Le film de Paul Verhoeven, "Black book", est nommé d'après un carnet qui a réellement existé aux Pays-Bas durant la Seconde Guerre mondiale. On vous raconte l'histoire de ce petit objet si important.
Une révélation
Paul Verhoeven est un célèbre cinéaste néerlandais à qui l'on doit, entre autres, Basic Instinct et Elle, respectivement portés par Sharon Stone et Isabelle Huppert. Son film de guerre, Black book, sorti en 2006, narre lui aussi le parcours d'une femme, incarnée par Carice van Houten. La comédienne, jusque là relativement méconnue, a vu sa popularité s'envoler après sa puissante performance. Elle a enchaîné dès lors les tournages, jusqu'à rejoindre la distribution de Game of Thrones. Vous l'aurez sans doute reconnue : l'actrice prête ses traits à Mélisandre, la sorcière rouge. Un personnage tantôt aimé, tantôt détesté, à qui l'on doit notamment le second souffle de Jon Snow mais aussi l'immolation par le feu de la douce Shireen.
Dans Black book, elle est la chanteuse Rachel Stein. Cette dernière, en fuite, tente avec un groupe de Juifs de gagner la partie libérée des Pays-bas. Mais une patrouille allemande les intercepte dans le delta du Biesboch. Tous sont abattus. Seule Rachel échappe au massacre. Elle rejoint alors la résistance : sous le patronyme d'Ellis de Vries, elle parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Müntze. Sous son charme, ce dernier ne tarde pas à lui proposer un emploi...
Une guerre sur tous les fronts
L'histoire portée par Carice van Houten est inspirée de faits réels. Le petit carnet noir a bel et bien existé. Il renfermait les noms de ceux qui aidaient les Allemands à capturer et tuer des résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Gerard Soeteman, à qui l'on doit le scénario de Black book, raconte s'être beaucoup documenté à son sujet. L'auteur raconte que le carnet appartenait à Mr de Boer, un avocat de la Haye assassiné juste après la fin de la guerre. Sous l'Occupation, de Boer essayait désespérément d'apaiser les tensions entre les allemands à la Haye et les résistants afin de sauver des vies. On ne retrouva jamais le carnet, pas plus que les assassins de son propriétaire.
Si Rachel Stein n'a quant à elle pas existé, Paul Verhoeven et Gerard Soeteman semblent s'être appuyés sur l'histoire de la belge Hélène Moszkiewiez, âgée de 20 ans au début des années 40. Elle fut recrutée par le renseignement britannique et infiltra le QG de la Gestapo de Bruxelles. De ces aventures, la jeune femme a tiré un livre addictif et poignant, intitulé Ma guerre dans la Gestapo.