C’est certainement le plan le plus emblématique de tout « Basic Instinct », dans une séquence aussi sulfureuse que culte. La comédienne Sharon Stone a cependant révélé qu’elle ne savait pas que son intimité avait été filmée lors de la célèbre séquence de l’interrogatoire…
Basic Instinct : le grand classique de Paul Verhoeven
Sorti en 1992, Basic Instinct est incontestablement un film culte. Porté par Michael Douglas et Sharon Stone, le long-métrage a été nommé deux fois aux Oscars et a été cité dans 7 catégories au Festival de Cannes 1992. Globalement, il fait partie des classiques du septième art. Côté box-office, le long-métrage a rapporté plus de 352 millions de dollars pour un budget de 49 millions. Sacrée performance qui a entraîné la production d’une suite en 2006, mais qui n’a évidemment pas rencontré le même succès.
Basic Instinct raconte l’enquête d’un inspecteur qui travaille sur le meurtre d’une star du rock. Son investigation le conduit auprès d’une riche et brillante romancière, dont l’histoire concorde avec l’enquête. Mais cette dernière va petit à petit séduire le policier, qui va se retrouver empêtré dans une histoire complexe. Paul Verhoeven est connu pour ses films sulfureux, souvent teinté d'érotisme. Pour ne citer que ceux-là, il est entre autres le réalisateur de Elle, ainsi que du controversé Showgirls.
Une scène emblématique
Basic Instinct est également très connu pour une seule scène, ou plus exactement un seul plan. Il s’agit de la séquence d’interrogatoire où plusieurs policiers posent des questions à la romancière incarnée par Sharon Stone. La scène en question est marquée par un instant sulfureux où Sharon Stone décroise les jambes, révélant ainsi qu’elle ne porte pas de sous-vêtements. Une action qui sert pour le personnage à augmenter un peu plus sa pression psychologique sur ses interlocuteurs. La protagoniste domine la scène et mène ces hommes par le bout du nez. Et après presque trois décennies, l’actrice est revenue sur cette séquence pour laquelle elle ne savait pas que son intimité avait été filmée...
La comédienne vient de terminer la rédaction de ses mémoires The Beauty of Living Twice, qui ne sont pas encore disponibles en librairie. Mais le média Vanity Fair s’est procuré quelques passages du livre, avec notamment cet extrait qui concerne la fameuse scène de Basic Instinct :
Après que nous avons tourné le film, on m'a appelée pour le voir. Ce n'était pas une projection avec juste le réalisateur et moi, comme on aurait pu s'y attendre compte tenu de la situation, mais une projection dans une pièce pleine d'agents et d'avocats, dont la plupart n'avaient rien à voir avec le projet. Voilà comment j'ai vu pour la première fois mon vagin à l'écran, longtemps après qu'on m'a dit : "On ne verra rien, j'ai juste besoin que tu enlèves ta culotte, car le blanc reflète la lumière, et donc on voit que tu portes des sous-vêtements." Oui, il y a beaucoup de points de vue sur ce sujet, mais comme c'est mon vagin dont il est question, permettez-moi de dire que les autres points de vue sont des conneries.
Sharon Stone précise avoir giflé Paul Veroheven après cette projection de Basic Instinct. Elle s’est ensuite interrogée sur l’attitude à avoir après cette désagréable révélation :
J'avais plusieurs possibilités. Je me suis assise, j'ai réfléchi, et j'ai décidé d'autoriser cette scène. Pourquoi ? Car elle correspondait au film et au personnage. Et parce que, après tout, je l'avais tournée.
La réponse de Paul Verhoeven
Ce n’est pas la première fois que cette scène fait parler d’elle. Il y a quelques années, le réalisateur Paul Verhoeven s’est défendu concernant cette séquence controversée. C’était en 2016 lors du Festival de Marrakech :
Quand j'ai proposé à Sharon Stone de tourner cette scène au cours d'un dîner, j'ai vu une sorte de lueur démoniaque dans ses yeux, et elle m'a tout de suite dit oui sans hésiter. Quand on a tourné la scène, j'ai demandé à tout le monde de partir, y compris Michael Douglas. Il n'y avait plus qu'elle, moi,et Jan de Bont, le réalisateur de Speed qui était alors mon directeur de la photographie. Elle savait très bien ce qu'on faisait. Elle a dit qu'elle n'était pas au courant que j'avais filmé son vagin. Mais c'est faux. En plus, juste avant de tourner la scène, elle m'a offert sa petite culotte en cadeau ! Mais ça, elle oublie toujours de le dire. Ses agents lui ont dit que ces images pourraient nuire à sa carrière.
Et elle m'a demandé de retirer la scène, mais j'ai refusé. En fin de compte, cette séquence l'a propulsée sur le devant de la scène. Elle a réalisé toute une performance dans le film, mais cette scène en particulier a marqué sa carrière. La preuve, on en parle encore aujourd'hui, 24 ans après.
Une séquence culte à l'histoire sulfureuse, qui reste donc toujours d'actualité et dont on aura peut-être, un jour, le fin mot.