En 1999, Sam Mendes fait des débuts très remarqués en tant que réalisateur avec le drame "American Beauty", récompensé par cinq Oscars. Un projet dans lequel le cinéaste britannique s'est retrouvé embarqué grâce à un certain Steven Spielberg.
American Beauty : les débuts impressionnants de Sam Mendes
En 1999, les spectateurs et l'industrie cinématographique découvrent un jeune réalisateur, Sam Mendes, avec son premier long-métrage intitulé American Beauty. Un drame centré sur une famille installée dans une banlieue américaine tranquille et confortable. En apparence, tout va pour le mieux dans la vie de Carolyn Burnham (Annette Bening), son époux Lester (Kevin Spacey) et leur fille Jane (Thora Birch).
Derrière le vernis de la famille modèle se dissimulent en réalité trois individus lassés, blasés, qui ne se comprennent plus et n'arrivent plus à communiquer. Tandis que la mère trompe son mari avec un collègue agent immobilier qui a la cote, le père tombe amoureux d'Angela Hayes (Mena Suvari), une camarade de classe de sa fille. Lâchant progressivement son travail dans les médias, Lester sympathie par ailleurs avec Ricky Fitts (Wes Bentley), un jeune voisin proche de Jane qui lui vend de la marijuana. Le père de l'adolescent, Frank (Chris Cooper), colonel homophobe de l'armée américaine, vit très mal leur proximité et suspecte une liaison entre eux.
Peter Gallagher, Allison Janney, Scott Bakula et Sam Robards complètent la distribution d'American Beauty, récompensé par cinq Oscars en 2000 : Meilleur film, Meilleur acteur pour Kevin Spacey, Meilleur réalisateur, Meilleur photographie pour Conrad Hall et Meilleur scénario original pour Alan Ball. À l'origine, le scénariste, également connu pour avoir créé les séries Six Feet Under et True Blood, pense que son script ne se vendra pas. Cependant, à sa grande surprise, il attire les producteurs Dan Jinks et Bruce Cohen. Ces derniers le proposent à la société de production et de distribution DreamWorks, qui accepte de développer le projet.
Un script trop loin de Steven Spielberg
Au cours de la pré-production, le scénario d'American Beauty se retrouve entre les mains de Steven Spielberg, l'un des cofondateurs de DreamWorks. S'il adore le script, le réalisateur de Jurassic Park et La Liste de Schindler estime qu'il n'est pas fait pour lui, comme il le confie au Hollywood Reporter en 2013 :
Un film doit me captiver passionnément. Ma femme a d'abord lu American Beauty et m'a suggéré de le réaliser, mais d'une manière ou d'une autre, le scénario ne me parlait pas, aussi génial soit-il. J'ai fini par embaucher un réalisateur inconnu à l'époque, Sam Mendes, qui a fini par remporter un Oscar pour cela. Certains films sont destinés aux personnes pour lesquelles ils sont destinés.
C'est après avoir adoré une représentation de la comédie musicale Oliver ! que Steven Spielberg pense à suggérer son metteur en scène, Sam Mendes. Pour le cinéaste derrière Les Aventuriers de l'arche perdue, le futur réalisateur de Skyfall et 1917 a transcendé le scénario d'Alan Ball. En 2008, il assure au magazine Total Film (via MattMueller.co.uk) :
Le scénario était vraiment, vraiment captivant, mais quand Sam s'en est emparé, il l'a porté à un tout autre niveau.
Ce n'était pas vraiment le film auquel je m'attendais. Je n'attendais pas autant de vérité brutale et je ne m'attendais pas à autant d'humour… Ce que Sam a apporté, c'est une compréhension exceptionnelle de la condition humaine.