"Carrie au bal du diable" est l'adaptation du roman de Stephen King par Brian De Palma. Pour le film, le réalisateur a imaginé une fin qui n'est pas dans le livre. Une scène qui nécessita d'enterrer l'actrice Sissy Spacek à sa propre demande.
Carrie, un sommet de cinéma fantastique
En 1974, Stephen King sort l'un de ses plus célèbres romans Carrie. À peine deux ans plus tard, une adaptation est réalisée par Brian De Palma. Pour s'offrir les droits d'adaptation la production n'a eu à dépenser que 2500 dollars sur un budget estimé à 1,8 million de dollars. Un "petit" investissement qui s'est avéré plutôt rentable puisqu'à sa sortie Carrie a rapporté plus de 33 millions de dollars au box-office. Un succès important dans la carrière du réalisateur et de son actrice principale Sissy Spacek, dont ce fut le second rôle important après La Balade sauvage (1973) de Terrence Malick. Elle fut d'ailleurs nommée à l'Oscar de la meilleure actrice en 1977.
Dans le film, elle est donc Carrie, une adolescente mal dans sa peau et moquée par les autres élèves du lycée. Véritable souffre-douleur et pas aidée par une mère religieuse fanatique, elle se découvre un jour un pouvoir de télékinésie qui va changer sa vie et celle de ses camarades. Au casting, outre Sissy Spacek, sont présents Amy Irving, Nancy Allen et bien sûr John Travolta.
Sissy Spacek voulait être enterrée
Carrie est rapidement devenu une référence du cinéma fantastique. Le film a marqué les esprits avec des séquences mémorables ancrées dans l'inconscient collectif. Comme la scène du début, dans les douches du lycée, durant laquelle Brian De Palma filme des jeunes filles nues avant de se poser sur Carrie et de dévoiler ses menstruations qui provoquent les railleries des autres élèves. On pourrait ajouter également le passage du bal où Carrie reçoit un seau de sang de porc, sommet de tension obtenu par la mise en scène de Brian De Palma et son utilisation du split screen. Mais il y a également la toute fin du film qui vient remettre un coup de pression au spectateur.
Après l'incident du bal, Susan (Amy Irving), une élève du lycée qui tenta de prévenir l'agression de Carrie, est la seule survivante. On la voit se rendre sur les ruines de la maison de Carrie pour y déposer des fleurs. Quand soudain la main de Carrie sort du sol pour l'attraper. On comprend l'instant d'après qu'il ne s'agit "que d'un rêve" et que Susan est encore traumatisée par les événements. Un passage qui n'est pas dans le livre de Stephen King et que De Palma a imaginé au milieu de tournage.
Pour tourner cette séquence, n'importe qui aurait pu se mettre sous terre et sortir son bras. Sauf que Sissy Spacek voulait jouer également cette séquence. Brian De Palma n'était pourtant pas emballé à l'idée d'enterrer la vedette de son film, lui préférant une doublure. Mais Sissy Spacek a insisté pour jouer elle-même ce passage et le cinéaste a accepté. Cependant, courageux mais pas téméraire, De Palma a laissé le mari de la comédienne se charger de la mise en place, de creuser la tombe et placer la jeune femme dans une boîte avant de la recouvrir de terre.
Le tournage de la scène a duré des heures et Sissy Spacek est restée très calme et disciplinée jusqu'au bout. Le résultat est excellent. Et même si, clairement, une doublure aurait pu faire l'affaire, on ne peut que saluer la détermination et l'implication de l'actrice pour ce rôle mythique.