Dans "Au nom de la terre", la star française Guillaume Canet incarne un agriculture qui sombre. Pour le réalisateur Édouard Bergeon, ce film prolonge son travail débuté dans le domaine du documentaire et lui permet de raconter sa propre histoire.
L'émouvant Au nom de la terre avec Guillaume Canet
Au nom de la terre est l'un de ces films, sortis ces dernières années, qui s'intéressent à la situation des agriculteurs. On a notamment eu Petit paysan, La Terre des hommes ou encore La Nuée.
Il faut dire que ce secteur est très loin de rendre la vie simple à ceux qui le font vivre. On comprend donc aisément que le cinéma à tendance sociale ait eu envie de s'emparer des problématiques qui en découlent.
Dans Au nom de la terre, le rôle principal est tenu par Guillaume Canet. Il incarne Pierre Jarjeau, père de deux enfants qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Soutenu par sa femme, cet éleveur de chevreaux tente un coup de poker avec un lourd prêt financer qui doit lui permettre de rebondir.
Mais la situation ne tarde pas à se détériorer davantage et c'est toute la cellule familiale qui s'en retrouve ébranlée.
Une histoire vraie derrière ce drame
Le long-métrage a presque atteint la barre des deux millions d'entrées en France. La description du monde agricole est criante de vérité, rendant ainsi les enjeux touchants à l'échelle humaine.
Cette sincérité dans le propos d'Édouard Bergeon provient de sa propre expérience. Au nom de la terre est un récit qui s'inspire grandement de sa vie, puisque ses parents étaient justement des agriculteurs. Le personnage de Thomas incarné par l'excellent Anthony Bajon est donc une sorte d'alter-ego du réalisateur. Sa jeunesse, il l'a passée dans une ferme proche de Poitiers, avec un père englué dans les problèmes liés à son travail.
Si on ne peut pas exactement savoir ce qui relève de la fiction dans le scénario, Édouard Bergeon y a mis le plus possible de sa vie dedans. Par exemple, la triste fin, que l'on ne révèlera pas ici pour ceux qui n'ont pas vu le film, n'est pas du tout inventée et a été vécue par le réalisateur alors qu'il avait 16 ans.
L'intéressé a d'ailleurs déclaré chez nos confrères que Première que ce qu'il a traversé était "plus tragique et violent" que dans le film.
La descente aux enfers de Pierre se veut réaliste, car elle témoigne, d'une manière générale, de la situation des agriculteurs en France. Pour rappel, le monde agricole enregistre un nombre impressionnant de suicides chaque année.
Même si Au nom de la terre a provoqué une prise de conscience et quelques réactions politiques - l'équipe s'est rendue à l'Élysée après la sortie dans les salles - le contexte est encore très loin d'être idéal.