Pour la première fois depuis cinq ans, et alors que va être présenté au monde son nouveau film "DogMan", le cinéaste Luc Besson a pris publiquement la parole pour s'exprimer sur les accusations de viol dont il a fait l'objet.
Clôture d'un long épisode judiciaire
Le cinéaste français Luc Besson, auteur de grands films comme Le Grand Bleu, Léon, Le Cinquième Élément ou encore Jeanne d'Arc, ne s'était pas publiquement exprimé depuis mais 2018 et le dépôt d'une plainte pour viol et agression sexuelle de l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy. Après un premier classement sans suite de l'affaire, une nouvelle plainte avait été déposée en 2019 avec saisie d'un juge d'instruction. À l'issue de cette instruction, un non-lieu était prononcé en décembre 2021 en faveur de Luc Besson. Après un appel en 2022, qui confirmait l'ordonnance de non-lieu, Sand Van Roy et son avocat se sont pourvus en cassation. Un an plus tard, en juin 2023, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français écartait définitivement ce pourvoi et donc les accusations de viol.
Cette page définitivement tournée, Luc Besson a donc mis fin à cinq ans de silence. Cinq ans durant lesquels il aura travaillé peu et dans l'ombre. Son propre film Anna, sorti en 2019, a été tourné fin 2017. Sous la bannière EuropaCorp sortent les films Eva, Taxi 5, Kursk et le décrié Arthur, malédiction, tourné pendant le confinement. À l'exception de ce dernier, tous ont aussi été produits en 2017. Pour la première fois, le réalisateur, producteur et scénariste a pris la parole sur ces cinq années.
Justice contre tribunal médiatique
Luc Besson s'est ainsi exprimé dans les pages de Paris Match, alors qu'il fait un retour très médiatisé avec la présentation en compétition à la 80e Mostra de Venise et en avant-première au Festival du cinéma américain de Deauville de sa nouvelle réalisation, DogMan. Pour lui, l'affaire est aujourd'hui close.
Sur la foi de tous les éléments recueillis, une juge a décidé de ne pas me mettre en examen en 2019. Une autre juge a délivré une ordonnance de non-lieu en 2021. Une troisième juge a confirmé cette décision en appel en 2022 et enfin la plus haute juridiction française a rejeté le pourvoi en cassation en juin dernier. On peut parler d’acharnement, mais la justice a fait son travail et m’a déclaré par quatre fois non coupable. L’affaire est donc close.
Luc Besson l'assure, il a foi en la justice, seule et unique institution à même de statuer sur ce qui lui a été reproché. Il poursuit alors :
C’est compliqué de se défendre quand on est accusé d’un crime que l’on n’a pas commis. La seule solution c’est de s’en remettre à la justice. J’ai suivi pendant cinq ans un processus extrêmement compliqué et précis. J’ai vu des gens travailler avec assiduité et acharnement pour récolter des preuves et trouver la vérité. La justice n’est pas parfaite, mais elle est irremplaçable.
Là où il s'inscrit cependant sur une position plus dure, c'est au sujet du traitement médiatique de l'affaire. Et des réseaux sociaux. Ne s'exprimant pas seulement en son nom, mais en englobant toutes les personnes impliquées dans ce genre d'affaires, accusé(e)s, plaignant(e)s et victimes, il déclare :
C’est un ogre qui dévore tout et doit être nourri en permanence, pour que ça brûle, que ça clique et que ça twitte. Peu importe la cause, du moment qu’elle est inflammable. Le tissu médiatique est une gigantesque flaque d’essence où n’importe qui peut jeter une allumette. Ça fait du spectacle et ça rapporte de l’argent, mais ça ne protège pas les victimes. Il faut absolument décorréler ce système de celui de la justice. (...) Les victimes comme les plaignantes qui ont été poussées dans la lumière médiatique ont fini cramées et dans l’oubli. La machine médiatique est un volcan qui n’a que faire de ses cendres.