Ce soir TF1 diffuse "Bienvenue chez les ch'tis", le film français qui comptabilise le plus d'entrées en France. Son succès aurait pu être encore plus impressionnant sans une censure du marché chinois.
Bienvenue chez les Ch'tis : le plus gros succès français
Pendant plusieurs décennies, La Grande Vadrouille (1966) est resté le plus gros succès en France pour une production locale. La comédie française avait engrangé plus de 17 millions d'entrées. C'était sans compter sur Intouchables (2011), qui a dépassé le film de Gérard Oury avec 19,5 millions d'entrées. Mais avant cela, Dany Boon a fait encore mieux avec Bienvenue chez les Ch'tis (2008), succès monstrueux qui a attiré plus de 20 millions de spectateurs et de spectatrices. Un record qui n'a toujours pas été battu par un autre film français. Précisons que le numéro 1 du box-office français est américain, puisqu'il s'agit de Titanic (1997) avec 22 millions d'entrées.
Nul doute que personne n'aurait parié sur un tel score lorsque Bienvenue chez les Ch'tis a été dévoilé. Cependant, Dany Boon a trouvé la bonne recette en mettant en scène la rencontre de deux personnalités opposées. Tout commence avec Philippe Abrams, directeur d'une poste dans le Sud, qui est muté dans le Nord. Adieu soleil et direction la pluie dès son arrivée dans la région. Pour ce sudiste plein de préjugés, la rencontre avec la population locale, "les Ch'tis", va faire des étincelles.
Un succès aussi pour la région
Tout en jouant sur des clichés, Dany Boon reste bienveillant dans sa représentation des gens du Nord, dont il est originaire. D'ailleurs, le succès de son film Bienvenue chez les Ch'tis a mis en lumière Bergues où se déroule l'histoire. La ville a alors vu le tourisme et l'économie locale exploser. Pour se faire une idée de l'impact, Marc Bourel, vice-président de l’Office de tourisme des Hauts-de-Flandres, expliquait en 2017 (via Allociné) qu'avant le film environ 25 000 personnes entrant dans l’Office étaient comptabilisées. Deux après, en 2010, ce chiffre grimpait en 100 000 personnes. À cela s'ajoute une augmentation des ventes de produits associés au Nord, comme le Maroilles ou les bières de la marque Castelain.
Les choses auraient pu être différentes pour Bienvenue chez les Ch'tis et la région. Puisque rien ne dit que le succès aurait été le même avec un casting différent. Or, sans l'intervention de Richard Pezet de Pathé, Dany Boon n'aurait pas sollicité Kad Merad pour le rôle de Philippe Abrams. Un bon conseil de la part du producteur quand on voit le succès du film. Un succès qui aurait également pu être encore plus important, à l'étranger.
Une censure étonnante en Chine
En effet, le long-métrage a par exemple cumulé 2,4 millions d'entrées en Allemagne et plus d'un million d'entrées en Belgique. Au total, c'est plus de 6 millions de spectateurs et de spectatrices qui se sont déplacés dans les salles hors de France pour découvrir le film de Dany Boon. Ce qui a fait grimper les recettes mondiales à plus de 245 millions de dollars (via Mojo Box Office). Tout cela, sans même l'aide de la Chine. Là-bas, Bienvenue chez les Ch'tis a fait l'objet d'une censure à cause de la représentation de l'alcool dans le film. C'est ce que précisait Dany Boon auprès du Film Français en 2014.
Si le film n'est pas sorti en Chine, c'est qu'on n’a pas passé la censure, car j’interprète un fonctionnaire qui boit de l’alcool.
Suffisant pour obliger le long-métrage à se passer du marché chinois. Mais pas pour empêcher un projet de remake, évoqué en 2014, toujours auprès du Film Français.
Il existe un projet de remake chinois. J'étais récemment sur Skype avec Liu Jie, qui a réalisé Le Dernier Voyage du Juge Feng, récompensé à Venise, un très joli film d'auteur. Il adore Les Ch'tis et il nous a contactés. C'est très rigolo.
Dany Boon avait d'ailleurs partagé sur son compte Facebook un extrait de sa discussion avec le réalisateur Liu Jie (voir ci-dessous). Mais le projet ne semble pas être allé jusqu'au bout, tout comme le remake américain qui a été annulé. Contrairement au remake italien Benvenuti al Sud sorti lui en 2010.