoup penser au cinéma de Wes Anderson. Par conséquent, il est un peu dommage de ne pas avoir vu Murray dans ce long-métrage.
Pour incarner le rôle du dépressif Frank, ce furent Bill Murray et Robin Williams qui furent pressentis dès le départ. Ce bon vieux Bill fut même contacté le premier. On connaît la suite : indisponibilité de l'acteur, un rôle finalement offert à l'humoriste Steve Carell qui sortait de 40 ans, toujours puçeau et qui s'offrira une première vraie performance à contre-emploi.
Iron Man
On vous calme direct : Bill Murray n'a pas loupé le rôle du célèbre super-héros de Marvel. Néanmoins, on aurait pu le voir apparaître dans le premier film qui lança le MCU.
Selon plusieurs sources, la production était sur le point de recruter Murray. Robert Downey Jr. lui-même a tenté de le contacter mais personne n'a réussi à le trouver. La question demeure toutefois la même : pour quel rôle ? Obadiah Stane ? Howard Stark ? Nick Fury ? Jusqu'à aujourd'hui, personne ne le sait.