Dire que l’on a aimé Marvin ou la belle éducation d’Anne Fontaine serait un euphémisme. Rares sont les films capables de nous émouvoir comme celui-ci. La réalisatrice française, connue pour s’emparer de sujets lourds, signe peut-être ici son plus beau film. Accompagnée de ses deux comédiens exceptionnels, elle a accepté de répondre à nos questions.
Au départ de Marvin ou la belle éducation il y a En finir avec Eddy Bellegueule, le roman d’Édouard Louis, dont Anne Fontaine s’est librement inspirée pour ce film. En réalité c’est surtout le personnage principal de ce roman autobiographique qui l’a touchée, elle avoue avoir eu un choc très fort en découvrant cette histoire, et ce personnage. Ce jeune garçon fragile, harcelé au collège, et mal-aimé à la maison, qui devra son salut à l’écriture.
Dans le film il ne s’agit pas d’Eddy Bellegueule mais de Marvin Bijou, un collégien victime de harcèlement qui ne se sent pas à sa place dans sa famille, qui elle-même ne parvient pas à le comprendre. Alors il va fuir, se lancer corps et âme dans le théâtre grâce à des rencontres déterminantes, et se nourrir de ses blessures pour se construire un destin loin de celui qui lui était destiné.
C’est précisément de cette fuite que la réalisatrice française a décidé de s’emparer.
Pour mieux explorer ce personnage singulier, Anne Fontaine a choisi de le représenter à l’adolescence et à l’âge adulte, et de mêler ces deux époques dans un savant jeu de miroir, qui nous donne l’impression que l’adulte pose sur l’ado un regard bienveillant.
Pour interpréter Marvin à ces deux âges, Anne Fontaine a choisi de s’entourer de deux jeunes comédiens exceptionnels : Finnegan Oldfield, que l’on avait déjà pu croiser dans Les Cowboys ou Bang Gang (une histoire d'amour moderne) et Jules Porier, qui campe ici son tout premier rôle au cinéma.
Marvin ou la belle éducation est attendu dans nos salles le 22 novembre prochain, et nous ne pouvons que vous conseiller de courir le découvrir.
Chloé Valmary (17 novembre 2017)