Avant de rediffuser "L'As des as" en deuxième partie de soirée, France 3 propose ce lundi 5 septembre un documentaire inédit intitulé "Belmondo l'incorrigible". Constitué uniquement d'archives, le long-métrage est le portrait passionnant d'un artiste à la joie de vivre et l'envie de divertir inaltérables.
Belmondo l'incorrigible : des archives passionnantes
Le 6 septembre 2021, Jean-Paul Belmondo s'éteignait à l'âge de 88 ans après avoir vécu mille vies. Criminel chez Jean-Luc Godard, alcoolique attachant face à Jean Gabin dans Un singe en hiver, parrain de la pègre marseillaise dans Borsalino, écrivain fantasmant sa vie dans Le Magnifique ou encore policier traquant un tueur en série dans Peur sur la ville... Bébel a (presque) tout fait au cinéma.
Artiste populaire ayant contribué à la Nouvelle Vague, cascadeur hors-pair qui ne reculait devant rien même blessé, restant professionnel et souriant malgré la douleur, cet enfant de la balle a eu une carrière unique. En 2017, l'Académie des César lui avait rendu un vibrant hommage, lui qui avait pourtant boycotté la cérémonie pendant plusieurs décennies, ne prenant pas la peine de venir récupérer son trophée remis pour Itinéraire d'un enfant gâté.
Mais quelle était la personnalité derrière le monstre sacré et comment la raconter après les nombreux reportages dont il a fait l'objet ? Ce sont les questions que le réalisateur François-Lévy Kuentz s'est posé pour son documentaire intitulé Belmondo l'incorrigible, uniquement constitué d'archives et reposant sur un énorme travail de documentation. Un long-métrage qui analyse le parcours du comédien à travers son sourire inoubliable, qui reflète à la fois son envie débordante d'expériences parfois (souvent ?) risquées et sa générosité envers le public.
Un portrait intime émouvant
De son enfance heureuse dont le bonheur a été stoppé par la Seconde Guerre mondiale à son retour au théâtre à la fin des années 80, Belmondo l'incorrigible retrace toutes les étapes majeures de la vie de l'acteur. Il permet ainsi au public de découvrir ou redécouvrir son aventure scolaire tumultueuse, ses débuts au théâtre, l'encouragement permanent de ses parents, les remarques de certains professeurs sur son nez de boxeur qui l'empêchera d'avancer ainsi que sa rencontre déterminante avec ses copains Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Brasseur et Guy Bedos.
Viennent ensuite les premières expériences au cinéma, milieu auquel il ne songe pas et qui pourtant lui va si bien. Sa capacité à jouer et improviser avec son corps se ressent d'emblée, notamment lorsque Jean-Luc Godard laisse sa caméra tourner pendant les longues secondes d'agonie de la conclusion d'À bout de souffle. Quelques années plus tard, la collaboration avec Philippe de Broca sur L'Homme de Rio marque un tournant. Le comédien prend goût aux cascades et même s'il échappe de peu à un accident fatal alors qu'il est suspendu à un filin d'acier, il se découvre une nouvelle passion.
S'il se concentre davantage sur ses débuts, Belmondo l'incorrigible n'occulte évidemment pas la période "Bébel". Une deuxième partie de carrière où, là encore, l'acteur donne l'impression à travers ses témoignages et les images de tournage que la vie n'est qu'un jeu. Un jeu sérieux et au cours duquel il faut parfois savoir perdre la partie, mais un jeu quand même. Ne serait-ce que pour cette sensation qu'il dégage, le documentaire est à ne pas rater. Une fois que le long-métrage se termine, le spectateur n'a plus qu'à se replonger dans l'immense filmographie du comédien.