Une enquête explosive de Médiapart et une menace de grève pourraient venir jouer les trouble-fêtes lors du 77ᵉ Festival de Cannes qui doit se tenir du 14 au 25 mai prochains.
Cannes 2024 : un festival sous haute tension ?
À l'approche du 77ᵉ Festival de Cannes, qui doit débuter le 14 mai prochain avec la projection du film Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux, deux menaces majeures pèsent sur la renommée de cet événement mondial du cinéma. D'abord, une enquête explosive de Médiapart (via Le Figaro) promet de dévoiler une liste de dix noms influents de l'industrie, tous supposément impliqués dans des affaires d'agressions sexuelles. Cette révélation fait trembler les coulisses du festival, avec des mesures drastiques envisagées par la présidente Iris Knobloch, qui pourrait exclure certains films ou personnalités de la compétition.
En parallèle, le collectif "Sous les écrans, la dèche" annonce une grève durant le festival. Ce mouvement vise à protester contre la précarité grandissante des métiers du cinéma et les récentes réformes de l'assurance chômage qui touchent durement les professionnels du secteur. Les organisateurs du festival sont donc confrontés à une double crise qui pourrait perturber l'ensemble des festivités.
L'enquête de Médiapart qui fait trembler le cinéma français
À l'ombre des paillettes et des projecteurs de la Croisette, une enquête de Médiapart fait trembler l'industrie. Cette investigation pourrait divulguer les noms de dix personnalités de l'industrie du cinéma, toutes supposément impliquées dans des affaires d'agressions sexuelles. La tension est palpable dans un climat post MeToo, particulièrement depuis la mise en examen de Gérard Depardieu pour des accusations similaires. Les implications de cette révélation sont vastes, avec des mesures préventives déjà en préparation par la présidente du Festival, Iris Knobloch.
Ainsi, elle envisage des exclusions de la compétition pour les films ou les individus impliqués, en cas de confirmation des allégations. Cela a instauré un climat de peur parmi les acteurs de l'industrie, où des équipes entières craignent que leur travail soit éclipsé par des scandales. La direction du festival, aidée par une agence de communication de crise, prépare divers scénarios pour réagir rapidement en cas d'accusation durant le festival.
Ces dix noms ne seraient pas des "seniors" mais des individus d'une trentaine, et d'une quarantaine d'années, et très influents dans le cinéma contemporain. Aucun nom n'a pour l'instant fuité, mais certains seraient impliqués dans des productions attendues au Festival cette année.
Une grève qui menace le Festival
Parallèlement aux scandales médiatiques, un appel à la grève a été lancé par le collectif "Sous les écrans, la dèche", comprenant des techniciens, projectionnistes, et autres travailleurs essentiels du festival. Ce mouvement de grève, motivé par des revendications portant sur la précarité de l'emploi et les réformes controversées de l'assurance chômage, promet de perturber significativement le festival. Les grévistes ne remettent pas en question l'ouverture ou la tenue du festival lui-même, mais ils cherchent à attirer l'attention sur les conditions de travail précaires et l'absence de mesures concrètes malgré leurs alertes répétées.
Ces deux crises arrivent à un moment où le festival avait commencé à prendre des mesures pour promouvoir la diversité et l'égalité, en réponse aux critiques antérieures sur le harcèlement et les abus sexuels dans l'industrie.