Ce soir à la TV : quand deux monstres sacrés du cinéma se retrouvent pour un film de gangsters

Ce soir à la TV : quand deux monstres sacrés du cinéma se retrouvent pour un film de gangsters

Superstars des années 60, Alain et Delon portent ensemble en 1970 le film de gangsters "Borsalino". Un film culte, inspiré d'une histoire vraie, qui a connu un grand succès et une petite embrouille entre les deux légendaires acteurs. Il est à (re)voir ce soir du 28 juillet sur W9.

La réunion tant attendue entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo

En 1970, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, les deux jeunes premiers et stars du cinéma français, tiennent enfin les deux rôles principaux d'un même film. Il s'agit de Borsalino, co-écrit et réalisé par Jacques Deray, qui raconte l'histoire de deux jeunes voyous marseillais bien décidés à prendre le pouvoir.

Borsalino
Borsalino ©Paramount Pictures

Marseille 1930, le jeune truand Roch Siffredi (Alain Delon ) rejoint son ami Lola qui est sous la coupe de François Capella (Jean-Paul Belmondo), un autre truand. Après une rencontre orageuse, les deux hommes deviennent amis et décident de conquérir la ville ensemble. Ils s'attaquent aux "gros bonnets" et les éliminent les uns après les autres. Ils deviennent alors des caïds...

C'est à l'initiative d'Alain Delon, alors sur le tournage de La Piscine, que Borsalino se prépare. Entre deux prises, Alain Delon lit le livre Bandits à Marseille, et plus particulièrement un chapitre sur les vrais criminels Carbone et Spirito. Il souhaite adapter avec sa propre société de production leur histoire, avec Jacques Deray à la réalisation et Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Paul Carbone. Mais informé du projet, le milieu de la pègre marseillaise fait pression : hors de question de raconter l'histoire des deux bandits, et tout particulièrement leurs activités pendant l'Occupation. Finalement, le scénario, le titre et les noms des personnages sont modifiés : Paul Carbone devient François Capella et François Spirito devient Roch Siffredi à l'écran.

Un succès commercial et une controverse entre les acteurs

Avec 4,7 millions de spectateurs en France, Borsalino est un succès et le public se montre ravi de ce divertissement réussi. Bien que le film n'ait pas le prestige de ceux qui ont révélé Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, respectivement Plein soleil et À bout de souffle, le scénario supervisé par le légendaire Jean-Claude Carrière et la mise en scène aboutie de Jacques Deray offrent un spectacle largement satisfaisant.

Sans que cela ne porte vraiment à conséquence, un conflit juridique éclate entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. À l'origine, le nom de Jean-Paul Belmondo devait apparaître avant celui d'Alain Delon sur l'affiche du film, mais c'est bien celui d'Alain Delon qui apparaît en premier. Un non-respect des clauses du contrat qui occasionne un petit duel d'egos entre les deux stars, Jean-Paul Belmondo refusant alors de participer à la promotion du film. Mais en réalité, l'entente reste cordiale entre les deux acteurs, et ce petit affrontement légal profite surtout à la publicité du film.

Borsalino est un très grand succès en Italie, où il attire près de 7 millions de spectateurs. Le film est nommé en 1971 au Golden Globe du Meilleur film étranger. Pour l'anecdote, l'acteur de films pornographiques Rocco Siffredi trouve son nom en s'inspirant directement du personnage incarné par Alain Delon.