Le Festival du Cinéma américain de Deauville plus brillant que jamais pour ses 50 ans

Le Festival du Cinéma américain de Deauville plus brillant que jamais pour ses 50 ans

Privé de stars américaines l'année passée, le Festival du Cinéma américain de Deauville fait le plein pour sa 50e édition, à commencer par le légendaire Michael Douglas qui a illuminé son ouverture. Avec une très belle programmation et une compétition déjà intense, le Festival normand a débuté de la meilleure des manières et promet une semaine passionnante.

Deauville fête son demi-siècle

2024 est une année importante pour le Festival du Cinéma américain de Deauville. En effet, il s'agit d'une part de la 50e édition, soit une longévité remarquable, pour un festival devenu un grand témoin de l'histoire du cinéma américain et de sa relation au public et au cinéma français. Et d'autre part, après des années compliquées par les conséquences de la pandémie et une année 2023 qui a privé, pour cause de grèves à Hollywood, ses fameuses planches des foulées de stars américaines, cette édition anniversaire du Festival de Deauville se doit d'être mémorable.

Deux jours après sa cérémonie d'ouverture le 6 septembre, force est de constater que les stars sont bien là et que la séduisante programmation de films, en compétition comme dans les sections non-compétitives, a démarré sur les chapeaux de roue.

Michael Douglas en majesté

Invité d'honneur de cette 50e édition, le légendaire acteur et producteur Michael Douglas a enflammé le tapis rouge et le C.I.D par sa présence. Il a été honoré d'un Prix pour l'ensemble de sa carrière, une carrière très riche qui en a fait un habitué du Festival, comme son père, Kirk Douglas, en son temps. Charismatique, s'exprimant à plusieurs reprises dans un charmant français, il a évoqué sa relation au Festival, et notamment sa rencontre avec Catherine Zeta-Jones, ici même, en 1999.

Je venais de découvrir quelques semaines avant d'arriver au festival "Le Masque de Zorro", et... Mon Dieu ! Quand je suis arrivé pour promouvoir notre film, je crois que c'était "Un meurtre parfait", j'ai regardé la programmation et j'ai vu que le lendemain soir "Zorro" était présenté. J'ai donc demandé à mon assistant : "est-ce que que tu peux te renseigner pour savoir si Catherine Zeta-Jones vient ? Et si elle vient seule, et si je pourrais prendre un verre avec elle." Le reste appartient à l'histoire...

Le public présent en grand nombre à cette cérémonie d'ouverture s'est montré conquis, tout comme l'actrice Ludivine Sagnier - sa partenaire de jeu dans la série Franklin -, qui a livré un discours inspiré et touchant avant de remettre à Michael Douglas son prix.

Plus tard dans la semaine, ce sont entre autres Sebastian Stan, Natalie Portman et Michelle Williams qui honoreront le festival de leur présence.

Des jurys flamboyants

Remettante à cette cérémonie d'ouverture, Ludivine Sagnier est à Deauville en tant que membre du Jury. Celui-ci est présidé par Benoît Magimel, et compte en plus de l'actrice fétiche de François Ozon le réalisateur Martin Bourboulon, l'actrice Emilie Dequenne, la réalisatrice Agathe Riedinger, l'acteur Damien Bonnard et l'actrice Lou Lampros.

Pour le Jury de la Révélation, de très jolis noms ont répondu à l'appel puisqu'il se compose de l'actrice Alice Belaïdi (Présidente), la réalisatrice et scénariste Emma Benestan, l'acteur Salim Kechiouche, la réalisatrice et scénariste Iris Kaltenbäck et l'actrice Karidja Touré.

Un début de compétition ambitieux et percutant

À l'issue de la cérémonie d'ouverture, la jeune scénariste et réalisatrice Malia Ann a reçu le prix Nouvelle Génération du Festival de Deauville, et son court-métrage The Heart a été projeté. Une belle promesse de cinéma signée par la jeune femme, qui n'est autre que la fille de Barack et Michelle Obama. C'est ensuite Lee Miller, le biopic sur la célèbre photographe et reporter, incarnée par Kate Winslet et avec notamment Marion Cotillard au casting qui a été présenté aux festivaliers.

Le film Sing Sing de Greg Kwedar a ouvert la compétition samedi matin. Une histoire touchante, portée par un excellent Colman Domingo. Sing Sing se présente ainsi :

Emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis, Divine G trouve un but en jouant dans une troupe de théâtre aux côtés d'autres hommes incarcérés, dont un nouveau venu méfiant.

Deuxième film de la compétition projeté, ovationné par les spectateurs mais qui reçoit des retours très divisés, The Stranger's Case de Brandt Andersen fait la chronique en cinq portraits-chapitres du drame migratoire méditerranéen et compte notamment Omar Sy à son casting, dans le rôle très ambigu d'un passeur de migrants, et père aimant.

Du côté des "premières", ce samedi 7 septembre a été magnifié par l'excellent Speak No Evil, réalisé par James Watkins - à qui on doit le traumatisant Eden Lake sorti en 2008 -. Dans cette production Blumhouse, un couple en crise et leur fille passent un week-end chez un couple récemment rencontré, en apparence très uni et épanoui, eux-mêmes parents d'un enfant. Mais Paddy (James McAvoy) et Ciara (Aisling Franciosi), qui reçoivent Louise (Mackenzie Davis) et Ben (Scoot McNairy), se révèlent finalement pas si sympathiques...

Un excellent film d'horreur-épouvante, aussi terrifiant que très drôle par moments. Parfaitement rythmé et totalement jouissif, James McAvoy y livre une performance exceptionnelle. Enfin, pour clore sa première journée, le Festival de Deauville a gâté son public avec la projection du nouveau film de Tim Burton : Beetlejuice Beetlejuice. Un début d'édition en fanfare donc, qui annonce une semaine très riche en événements et en émotions.