Cinq années après "Prometheus" qui n'a pas fait l'unanimité auprès du public, Ridley Scott affirme son intention d'apporter de la profondeur à l'univers avec "Alien : Covenant". Et il le fait en ramenant le mythique xénomorphe pour essayer de se mettre les fans dans la poche. Un retour qui aurait pu amener à un combat mythique.
Ridley Scott persiste et signe avec Alien : Covenant
Quand il conçoit l'ambitieux Prometheus, Ridley Scott veut enfin donner à la mythologie Alien un point de départ qui doit révéler aux fans des éléments sur le pourquoi du comment. Ce n'est pas forcément ce que l'on attendait, les films de la saga ne s'embarrassent pas avec des explications profondes en général. Mais, après tout, pourquoi pas ?
Dans l'intention, oui. Dans l'exécution, non. Le réalisateur livre un spectacle qui se prend trop au sérieux, délaissant l'aspect viscéral que l'on aime tant pour se lancer dans des réflexions métaphysiques. La suite, Alien : Covenant, est le prolongement ainsi que l'épisode central d'un plan en trois parties.
L'intrigue se passe quelques années après les événements du précédent scénario. L'équipage d'un vaisseau reçoit le signal en provenance d'une planète mystérieuse et décide de s'y rendre. Quand un spore contamine les membres de l'appareil, le voyage tourne au massacre...
Le retour du xénomorphe
La traditionnelle bestiole que l'on connaît depuis le début revient assoir sa domination, après avoir été absente totalement de Prometheus. Ce préquel s'était presque passé des aliens, jusqu'à la toute fin où Ridley Scott décide d'introduire le néomorphe, une autre forme qui vient agrandir le bestiaire peu garni de la saga. Sa présentation ne servait pas à grand chose, dans l'immédiat, si ce n'est pour lancer une piste pour une suite.
Le néomorphe fait son retour dans Alien : Covenant mais n'occupe pas toute la place. Le réalisateur décide aussi de rappeler le xénomorphe, en grande partie pour répondre à la pression des fans qui veulent voir sur grand écran la créature originale. Quand Prometheus sort, une majorité ne comprend pas pourquoi elle n'est jamais dans le film. Continuer ainsi serait le meilleur moyen d'accentuer leur déception. Pas campé sur ses positions, Scott capitule et rappelle sa menace visqueuse.
Un combat qui aurait pu être épique !
On a connu le combat entre le xénomorphe et Predator dans les deux crossovers mais c'est un combat d'un autre genre qui était prévu pour Alien : Covenant. Une précédente version du scénario comprenait un affrontement entre le néomorphe et le xénomorphe. Il aurait dû intervenir quand Daniels (Katherine Waterston), David (Michael Fassbender) et Lope (Demián Bichir) se précipitent vers l'atterrisseur.
Le néomorphe était à leurs trousses et c'est là que le xénomorphe aurait débarqué, dans une triomphante introduction. Les deux aliens se seraient battus jusqu'à ce que le xénomorphe en sorte vainqueur. Le symbole aurait été très fort, comme pour dire aux fans que l'ancienne créature est indétrônable !
Hélas, ce grand moment n'a jamais eu lieu. Alien : Covenant préfère se passer de ce combat qui aurait pu permettre de se mettre les fans dans la poche et s'excuser pour Prometheus. Ça n'empêche pas le film de proposer quelques scènes tendues avec l'alien qui traque et tue des gens. Mais nous ne trouvons rien de bien neuf à se mettre sous la dent.
Alors qu'à côté de ça, Ridley Scott continue de déballer ses discours pompeux... Or, on ne va pas voir un film estampillé Alien pour ce genre d'intentions. Si Alien : Covenant relève un peu le niveau par rapport au précédent préquel, la direction que continue d'emprunter le metteur en scène ajoute de la lourdeur à un univers qui n'en avait pas besoin.