Nous avons rencontré Melvil Poupaud et Swann Arlaud, les acteurs de "Grâce à Dieu" de François Ozon, au cinéma le 20 février. Une histoire d'hommes blessés, fragiles, mais d'un courage et d'une dignité absolue, dont ils se sont saisis pour livrer des prestations marquantes.
Grâce à Dieu est un film important. Par la gravité de son sujet et son actualité, par aussi le geste particulièrement accompli de François Ozon, qui a quelque chose de (lui) gracieux. Récompensé par le Grand prix du jury à la Berlinale 2019, ce film est la sortie majeure française de ce début d’année.
Grâce à Dieu est le récit d’une libération de la parole concernant des actes pédophiles dans l’Eglise catholique, faits commis par un prêtre sur de jeunes garçons aujourd’hui adultes, et les efforts de ces hommes face au silence de l’Eglise pour que la vérité éclate et qu’une justice soit rendue. Alexandre (Melvil Poupaud), François (Denis Ménochet) et Emmanuel (Swann Arlaud) sont trois hommes aux caractères et aux parcours bien différents, réunis dans une souffrance et une épreuve. Ils sont les incarnations à l’écran des trois hommes à l'origine de la création de l’association La Parole Libérée, à Lyon en 2015.
Des rôles inédits et complexes
Melvil Poupaud et Swann Arlaud ont bien voulu parler avec Cinéséries de ce film, de leur travail pour incarner ces trop profondes blessures. Des rôles uniques, forcément inédits, qu’ils jouent avec une justesse et une profondeur qui sont aussi les signatures du cinéaste François Ozon.
Ils parlent alors aussi de leur collaboration avec ce réalisateur, coutumier d’un cinéma où se glissent avec style quelques saines provocations, mais qui ici prend un point de vue plus analytique, proposant avec ces personnages un portrait tendant à l’universel d’un homme abusé dans son enfance.
Grâce à Dieu, au cinéma le 20 février 2019. Retrouvez notre interview vidéo en tête d'article, et notre critique ici.