Dans "Au bout des doigts", Pierre, directeur au Conservatoire de Paris, repère dans une gare Mathieu. Un jeune homme d'origine modeste qui glisse dans la délinquance par désoeuvrement, mais qui par ailleurs est extrêmement doué pour le piano. Pour cette histoire, le scénariste et réalisateur s'est-il inspiré d'une histoire vraie ?
Le salut par la musique
En 2018, Ludovic Bernard s'offre un joli casting pour faire le récit d'un salut par la musique, Au bout des doigts. Avec Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas et Jules Benchetrit, il met en scène l'histoire de Mathieu, un jeune homme de la banlieue parisienne, qui se livre par désoeuvrement à de petits cambriolages. Il a une passion, le piano qu'il a appris enfant, mais qu'il a abandonnée suite au décès de son voisin qui lui avait tout appris.
La rencontre de Mathieu (Jules Benchetrit) avec Pierre (Lambert Wilson), directeur au Conservatoire de Paris et convaincu que le jeune homme peut devenir un pianiste d'exception, va changer leur vie...
Cette comédie dramatique, qui met en avant les vertus de la détermination et l'évolution sociale par une activité artistique, est-elle une pure fiction ou s'inspire-t-elle d'une histoire vraie ?
Une découverte décisive pour le réalisateur d'Au bout des doigts
Pour les personnages d'Au bout des doigts, leurs biographies et leurs caractères ont été inventés par Ludovic Bernard, accompagné au scénario de Johanne Bernard. Mais pour le sujet même du film et le parcours du personnage de Mathieu, le réalisateur raconte que c'est une véritable rencontre qui l'a inspiré. Il racontait ainsi à la presse :
Alors que j’étais à la gare de Bercy et que je m’apprêtais à prendre le train, j’ai entendu un jeune homme jouer du piano. C’était un jeune qui, à première vue, ne possédait absolument pas les codes de la musique classique, mais qui jouait une valse de Chopin divinement bien. C’était un moment magique, il y avait peu de monde autour de moi. Je suis monté dans le train et j’ai écrit le passé et le futur du jeune homme en me demandant comment il avait pu apprendre à jouer aussi bien.
Par ailleurs, Ludovic Bernard explique qu'il avait dans ses inspirations cinématographiques Billy Elliot et particulièrement Will Hunting, pour le "triangle" formé par les trois personnages qui se sauvent les uns les autres. Mais il insiste, "pour moi, encore une fois, il y a eu comme une évidence quand, à la gare, j’ai vu ce jeune homme qui jouait du Chopin".
Si le jeune homme qui a capté à la gare de Bercy l'attention de Ludovic Bernard restera à jamais un anonyme, une authentique histoire fait rapidement écho au film avec Lambert Wilson et Jules Benchetrit. Il s'agit de celle de Mourad, jeune marseillais de 14 ans prodigieusement doué pour le piano et repéré dans un hôpital fin 2018. Entre la fiction et la réalité, il n'y a définitivement qu'une très fine frontière...