Présenté en compétition officielle au 76e Festival de Cannes le film "Black Flies" du réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire envoie Sean Penn et Tye Sheridan dans l'enfer des ambulanciers de New York. Intense mais balourd.
Black Flies : bienvenue en enfer
Six ans après être venu à Cannes avec Une prière avant l'aube, le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire est de retour sur la croisette, cette fois en compétition, avec son nouveau film Black Flies, adapté du roman éponyme de Shannon Burke paru en 2008.
Le pitch :
A New York, Ollie Cross (Tye Sheridan), jeune ambulancier, fait équipe avec Rutkovsky (Sean Penn), un urgentiste expérimenté. Confronté à une extrême violence, il découvre les risques d’un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes sur la vie… et la mort.
Dans les rues brumeuses de New York, Jean-Stéphane Sauvaire tente de capturer l'essence même de l'urgence. Avec un montage syncopé et des scènes d'action immersives, le réalisateur parvient à nous plonger au cœur du métier d'ambulancier, où chaque seconde compte. Les images se bousculent, les sirènes hurlent, et le spectateur est happé dans une frénésie cinématographique qui le laisse à bout de souffle, où il ressent l'urgence palpitante à chaque battement de cœur.
Un manque de finesse
Cependant, malgré cette prouesse technique, Black Flies souffre d'un lourd sous-texte sur la misère humaine. Le réalisateur semble vouloir exposer de manière trop explicite les tourments et démons qui hantent les personnages. Les dialogues souvent balourds viennent marteler des vérités déjà évidentes. Cette sur-explication dessert le film, en ôtant une part de mystère et de subtilité qui aurait pu en faire une expérience plus puissante.
De plus, Black Flies souffre d'une répétition excessive et d'un misérabilisme presque sans fin. Les scènes se succèdent, se ressemblent, et l'on se trouve parfois pris au piège d'un voyeurisme malsain. Le réalisateur semble s'attarder avec une fascination troublante sur les aspects les plus sombres de la condition humaine, créant ainsi une atmosphère pesante et parfois difficile à supporter. On aurait souhaité une variation dans le ton et une exploration plus nuancée des thèmes abordés.
Cependant, au milieu de cette sombre toile, une lueur d'espoir émerge. Tye Sheridan, avec son interprétation intense et habitée, parvient à tirer son épingle du jeu. Malgré une écriture peu fine de son personnage de rookie dépassé par les événements, il parvient à nous transmettre toute la détresse et la détermination de son personnage. Son jeu subtil et poignant offre un contraste saisissant avec les éléments moins aboutis du film, et nous rappelle que même au cœur des ténèbres, il reste une étincelle d'humanité.