"Call Jane", porté par Elizabeth Banks et Sigourney Weaver, raconte l'histoire vraie du collectif The Janes qui effectua clandestinement des milliers d'avortements aux Etats-Unis dans les années 1960 et 1970.
L'histoire de Call Jane
Réalisé par Phyllis Nagy, Call Jane (disponible sur MyCanal) suit Joy, une femme qui tombe enceinte et apprend qu'elle est atteinte d'une maladie faisant de sa grossesse un risque pour sa santé. Après le refus de son hôpital de procéder à un avortement exceptionnel, elle se tourne avec un collectif qui pratique clandestinement cette activité. Car le film se déroule à Chicago dans les années 1960, lorsque l'avortement était illégal.
Porté par Elizabeth Banks dans le rôle de Joy, et notamment Sigourney Weaver dans celui de Virginia à la tête du groupe, Call Jane s'inspire directement du collectif The Janes qui procéda à des avortements illégaux dans les années 1960. À l'origine, The Janes a été créé par Heather Booth, en 1965. Etudiante à Chicago, elle apprit qu'une connaissance à elle était au plus mal après une grossesse non désirée, à la suite d'un viol. Comme le raconte l'article de Timeline, Heather Booth contacta alors un médecin en demandant un avortement sécuritaire, "ce qui restait illégal et passible à 110 ans de prison" précise le podcast Maintenant, vous savez.
C'est le leader des droits civiques et chirurgien TRM Howard qui l'aida pour cette opération. Booth, sous le pseudonyme de Claire, commença alors à recevoir d'autres appels depuis son dortoir à l'université. Mais elle ne se contentait pas d'une mise en relation - avec Howard puis d'autres médecins. Rapidement, elle voulut rencontrer ces femmes pour les rassurer et leur expliquer ce qui les attendait. Recevant de plus en plus de demandes, Heather Booth créa donc le collectif. Avec les autres membres, elles décidèrent de s'appeler "Jane".
La vraie "Joy" incarnée par Elizabeth Banks
11 000 opérations ont été effectuées par The Janes sans le moindre décès. Le podcast évoque également une rumeur comme quoi la police aurait laissé le collectif pratiquer ces avortements. Ce que montre Call Jane avec le détective interprété par John Magaro qui demande de l'aide à Joy. Cette dernière est d'ailleurs inspirée d'une des membres de The Janes qui se faisait appeler "Jenny".
Timeline raconte que celle-ci avait découvert sa grossesse après avoir été diagnostiquée de lymphome de Hodgkin. Craignant une malformation de son enfant à cause de sa chimio, elle demanda un avortement mais le conseil d'administration de l'hôpital lui refusa. Elle vit alors deux psychiatres et partagea ses pensées suicidaires. Ce n'est qu'après cela que le conseil revint sur sa demande.
Après avoir rejoint le collectif, Jenny demanda à l'un des médecins, surnommé Nick, de lui apprendre à pratiquer un avortement. Mais plus tard, il fut révélé que Nick n'était pas un vrai médecin. Ce qui créa des tensions au sein du collectif et de nombreux départs. Néanmoins, à la suite de cette révélation, Nick format d'autres membres, et d'autres experts vinrent compléter leurs connaissances. Le "faux médecin" continua de pratiquer des avortements jusqu'en 1971. Après quoi les femmes de The Janes se chargèrent elles-mêmes de la majorité des opérations en réduisant le coût d'un avortement de 600 dollars à 100 dollars.
Finalement, la police est intervenue en 1973 et arrêta plusieurs membres de The Janes. Heureusement, peu de temps après, l'arrêt Roe v. Wade fut rendu par la Cour suprême des États-Unis, garantissant aux femmes le droit à l'avortement. Un arrêt abrogé par cette même Cour suprême le 24 juin 2022. Depuis, chaque état est libre de définir, par ses représentants, sa politique relative à l'avortement.