"38°5 quai des orfèvres" de Benjamin Lehrer est une comédie policière avec Didier Bourdon et Caroline Anglade, qui parodie notamment "Le Silence des agneaux" dans le même esprit que "La Cité de la peur". En salles le 21 juin.
Après La Cité de la peur, voici 38°5 quai des orfèvres
38°5 quai des orfèvres n'est pas le genre de comédie française qu'on voit souvent. Réalisé par Benjamin Lehrer, le film voit Clarisse Sterling (Caroline Anglade) rejoindre l'équipe du commissaire Keller (Didier Bourdon) au moment où un tueur en série commence à sévir. À chaque meurtre, le tueur laisse sa victime déguisée en animal et avec un mot faisant référence à une célèbre comptine. Si les personnages se montrent très premier degré, l'affaire et les situations sont volontairement ridicules aux yeux des spectateurs.
On pense alors immédiatement à La Cité de la peur (1994), comédie culte écrite par Les Nuls. Une parodie de films policiers qui allait jusqu'à reproduire et tourner en dérision des séquences de Point Break (1991) ou Basic Instinct (1992), avec en fond le festival de Cannes. 38°5 quai des orfèvres assume d'être totalement dans cet esprit. À l'image de la relation décalée entre Clarisse et Keller, ou les interventions délirantes du médecin légiste joué par Artus. Malheureusement, le film arrivant après La Cité de la peur, un sentiment de déjà vu fait inévitablement défaut.
Une parodie qui fait redite
38°5 quai des orfèvres aurait justement pu chercher à parodier un autre genre. Ou au moins à prendre d'autres références que Le Silence des agneaux (1991), que le cinéma a déjà détourné de nombreuses fois avant. Car outre pour un caméo génial de Stéphane Bern, et malgré le charisme de Pascal Demolon en équivalant d'Hannibal, tout cela sent un peu le réchauffé - même avec la référence à Squid Game.
La Cité de la peur, tout en étant ouvertement inspiré par le collectif ZAZ, n'est pas allé dans une redite des Y a-t-il un flic en incluant, entre autres, une affaire de tueur en série. Le film de Benjamin Lehrer n'est alors pas très surprenant et pèche également par un manque de rythme dans les gags.
Reste qu'en comparaison à certaines comédies classiques du cinéma français, 38°5 quai des orfèvres sort du lot. Et notons tout de même la volonté du casting de se donner à fond, avec Didier Bourdon en grande forme et Caroline Anglade particulièrement drôle. Suffisant au moins pour convaincre le jury du Festival de la comédie de l'Alpe d'Huez 2023 de récompenser le film en lui décernant le Grand Prix.
38°5 quai des orfèvres est à découvrir dans les salles le 21 juin.