Eric apprend qu’il est atteint d’un Alzheimer précoce alors qu’il vient de tomber éperdument amoureux d’Alice. Il sait que c’est sa dernière histoire d’amour, avant l’oubli. Eric décide de cacher son Alzheimer pour profiter le plus longtemps possible de sa vie, pour ne pas être exclu de son existence par les autres, avant de l’être par la maladie elle-même. Pour
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ne pas peser sur son histoire d’amour avec Alice. Il partira quand il ne pourra plus tenir. Il partira quand il ne sera plus lui, plus là. Il partira ce jour-là. Dès lors, tous les soirs, avant de s’endormir, Eric se filme et se raconte à lui-même l’histoire de sa vie, ce qu’il a fait dans la journée et ce qu’il doit faire le lendemain. Ce film, il l’enregistre chaque jour, comme un Petit Poucet qui sème des cailloux pour retrouver le chemin vers soi-même, pour ne pas perdre le fil de sa propre existence. Le matin, il le regarde ; il lui faut un certain temps avant de se reconnaître. C’est comme si quelqu’un lui racontait la vie, les pensées, les sentiments d’un autre, qui était lui-même... Les contours même de sa personne se modifient. Il est de plus en plus émotif, impulsif et ne peut maîtriser de brusques accès de colère, de joie, de tristesse, de passion… Comme si son coeur se remplissait d’émotions au fur et à mesure que son cerveau se vidait. Pour Alice, Eric est l’homme de sa vie. Elle a le sentiment qu’avec lui tout est toujours neuf, rien n’est installé, rien n’est acquis ; ils doivent se séduire, s’apprivoiser, se découvrir comme si c’était la première fois. Mais petit à petit le masque d’Eric se fissure…
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