Ce film glaçant est un des meilleurs de 2024 et il est déjà à voir à la TV

Ce film glaçant est un des meilleurs de 2024 et il est déjà à voir à la TV

La Zone d'intérêt, le dernier chef-d'œuvre de Jonathan Glazer, est diffusé ce soir sur Canal Plus. Ce film, lauréat du Grand Prix au Festival de Cannes 2023, explore la vie quotidienne de Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, et de sa femme Hedwig, qui tentent de construire un foyer juste à côté du camp de la mort.

La Zone d'intérêt arrive déjà dans vos salons

La Zone d'intérêt, le dernier chef-d'œuvre du réalisateur Jonathan Glazer, est diffusé ce soir sur Canal Plus (qui nous offre un programme de novembre de très grande qualité). Ce film, qui a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes 2023, marque un retour puissant du cinéaste, dix ans après son film audacieux Under the Skin, avec Scarlett Johansson. Adapté du roman éponyme de Martin Amis publié en 2014, La Zone d'intérêt offre une vision troublante et inédite de la vie au cœur de l'horreur de l'Holocauste.

L’intrigue du film se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et suit la vie quotidienne de Rudolf Höss (Christian Friedel), le commandant du camp d’Auschwitz, et de sa femme Hedwig (Sandra Hüller). Ce couple tente de construire un foyer idyllique dans une maison avec jardin, juste à côté du camp. L'ouverture du film présente une journée ensoleillée sur les rives d'une rivière, où la famille Höss profite de moments simples de bonheur. Ils rentrent ensuite chez eux, dans ce que l’on appelle "la zone d’intérêt", un espace qui, en réalité, est voisin des atrocités qui se déroulent derrière les murs du camp.

La banalité du mal

Le film crée une tension palpable en opposant cette vie apparemment normale à l'horreur qui se déroule hors-champ. Glazer choisit de ne pas montrer directement les souffrances des victimes ; au lieu de cela, il nous plonge dans une atmosphère où les cris lointains et les bruits des fours crématoires se mêlent aux rires et aux rituels familiaux. Cette approche audacieuse souligne l'insensibilité de la famille Höss face aux horreurs qu'ils côtoient. Les éléments du camp de la mort ne sont que des échos lointains, symbolisés par des objets tels qu’un manteau de fourrure ou des bijoux, des vestiges de vies détruites.

Ce film ne se contente pas de dépeindre le mal sous sa forme brute ; il présente également les figures nazies sous un jour humain. En le faisant, Glazer nous pousse à réfléchir à la nature humaine et à notre capacité à engendrer des atrocités. Cette humanisation des personnages, bien que dérangeante, est essentielle pour comprendre l’abîme de cruauté dont l’humanité est capable. Le réalisateur nous confronte à une vérité troublante : les nazis, comme tous les êtres humains, possédaient des familles et des rêves, et pourtant, ils ont participé à l'une des périodes les plus sombres de l'histoire.

À travers La Zone d’intérêt, Glazer interroge notre propre nature et nous oblige à nous poser des questions sur le mal et la banalité du mal. En plongeant le spectateur dans cette réalité troublante, le film agit comme un miroir déformant, nous forçant à regarder en nous-mêmes et à reconnaître le potentiel obscur que chacun de nous peut contenir.