Dans "Anatomie d'une chute", une femme est accusée du meurtre de son mari, retrouvé mort après une chute. La réalisatrice Justine Triet s'est-elle inspirée d'un fait divers pour cette histoire ?
Anatomie d'une chute, une réussite à tous les niveaux
Justine Triet semble avoir atteint les sommets avec Anatomie d'une chute, son quatrième long-métrage. Avant cela, la réalisatrice avait vu chacun de ses films être sélectionnés au Festival de Cannes dans différentes sections. Mais cette fois, la réalisatrice est repartie avec la Palme d'Or lors de la 76e édition. Puis, quelques mois plus tard, outre de nombreuses récompenses à l'étranger, le long-métrage a été sacré à six reprises aux César. Une consécration méritée pour un film qui navigue entre le thriller, le film de procès et le drame familial.
On y découvre Sandra, (Sandra Hüller), qui vit avec son fils et son mari dans un chalet à la montagne. Daniel (Milo Machado-Graner), leur fils malvoyant, fait la terrible découverte du corps inanimé de son père. Est-il tombé ? Est-ce un suicide ou un meurtre ? Tout reste possible et les premiers soupçons se portent rapidement sur Sandra. Celle-ci va alors devoir se défendre alors que sa vie privée et son couple seront décortiqués durant son procès.
Quelle inspiration pour Justine Triet ?
On sait bien que les faits divers peuvent être une source d'inspiration pour le cinéma. D'autant plus pour ce genre de film où le réalisme est si important. Dernièrement, on pense à l'excellent La Nuit du 12, inspiré d'une terrible histoire vraie. En remontant plus loin, on peut évoquer l'une des influences de Justine Triet pour Anatomie d'une chute, La Vérité d'Henri-Georges Clouzot, inspiré de l'affaire Pauline Dubuisson, jugée en 1953 pour le meurtre de son ex-fiancé.
C'est donc tout naturellement qu'on peut supposer qu'Anatomie d'une chute ait été tiré d'une histoire vraie. Ce n'est pourtant pas le cas, comme nous l'expliquait Justine Triet en interview. La réalisatrice admet avoir longtemps voulu adapter un fait divers, mais n'a finalement jamais trouvé un cas qui lui convenait.
J'ai mis ça de côté car je n'ai pas trouvé l'affaire qui me passionnait assez. Quand j'en trouvais une, j'avais ensuite l'impression de dérouler la machine judiciaire de manière automatique, ça ne m'intéressait pas assez.
Anatomie d'une chute est donc une œuvre originale, écrite par Justine Triet avec son compagnon, le scénariste et réalisateur Arthur Harari. Pour autant, une affaire évoquée par la cinéaste est celle d'Amanda Knox, par la manière dont son cas a été traité en Italie avec, comme Sandra dans le film, sa sexualité qui a été "disséquée durant le procès". L'intégralité de notre interview avec Justine Triet est à découvrir ici.