Mort d'Alain Delon, légende du cinéma français

Mort d'Alain Delon, légende du cinéma français

Alain Delon est mort le dimanche 18 août 2024 à l'âge de 88 ans ont annoncé ses proches. L'acteur était une légende du cinéma français et populaire également à l'étranger.

Alain Delon est mort à 88 ans

Alain Delon était de ces acteurs qu'on pouvait aisément considérer comme un monstre du cinéma français aux innombrables succès. Une icône du 7e art, à la carrière imposante et dont la notoriété dépassait nos frontières, que ce soit en Italie, en Russie ou aux États-Unis. Ce dimanche 18 août matin, il s'en est allé à l'âge de 88 ans, ont annoncé ses trois enfants dans un communiqué commun à l'AFP. Ils y écrivent notamment :

Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo, ont l'immense chagrin d'annoncer le départ de leur père. Il s'est éteint sereinement dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et des siens. (...) Sa famille vous prie de bien vouloir respecter son intimité, dans ce moment de deuil extrêmement douloureux.

Depuis plusieurs années, l'acteur était affaibli suite à un AVC en 2019. Ses proches étaient alors divisés sur son état de santé. Ses enfants s'accusant mutuellement de mettre en péril la vie d'Alain Delon ou de le manipuler pour des questions d'héritage.

Des débuts impressionnants, en Italie et avec René Clément

Né le 8 novembre 1935 à Sceaux, Alain Delon était une figure emblématique du cinéma français, dont la carrière débuta dès 1957 sous la direction d'Yves Allégret dans Quand la femme s'en mêle. Durant les deux décennies suivantes, le comédien enchaîne les rôles, participant en moyenne à trois films par an, aussi bien en France qu'en Italie. Ainsi, René Clément capte toute sa beauté et sa malice dans l'excellent Plein Soleil (1960) - dont le tournage fut un enfer pour Marie Laforêt -, avant de le diriger une seconde fois dans la comédie romantique italien Quelle joie de vivre (1961). Entre temps, il apparaît dans l'un de ses nombreux rôles marquant avec Rocco et ses frères (1960) de Luchino Visconti.

Alain Delon - Plein soleil ©STUDIOCANAL
Alain Delon - Plein soleil ©STUDIOCANAL

L'Italie va bien à Alain Delon durant cette période. Visconti le retrouve pour le grand drame historique Le Guépard (1963), récompensé de la Palme d'or au Festival de Cannes. De même que Michelangelo Antonioni le place face à une autre actrice de légende, Monica Vitti, dans L'Éclipse (1962). Et même si l'Amérique le sollicite (Les Tueurs de San Francisco), il reste fidèle à la France et au réalisateur qui l'a rendu célèbre. René Clément lui donne ainsi un autre rôle principal dans le thriller Les Félins (1964), aux côtés de Jane Fonda, avant de le faire participer à un projet ambitieux sur la libération pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris brûle-t-il ? (1966), porté par une multitude d'acteurs et d'actrices.

Une figure du polar avec Melville

Alain Delon fait par la suite une rencontre décisive dans sa carrière en la personne de Jean-Pierre Melville, qui lui offre le premier rôle du Samouraï (1967). Le cinéaste va alors faire de l'acteur une figure du polar, avec, par la suite, Le Cercle rouge (1970) et Un flic (1972). Tantôt policier (comme dans Flic Storyil incarne un véritable inspecteur, Roger Borniche), tantôt brigand, Alain Delon excelle dans les deux, et sait ici et là jouer de sa beauté naturelle, comme avec La Piscine (1968), film brulant et inquiétant avec Romy Schneider, qui servira en 2010 de campagne de publicité pour un parfum.

S'il ne perd rien de sa superbe dans les années 1970 et continue de varier son jeu et les genres (on retient Monsieur Klein en 1976, mais aussi le drame tragique La Veuve Couderc en 1971), Alain Delon ralentit enfin dans les années 1980. L'acteur ne joue alors "que" dans une dizaine de films, mais est enfin reconnu aux César en remportant le prix du meilleur acteur pour Notre histoire (1985). Il n'en fait pas plus dans les années 1990, avant de se faire encore plus rare par la suite. Il accepte tout de même de tenir le rôle symbolique de Jules César dans la comédie Astérix aux Jeux olympiques (2008), avant de s'éloigner presque totalement des plateaux. En 2019, le Festival de Cannes lui rend hommage en lui décernant une Palme d'honneur.