Quand la nature fait des siennes et piège un couple en pleine mer, ça donne "À la dérive", un long-métrage inspiré d'une histoire vraie bouleversante. Sauf que le film n'est pas totalement raccord sur les faits réels et se permet une liberté élargie.
À la dérive : un survival marin
Une romance qui tourne mal en pleine mer, ça ne vous rappelle rien ? Oui, on aura forcément une pensée pour Titanic, pierre angulaire des drames maritimes. Pas question de pousser la comparaison plus loin avec À la dérive, tant le film de James Cameron est d'une catégorie éminemment supérieure et a connu un succès phénoménal.
Le scénario s'inspire de la dramatique mésaventure vécue par Tami Oldham et Richard Sharp. Shailene Woodley et Sam Claflin leur donnent vie une seconde fois à l'écran, devant la caméra de Baltasar Kormákur. Le metteur en scène originaire d'Islande était assez bien placé pour traiter cette histoire après avoir réalisé dans son pays le film Survivre. L'histoire d'un marin naufragé en pleine mer avec son bateau de pèche. Après ça, Baltasar Kormákur s'est occupé d'Everest, un récit de survie en altitude. S'il ne fait pas que des films avec des personnages confrontés aux forces de la nature, il a prouvé qu'il était très à l'aise dans cet exercice.
À la dérive : quand la mer brise un couple
Le projet a d'abord été lancé comme une pure fiction. Les scénaristes Aaron et Jordan Kandell étaient en train de travailler sur un nouveau projet quand ils ont appris ce qui était arrivé à Tami Oldham. Cette Américaine a évoqué son expérience dans le livre Red Sky in Mourning: A True Story of Love, Loss, and Survival at Sea et c'est lui qui a servi d'inspiration pour À la dérive. Elle y revenait sur le jour où elle décida avec son compagnon Richard Sharp de conduire jusqu'à San Diego le voilier Hazaña détenu par Peter et Christine Crompton. Ce qui devait être une partie de plaisir s'est transformé en combat pour rester en vie.
Après son départ, le couple a été touché par l'ouragan Raymond alors que rien ne laissait penser qu'il allait croiser sa route. En plein océan Pacifique, personne ne pouvait leur venir en aide. Tami reste inconsciente pendant plusieurs heures puis s'est retrouvée seule, livrée à elle-même. S'engagea, pendant 41 jours, une lutte pour survivre.
Une histoire vraie différente
À l'inverse de ce que l'on voit dans le film, Richard est mort lors de l'ouragan. Tami n'a pas passé du temps avec son compagnon sur ce qu'il restait de l'Hazaña. Le scénario fait le choix de garder les deux personnages ensemble un long moment pour amplifier la dramaturgie et l'émotion. À la dérive aurait pu être un survival plus épuré. En réalité, s'il reste basé sur des événements réels, il n'y est pas si fidèle .
Lorsque le bateau a été frappé par l'ouragan, Richard a forcé sa compagne à s'enfermer dans la cabine. Tami s'est tout de même fait assommer. Elle s'est réveillée plus d'un jour après le choc. Les dégâts ont été considérables, le navire n'étant plus qu'une épave. En plus d'un traumatisme crânien, elle s'est rendue compte que Richard avait été emporté dans les profondeurs de l'océan. Une situation désespérée, de laquelle Tami s'est relevée. Avec le peu de ressources à sa disposition, elle est parvenue à se nourrir et à naviguer sur plus de 1500 kilomètres. Jusqu'à toucher la terre ferme à Hilo, petite ville d'Hawaï. Malgré les largesses prises avec la véracité des faits, Tami Oldham n'a rien eu à redire lors de la sortie d'À la dérive.