Quand il n'est pas chez Marvel, le réalisateur Taika Waititi se concentre sur des projets beaucoup plus personnels. Avec Jojo Rabbit, il touche en plein coeur, à la manière de Roberto Benigni avec "La vie est belle" en traitant l'horreur de la guerre par le biais de l'imagination d'un petit garçon. Découvrez notre avis sur le film que nous avons découvert au 44e Festival International du Film de Toronto dans la vidéo ci-dessus.
Le succès conséquent de Thor : Ragnarok (854 millions de dollars de recettes au box-office mondial) a permis au réalisateur néo-zélandais Taika Waititi de mettre en scène un projet beaucoup plus intimiste baptisé Jojo Rabbit. Cette adaptation du roman Le ciel en cage de Christine Leunens a été présenté en avant-première mondiale au 44e Festival du Film International de Toronto cette semaine, et nous étions sur place pour le découvrir.
Un coup de coeur absolu
Si Jojo Rabbit ne figurait pourtant pas dans nos plus grosses attentes de ce Toronto 2019, force est de constater que le film nous a touchés en plein coeur, et est directement devenu notre coup de coeur de cette 44ème édition.
Dans ce long-métrage satirique qui se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale, un jeune garçon de dix ans nommé Jojo (merveilleux Roman Griffin Davis) rêve de faire partie de l'armée d'Adolf Hitler et a fait de ce dernier son ami imaginaire qui apparaît sous les traits de Taika Waititi.
Dès l'introduction, le film nous entraîne dans l'imagination de ce jeune garçon un peu maladroit, mais terriblement touchant, qui ne perçoit pas l'horreur qui se déroule sous ses yeux. La grande force du film réside précisément dans la vision enfantine et naïve qu'à Jojo d'un pays en guerre, dans lequel les adultes sont semblables à des personnages de cartoon (Sam Rockwell, Alfie Allen et Rebel Wilson sont parfaits) et les ennemis dépeints comme des monstres qui se cachent sous le lit. Tout est traité du point de vue de l'enfant, et soulève des problématiques propres à cet âge sans perdre de vue le côté dramatique de la guerre.
On pense évidemment beaucoup à La vie est belle de Roberto Benigni qui avait déjà traité l'enfer du nazisme à travers l'imagination d'un petit garçon, à la différence près que dans Jojo Rabbit, en plus de traiter de ce sujet dramatique du côté allemand, c'est l'enfant qui entraîne les adultes dans son monde imaginaire, et non l'inverse.
Jojo Rabbit réussit l'exploit de combiner à la perfection la comédie et le drame : on rit énormément (surtout dans la première partie du film) et on pleure énormément aussi.
Lorsque Jojo découvre le lourd secret que sa mère (parfaite Scarlett Johansson) cache (une petite fille juive dans son grenier), ses certitudes volent en morceaux, et le film bascule dans un nouveau registre dramatique bouleversant, jusqu'à un final en apothéose aussi tragique que sublime.
Jojo Rabbit est attendu dans les salles françaises le 22 janvier 2020.