100 dollars pour un shérif : pourquoi John Wayne ne supportait pas sa partenaire Kim Darby ?

100 dollars pour un shérif : pourquoi John Wayne ne supportait pas sa partenaire Kim Darby ?

En 1970, John Wayne reçoit l'unique Oscar de sa carrière pour son interprétation du marshal bourru et violent Rooster Cogburn dans "100 dollars pour un shérif". Un rôle et un projet dont le comédien était particulièrement fier, même s'il a eu beaucoup de mal à s'entendre avec sa jeune partenaire Kim Darby.

100 dollars pour un shérif : l'unique Oscar de John Wayne

41 ans avant les frères Coen, Henry Hathaway adapte en 1969 le roman True Grit de Charles Portis. 100 dollars pour un shérif marque les retrouvailles entre le cinéaste et John Wayne après La Cité disparueLe Grand SamLe Plus grand cirque du monde et Les Quatre fils de Katie Elder.

Le comédien prête ses traits au marshal borgne Rooster Cogburn. Pour venger la mort de son père, la jeune Mattie Ross (Kim Darby) fait appel à ses services pour stopper le criminel Tom Chaney (Jeff Corey). Réputé pour être impitoyable, Cogburn se lance à la poursuite du hors-la-loi et fait équipe avec LaBoeuf (Glen Campbell), un Texas Ranger.

100 dollars pour un shérif
Rooster Cogburn (John Wayne) - 100 dollars pour un shérif ©Paramount Pictures

Robert Duvall, Dennis Hopper et Strother Martin complètent la distribution de ce western, qui permet à John Wayne de remporter l'unique Oscar de sa carrière. Quelques mois avant d'obtenir la récompense, l'acteur confie à Roger Ebert qu'il s'agit de l'un de ses rôles les plus intéressants :

C'est mon premier rôle décent en 20 ans, et ma première opportunité de jouer un personnage et non John Wayne.

Il ajoute :

J'aime tellement de choses dans ce film. Les dialogues, pour commencer. Ils sont authentiques, c'est la façon dont les gens parlaient. La dernière fois que j'ai eu de tels dialogues, c'était dans La Charge héroïque, pour lequel John Ford avait eu l'intégrité d'utiliser des dialogues qui correspondaient à l'époque. La plupart n'en ont rien à foutre.

Une promesse non tenue

S'il est "fier" de sa performance et plus globalement du long-métrage, John Wayne n'apprécie pas particulièrement sa jeune partenaire Kim Darby. À l'origine, le comédien espère pouvoir donner la réplique à sa fille Aissa, apparue quelques années plus tôt dans AlamoLes ComancherosLa Taverne de l'Irlandais et Le Grand McLintock. Cité dans l'ouvrage John Wayne : The Man Behind the Myth de Michael Munn, l'acteur explique qu'il va même jusqu'à lui promettre qu'elle incarnera Mattie Ross :

J'étais persuadé qu'Aissa était parfaite pour le rôle. J'oubliais que ce n'était pas un film Batjac (sa société de production, ndlr) et que je travaillais pour deux vétérans coriaces, Hal Wallis (le producteur, ndlr) et Henry Hathaway. J'ai fait l'erreur de lui dire que le rôle était pour elle. Puis, quand j'ai dit à Hathaway ce que j'avais fait, il m'a répondu : 'Duke, espèce de stupide salaud. Ce n'est pas ton film. Nous avons déjà choisi l'actrice. Donc tu peux aller briser le coeur de ta fille et lui dire qu'elle ne le fera pas'.

100 dollars pour un shérif
100 dollars pour un shérif ©Paramount Pictures

Une collaboration compliquée avec Kim Darby

Déçue, la star a par la suite du mal à s'entendre avec Kim Darby. John Wayne déclare au sujet de la comédienne :

Kim Darby n'était pas trop différente de Mattie. Elle était volontaire, indépendante et déterminée. C'était génial pour son personnage, mais pas si génial pour un acteur ou une actrice. J'ai essayé d'établir un rapport entre nous deux, mais ça n'a pas fonctionné. (...) C'était une superbe actrice, cela ne fait aucun doute. Mais elle était gâtée. Henry m'a dit : 'Je pense qu'elle essaie de montrer à tout le monde qu'elle n'est pas impressionnée parce qu'elle travaille avec John Wayne'.

Kim Darby reste apparemment distante avec l'acteur, qui estime que leur relation ne fonctionne pas toujours à l'écran. Il assure que "ce n'est pas la façon dont il aime travailler". John Wayne va même jusqu'à affirmer avec ironie qu'il s'est mieux entendu avec Kirk Douglas, avec lequel les rapports étaient particulièrement tendus.