François, la cinquantaine, professeur de philosophie à Saint-Etienne, est en train de donner son cours quand arrive dans la classe, Mathilde, en retard et, semble-t-il, très fatiguée. Plus tard, il la trouve évanouie près de l’arrêt de bus. Il la conduit là où elle vit, seule, libre, mûrie avant l’âge, amère. Il l’aide, la regarde. Elle est belle. « Je
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reviendrai », lui dit-il, car elle semble touchée par son attitude. Vit, François s’aperçoit qu’il tombe dans un engrenage, revoyant de plus en plus Mathilde. « Méfie-toi d’elle ! » lui avait pourtant dit son amie, la conseillère d’éducation, auprès de qui il essayait d’en savoir plus. Il aide la jeune fille à travailler, la défend lors du conseil de discipline qui juge ses absences trop fréquentes. Il parle de cela en toute franchise avec sa femme, Catherine. Et Mathilde étonne tout le monde lorsqu’elle fait un brillant cours de philo devant toute la classe. François devient nécessaire à la jeune fille qui le harcèle au téléphone et impose à leur relation une tournure de moins en moins innocente. Elle lui a tout raconté d’elle : une mère dépressive, des frères semi-délinquants, la drogue, la prostitution même. François remet un peu, d’ordre dans sa jeune vie, éloigne quelques amis douteux. Exaspéré par ses exigences, il vient le lui dire mais, fasciné, trop engagé, il cède à ses avances. Catherine tente de l’aider. Mais les choses s’enveniment. Mathilde, très éprise, veut tout « Flanque ta femme à la porte », lui dit-elle. Elle devient même violente et envoie ses amis détruire la librairie de Catherine. François perd tout contrôle, la provoque en classe, la gifle. Ils s’isolent pour s’expliquer. « Je t’aime » lui dit-elle. Il cède encore. Des élèves les surprennent dans une salle déserte. Muté à Dunkerque où il vit seul, François est un jour convoqué par la police. En face de son nouveau lycée, dans un petit hôtel, une jeune fille s’est laissée mourir. « Comme une recluse » dit le gardien. C’est Mathilde. Son dernier message, écrit sur le mur, a guidé les policiers vers le professeur : « L’océan, François, il y a l’océan ».
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