Dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro, Gérard Depardieu s'est exprimé sur les accusations de viols et d'agressions sexuelles dont il fait l'objet.
Gérard Depardieu mis en examen pour viol
Le 11 avril dernier, Mediapart publiait un article synthétisant une enquête sur les accusations de violences sexuelles dont est visé Gérard Depardieu. 13 femmes ont accusé l'acteur de faits qui se seraient déroulés, notamment, durant le tournage de onze films sortis entre 2004 et 2022.
Cette enquête faisait suite à la mise en examen de Gérard Depardieu, en décembre 2020, après une plainte pour viols déposée par la comédienne Charlotte Arnould. Concernant les treize témoignages recueillis par Mediapart, trois avait été transmis à la justice, mais sans que de nouvelles plaintes soient déposées.
Dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro ce dimanche 1er octobre, Gérard Depardieu a décidé de répondre à ces accusations dont il fait l'objet. Il affirme dès les premières lignes vouloir "dire (sa) vérité" et que "jamais au grand jamais (il n'a) abusé d’une femme".
L'acteur donne sa version
Sans nommer Charlotte Arnould, Gérard Depardieu raconte qu'une est venue chez lui une première fois, "le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée". L'acteur nie donc les faits en affirmant qu'il "n’y a jamais eu entre (eux) ni contrainte, ni violence, ni protestation".
Selon ses dires, celle-ci serait revenue une seconde fois et aurait voulu "chanter avec lui les chansons de Barbara au Cirque d'Hiver" - le comédien a sorti en 2017 un disque, Depardieu chante Barbara.
Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte.
Gérard Depardieu parle par la suite de la question de l'emprise, réaffirmant qu'elle n'a jamais été sous la sienne, mais que le monde est constamment sous emprise.
On est tous sous emprise. Moi-même je suis sous emprise : mon ADN, la famille, la société, l’argent, le spectacle, l’alcool et le cinéma qui ont fait de moi une nature. Si elle a été sous emprise, c’était sous sa propre emprise, elle n’a jamais été sous mon emprise.
"Je ne suis ni un violeur ni un prédateur"
Le comédien évoque également son comportement sur des plateaux de tournage. Se présentant comme "provocant, débordant, parfois grossier". Mais, d'après lui, cela était dans une volonté de "tester les limites, bousculer certitudes, habitudes". Et il se présente finalement comme un enfant voulant rire et faire rire pour détendre l'atmosphère "entre deux prises, entre deux tensions".
Si, pensant vivre intensément le présent, j’ai blessé, choqué qui que ce soit, je n’ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m’excuser de m’être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie. Mais je ne suis ni un violeur ni un prédateur. Je suis juste un homme…
Enfin, Gérard Depardieu pointe les actions de militantes féministes durant plusieurs de ses spectacles, et le "tribunal médiatique" qu'il dépeint comme un lynchage. L'acteur estime en être victime et conclu en disant n'avoir "que (sa) parole à opposer".
Suite à cette lettre, l'avocate de Charlotte Arnould (via France Info) s'est dit "choquée et scandalisée" que soit exposée la vérité de Gérard Depardieu, mais "certainement pas la vérité de Charlotte (Arnould)" avant de réagir sur le fait que l'acteur affirme ne pas être un violeur ni un prédateur : "Ça, ce sera à la justice d'en décider".