Huit ans après le premier volet, Alban Lenoir, Jean Reno, Stéfi Celma et leurs acolytes font leur retour dans "Antigang : La relève". Si la baisse de budget saute aux yeux et que le film est moins explosif que son prédécesseur, les amateurs du premier opus devraient malgré tout apprécier ces retrouvailles.
Antigang - La relève : un retour inattendu
En 2015, bien avant Balle perdue et AKA, Alban Lenoir dévoile déjà son talent pour les arts martiaux ainsi que ses capacités à prendre et recevoir des coups avec Antigang. Un film basé sur le thriller britannique The Sweeney, dans lequel l'acteur prête ses traits à Niels Cartier, membre de l'unité menée par Serge Buren (Jean Reno). Des flics aux méthodes peu orthodoxes lancés à la poursuite d'une bande de braqueurs qui n'hésite pas à tirer sur tout ce qui bouge dans Paris.
Huit ans plus tard et même si elle n'a rassemblé que 380 000 spectateurs dans les salles obscures, cette jolie surprise passée à la trappe a droit à une suite, Antigang : La relève. Toujours orchestré par Benjamin Rocher, ce deuxième opus profite du statut d'action star d'Alban Lenoir, devenu le personnage principal alors que son prédécesseur était centré sur son père de substitution incarné par Jean Reno.
Le long-métrage s'ouvre sur la mort de Nadia, la compagne de Cartier, au cours d'une mission. Huit ans plus tard, l'ancien flic a laissé sa batte de baseball au vestiaire et travaille désormais en tant que moniteur d'auto-école. Sa fille Charlotte-Serge (Cassiopée Mayance) ne le supporte plus et a beaucoup de mal à croire qu'il a autrefois pu être un casse-cou ne reculant devant aucun risque. Mais lorsque les meurtriers de Nadia réapparaissent, l'adolescente a l'occasion de découvrir la véritable nature de son père.
Un buddy movie entre père et fille
Alors que le premier volet mettait le paquet sur l'action, offrant notamment une fusillade mémorable aux abords de la BNF, Antigang : La relève prend davantage la forme d'un buddy movie entre un père et sa fille qui enquêtent ensemble. Si certaines répliques sonnent faux et que le film passe parfois de l'humour à l'émotion de manière hasardeuse, la complicité entre Alban Lenoir et Cassiopée Mayance fonctionne.
Après une longue mise en place insistant sur le fait que Cartier n'est plus que l'ombre de lui-même, le réveil de cet amoureux de la castagne arrive enfin. Au moment où l'ex-flic et Charlotte-Serge font face à leurs premiers ennemis, le long-métrage trouve la bonne tonalité comique, en particulier au cours d'un affrontement où Cartier peine à retrouver ses vieux réflexes et ramasse.
À travers les aventures mouvementées du tandem, Benjamin Rocher clame à nouveau son amour pour le cinéma de Richard Donner (L'Arme fatale), John McTiernan (Une journée en enfer) ou encore Michael Mann (Heat). Il est évidemment difficile d'égaler ces références mais le soin apporté aux échanges de tirs, à la chorégraphie des combats ainsi que l'envie de construire un duo attachant et complémentaire se ressentent.
Des retrouvailles plaisantes mais trop courtes
Par ailleurs, si Alban Lenoir est au centre du film, Benjamin Rocher n'en oublie pas pour autant le reste de l'équipe d'Antigang. En plus de Jean Reno, Stéfi Celma, Jean-Toussaint Bernard, Sébastien Lalanne et Oumar Diaw sont tous de retour, accompagnés de la nouvelle recrue Sofia Essaïdi. Et de leur côté aussi, le plaisir de donner un coup de bélier, de se frotter à une montagne de muscles à l'aide d'un fer à repasser ou de se jeter du haut d'un immeuble est communicatif. Dommage que leurs retrouvailles finales dans le feu de l'action soient de courte durée.
Un aspect du long-métrage parmi d'autres qui témoigne de la baisse de budget par rapport au premier opus, mais que Benjamin Rocher essaie de compenser en développant davantage sa galerie de personnages. Le réalisateur semble vraiment aimer ces têtes brûlées et c'est l'attachement qu'il leur porte qui anime cette comédie d'action maladroite mais plaisante.
Antigang : La relève est à découvrir sur Disney+.