Il y a 45 ans, ce film terrifiant changeait pour toujours le cinéma horrifique

Il y a 45 ans, ce film terrifiant changeait pour toujours le cinéma horrifique

À l'occasion des 45 ans du mythique film de Ridley Scott "Alien, le huitième passager", retour sur la première aventure de Ripley face au xénomorphe, et son influence sur le cinéma horrifique.

Alien a 45 ans : un film culte dès sa bande-annonce

C'est grâce à l'imagination du graphiste, sculpteur et designer Hans Ruedi Gige, combinée au scénario de Dan O'Bannon et à la maîtrise visuelle de Ridley Scott, qu'une des plus grandes sagas horrifiques est née. C'était il y a 45 ans (le 12 septembre 1979 en France). Le public faisait la rencontre d'une héroïne qui allait devenir une icône du cinéma, tout comme la créature qu'elle affronte. On parle évidemment d'Alien, le huitième passager, film culte par excellence, ancré dans la culture populaire, qui donna lieu à plusieurs œuvres dérivées, dont la dernière en date Alien : Romulus (2024).

Avant même sa sortie au cinéma, Alien a marqué les esprits par sa bande-annonce qui dévoile peu de choses du film. Pas de dialogue, des plans de l'espace, puis d'un œuf, avant d'enchaîner les images fortes. Impossible de savoir alors de quoi parle le long-métrage. Mais l'accroche mythique, "Dans l'espace, personne ne vous entendra crier", suffit à attiser la curiosité. Encore aujourd'hui, on peut considérer ce trailer comme un des meilleurs coups promotionnels.

Une fois devant Alien, on découvre l'équipage d'un vaisseau commercial, sorti plus tôt que prévu d'hibernation. Le vaisseau, le Nostromo, a repéré, via l'ordinateur de bord, un signal. Celui-ci pouvant être un appel à l'aide, les membres de ce cargo doivent se rendre sur la planète d'où émet le signal pour en savoir plus. Sauf qu'une fois sur place, l'un d'entre eux est attaqué par une créature qui se trouve dans l'épave d'un vaisseau extraterrestre.

La séquence mythique du xénomorphe

Après une première partie introduisant les différents protagonistes, dont Ellen Ripley, jouée par Sigourney Weaver, et où la tension est palpable, Alien prend un virage angoissant avec le facehugger. Cette créature qui sort d'un œuf et qui s'attaque à Kane (John Hurt), se met sur son visage et le sert au niveau de la gorge. Il y a une forme de terreur naturelle devant cette situation. La créature ne pouvant être retirée sans tuer son hôte. Mais le film prend ensuite par surprise en plongeant dans le gore lorsqu'un autre monstre sort du torse de Kane dans une explosion de sang.

Alien, le huitième passager ©20th Century Fox
Alien, le huitième passager ©20th Century Fox

La scène est là aussi mythique, et l'effroi est démultiplié par la réaction des autres protagonistes, tous aussi surpris que le spectateur. Un rendu obtenu par Ridley Scott, qui s'est bien avisé de donner tous les détails aux acteurs et aux actrices sur la naissance du xénomorphe. Avec cette évolution du monstre, qui devient, par la suite, encore plus imposant et mortel, Alien bascule dans son dernier acte dans le genre du survival. Les membres de l'équipage se faisant éliminer les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une personne, la "final girl" Ripley. Une construction scénaristique utilisée par le passé dans les slashers. Cependant, avec Ripley, Alien a ouvert la voie à un nouveau type de final girl. Un personnage féminin fort qui contrebalance avec les héros masculins musclés de l'époque et à venir (Mad Max puis plus tard les Terminator ou Rambo).

Un nouveau type d'héroïne avec Ripley, et l'importance de Star Wars

L'ironie veut qu'à l'origine Ripley devait être un homme, avant d'être changé en rôle féminin par le président de l'époque de la Fox, Alan Ladd Jr. Seulement, si celui-ci avait imaginé une survivante frêle, le choix de Ridley Scott de confier le rôle à l'imposante Sigourney Weaver offre un personnage différent. Dès ce premier Alien, l'héroïne se montre intelligente, prudente, inventive et capable de se défendre.

La qualité de la mise en scène de Ridley Scott avec est aussi indéniable. Le cinéaste fait preuve d'une maîtrise à tous les niveaux, construisant parfaitement ses cadres et optant pour un rythme lent, qui monte en puissance. D'autant plus impressionnant que le réalisateur signait alors seulement son deuxième long-métrage, et que sans sa découverte de Star Wars, il se serait lancé dans un tout autre projet. On peut d'ailleurs remarquer l'influence du premier opus de la saga de George Lucas, que ce soit devant les premiers plans du film, ou avec l'apparition du xénomorphe dans un couloir du vaisseau qui rappelle Dark Vador.

Alien, le huitième passager ©20th Century Fox
Alien, le huitième passager ©20th Century Fox

Le succès de Ridley Scott à l'origine de six autres films

Grâce à cet alignement des planètes, Alien a été un gros succès. Le film a cumulé à l'époque plus de 100 millions de dollars de recettes dans le monde, pour un budget de seulement 11 millions de dollars. De quoi motiver le studio à poursuivre l'aventure. Sauf que contrairement à Sigourney Weaver, Ridley Scott n'a pas été rappelé pour Aliens, le retour (1986). C'est en effet James Cameron qui a réalisé ce second opus avec son propre style. C'est justement ce qui fait l'originalité de la saga et lui a permis de se renouveler au fil du temps. Chaque film ayant à la fois les codes d'Alien et la patte d'un réalisateur. Celle de David Fincher pour Alien 3 (1992), même si le cinéaste a vécu un enfer et a renié le long-métrage, puis celle de Jean-Pierre Jeunet pour Alien, la résurrection (1997).

Sigourney Weaver - Alien, le huitième passager ©20th Century Fox
Sigourney Weaver - Alien, le huitième passager ©20th Century Fox

La franchise Alien s'est aussi agrandie avec des spin-offs et des jeux vidéo. Puis, Ridley Scott est revenu aux origines de la saga en réalisant Prometheus (2012). Un film qui se déroule en 2093, soit 29 ans avant les événements d'Alien, le huitième passager. Le cinéaste a continuié cet approfondissement de l'univers avec Alien: Covenant (2017), avant que Fede Álvarez n'ait entre les mains le septième film, Alien : Romulus, proposition fidèle, qui reproduit les codes d'Alien tout en introduisant de nouveaux personnages et une nouvelle héroïne, Rain Carradine, interprétée par Cailee Spaeny. Enfin, une série Alien: Earth est prévue pour 2025.