En 2020, "Bronx" d'Olivier Marchal est un des grands succès de Netflix, en France comme à l'international où il fait un carton d'audience. Pour l'ex-flic devenu cinéaste expert du polar, il s'agit d'un retour au cinéma de "flics", et de "son film le plus violent."
Le retour violent d'Olivier Marchal aux flics
Fin octobre 2020, Olivier Marchal ouvre le chapitre de sa collaboration à succès avec Netflix avec Bronx. Dans ce film, qui marque son retour au cinéma de "flics" après Les Lyonnais et Carbone qui exploraient le monde des voyous, il raconte l'histoire dramatique du groupe de la BRI marseillaise menée par Richard Vronski, flic aux méthodes particulières. Lui et ses hommes, très soudés, vont entrer dans une terrible spirale de violence lorsque leur enquête sur une tuerie va révéler la corruption du milieu et progressivement mettre Marseille à feu et à sang, chez les flics comme chez les voyous.
Pour Bronx, Olivier Marchal voit les choses en grand. Autour de son groupe de la BRI, composé de nouveaux venus comme Lannick Gautry, Stanislas Mehrar et Kaaris, il rappelle des collaborateurs proches : Gérard Lanvin, Francis Renaud, Moussa Maaskri, Alain Figlarz et Catherine Marchal ou encore Patrick Catalifo. Il fait aussi appel à des noms prestigieux : Jean Reno et Claudia Cardinale. Tout ce casting anime alors une grande tragédie policière dont personne ne ressortira indemne.
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Une véritable tuerie comme point de départ
Nourri des souvenirs et de l'expérience dans la police de son réalisateur, ainsi que des témoignages des contacts qu'il a gardés dans l'institution, Bronx s'ouvre sur un terrible flashforward, avant de montrer un violent règlement de comptes dans un bar marseillais, point de départ de l'intrigue du film.
Cette séquence, particulièrement brutale, est inspirée dans son déroulement d'un véritable fait divers, la "tuerie du Bar du Téléphone", survenu le 3 octobre 1978 dans un bar du Petit Canet à Marseille. Ce soir-là, trois hommes masqués et armés pénètrent dans le Bar du Téléphone et abattent toutes les personnes présentes. Dix personnes au total sont assassinées, et une seule parvient à se sauver. Celle-ci sera abattue quelques années plus tard. L'affaire n'a jamais été élucidée, les différentes hypothèses ayant été exclues une à une. Cette tuerie a inspiré au cinéma le film Le Bar du Téléphone en 1980 - avec notamment Daniel Duval qu'Olivier Marchal fait tourner dans 36 quai des Orfèvres en 2004 -, et fait partie des événements de La French de Cédric Jimenez.
"Mon film le plus violent"
Avec le flashforward tragique qui ouvre Bronx et cette séquence, Olivier Marchal déroule ensuite un polar dans lequel se succèdent les règlements de comptes. Dans l'interview qu'il nous avait accordée lors de la diffusion du film sur Netflix (vidéo en tête d'article), Olivier Marchal reconnaissait que Bronx était son film le plus violent. Et il a même dû retirer une séquence après des projections tests sur laquelle le public, les producteurs et Netflix ont émis de sérieuses réticences.
C'est que du "dark", et puis c'est ultra-violent, je pense que c'est mon film le plus violent, avec "Braquo". (...) C'est vrai que dans "Bronx", quand j'ai tourné la scène du suicide familial, il y avait une scène où il ouvrait la porte et on voyait les deux petits gamins en pyjama et... Les gens de Netflix, mes producteurs chez Gaumont, après les deux projos tests publiques qui ont bien marché, les gens ont dit : "on adore le film mais cette scène est très choquante pour nous', alors qu'on voyait rien, on voyait juste une porte s'ouvrir, les gamins, et on entendait les deux coups de feu en off. C'est vrai que le public a été choqué et donc j'ai coupé cette séquence.